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Septembre 2020


Alessio


Je finis mon café, m'installai à mon bureau et ouvris mes mails, ma boîte pro et ma boîte perso.

Le mot « Guiomar » me sauta au visage dans ma boîte perso. D'habitude, les mails allaient directement dans mes indésirables mais celui-ci était arrivé dans ma boîte principale, on ne savait comment. Je l'ouvris tout de suite et le lus en accéléré. C'était une invitation envoyée à tous les contacts de l'association pour un vernissage dont les fonds seraient reversés à l'asso et aideraient à financer une sortie pour les enfants des favelas.

Il était signé « Pamela Rior, attachée de presse de Guiomar ».

« Vous recevez ce mail parce que vous faites partie de la liste de diffusion de Guiomar. Pour vous désabonner... »

Je cliquai sur le lien, cochai la case « se désabonner » puis supprimai le mail.

Comme si j'allais faire deux fois la même bêtise.





Daniela


J'étais plongée dans une revue scientifique, assise sur le canapé dans la cabine-salon, lorsque Lula me rejoignit. Il m'embrassa sur le front.

─ On fait un truc, ce soir ? demandai-je à Lula. Ciné, botéco, restau ?

─ J'ai bien mieux que ça, Dani, ma belle.


**


Nous quittâmes le port de Rio vers 15 heures et mîmes le cap vers un îlot à quelques heures de là.

Nous jetâmes l'ancre dans une petite crique et pique-niquâmes sur la plage déserte, embrasée par le coucher du soleil. Lula avait préparé un panier contenant de la salade de poulet, de la quiche froide, du vin et un fondant au chocolat et des fraises pour le dessert. Tout ce que j'aimais. Je mangeai de bon appétit.

─ On va se baigner ? Proposa Lula, les yeux brillants.

Je suçai le bout de mes doigts, où il restait un peu de chocolat, et hochai la tête en souriant. Sans plus attendre, il me jeta sur son épaule et courut dans l'eau limpide, projetant dans l'air doux du soir des tas de gouttelettes d'argent. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire.

Je l'éclaboussai copieusement.

Lorsque nous remontâmes à bord du Radiant, nous primes notre douche ensemble pour se débarrasser du sel de la mer, puis Lula se mit à m'embrasser langoureusement. Ses caresses se faisaient plus précises, moins paresseuses, s'attardant sur mes seins et entre mes cuisses. Lorsque je jouis, je gémis longuement, et le son de ma voix se répercuta entre les murs carrelés de la petite salle de bains du bateau.

─ J'ai envie de toi maintenant, lui dis-je dans un soupir.

Je m'agrippai à lui ; il me souleva de nouveau et me prit contre le mur de la douche.

La vie était bizarre, songeai-je un peu plus tard, en peignoir, alors que je me séchais les cheveux.

J'observais la petite plaquette entamée de ma pilule, posée sur le rebord du lavabo. Une part de moi détestait cette plaquette. Je détestais ces hormones qui m'empêchaient de tomber enceinte. En même temps, c'aurait été la cata, si je l'avais été.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant