Épilogue

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Juin 2021

Alessio

─ J'te préviens, Chloé, j'arrive ! criai-je depuis la cuisine.

─ Naaaaan ! rit-elle, le son de sa voix parfaitement audible depuis la salle de bains. Laisse-moi prendre ma douche tranquille, pour une fois.

─ T'as une minute de solitude, c'est tout. Prépare-toi !

─ Arrêteuuuuh ! Fiche-moi la paix, un peu.

Mon portable vibra, m'indiquant que j'avais reçu un message. J'y jetai un coup d'œil distrait tout en remuant la sauce pour les pâtes de l'autre main.

Un SMS, d'un numéro inconnu.

Les battements de mon cœur s'accélérèrent en reconnaissant l'indicatif du Brésil.



+55 0 3 67 90 52

Café ?



Je pris une inspiration.

Je fixai longuement l'écran de mon téléphone, avant de taper la réponse.



De Alessio

Demain, brasserie de l'Orangeraie, 14 heures, c'est bon ?

+55 0 3 67 90 52

C'est parfait. A demain alors.



Je glissai mon portable dans la poche de mon pull, éteignis le feu sous la sauce bolognaise.

Je savais que ce jour arriverait.

Il était temps pour moi d'affronter ma réalité.

─ Tu viens pas, finalement ? me taquina Chloé. Je savais que tu tiendrais pas parole !

Je levai les yeux au ciel.

─ Fais gaffe à ton joli derrière, toi, me voilà ! répondis-je, et je sortis de la cuisine pour la rejoindre, guidé par son rire.

**

Le lendemain, c'était le jour du Solstice d'été, le 21 juin.

Il faisait très beau.

Lorsque j'arrivai devant le café, elle était déjà là. Elle était au téléphone, adossée au mur, et parlait doucement en portugais. L'émotion me serra la gorge lorsque je l'aperçus, comme chaque putain de fois.

Le temps soignait tout, mais je savais que le temps était impuissant contre ça.

Je vis un type se dévisser la tête, en passant, pour pouvoir continuer à la regarder.

Elle portait un petit haut kaki qui dévoilait son nombril, un jean blanc très ajusté et une veste légère au col officier qui lui descendait jusqu'aux genoux. Un sac tissé multicolore pendait nonchalamment à son épaule ; ses cheveux avaient beaucoup poussé et lui arrivaient au milieu du dos, exactement comme à l'époque où je l'avais rencontrée. C'était la longueur que je préférais sur elle, peut-être pour cette raison, d'ailleurs. J'aperçus un discret piercing étinceler à son nombril. C'était nouveau, ça. Aux pieds, elle avait des sandales argentées avec une fine bride ornant la cheville et un talon affûté comme une lame de couteau.

Putain de merde ce qu'elle était belle ! Ca me tordait l'estomac.

C'était exactement comme la première fois que je l'avais vue.

Comme la toute première fois que je l'avais vue.

J'étais dans ma chambre, en train de jouer à Mario Kart.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant