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Alessio


Cassio n'arrêtait pas de rire à gorge déployée à toutes mes blagues. C'était un peu chiant de devoir tout traduire en anglais, mais on se marrait bien, assis dans le sable non loin du feu.

J'en avais chipé quelques unes au beau-père, enfin, à Tomas quoi.

A deux mètres à peine, Lula nous ignorait totalement. Il chantait Dieu sait quoi. Je ne pus m'empêcher de me dire, avec un certain agacement, que Dani s'attirait toujours les faveurs de chanteurs. Je le surveillais un peu, pour voir s'il matait Dani, mais elle était trop loin et puis il commençait à faire vraiment noir ; la lueur du feu n'était pas suffisante pour lui permettre de voir aussi loin.

Tant mieux.

Je n'aimais pas du tout l'idée de laisser Dani ici avec lui. Vraiment pas. Surtout après ce qu'elle m'avait raconté le matin même sur comment ils s'étaient déjà roulé des pelles. Je trouve qu'ils passaient beaucoup trop de temps ensemble. Il l'avait même encouragée à passer son permis bateau et lui prêtait son yacht ! Tant mieux pour le permis, mais... C'était égoïste, mais quelque part, j'étais très content que Dani m'ait dit préférer rester seule pour le moment. Ce Lula devrait se contenter de l'admirer de loin, ce con.

Maintenant que j'avais un peu vu la vie de Dani ici à Rio, j'étais mitigé par rapport à son départ. Je lui en avais tellement voulu... J'étais tellement furieux après elle, pendant des mois entiers. Mais maintenant... c'était différent.

Une part de moi était triste qu'elle ait quitté la France pour le Brésil ; et une autre, la plus grande, était contente qu'elle l'ait fait. Je trouvais qu'elle avait l'air épanoui, et puis son projet professionnel était génial... Comment ne pas être fier d'elle ? Ca me faisait du bien de la voir souriante et à l'aise dans son quotidien. Ca me rassurait. Je pouvais me consacrer à ma propre vie sereinement si Dani allait bien.

Je pris mon téléphone pour lui envoyer un mot doux.


T'es vieille et ridée mais je te kiffe quand même


─ Alors, t'es content de ton voyage ? me demanda Cassio.

─ Très, répondis-je, et c'était vrai.

─ Tu reviens quand ? ajouta-t-il en s'asseyant en tailleur. Maintenant qu'apparemment, toi et Dani c'est de nouveau d'actualité...

Je ris. Il allait vite en besogne, le Cassio. Dani et moi n'étions pas ensemble. On était juste... je sais pas ce qu'on était à vrai dire, mais en meilleurs termes qu'en décembre en tout cas.

─ Je reviens quand ? Je n'en ai aucune idée, franchement.

─ Mais va bien falloir que tu rendes visite à Dani.

─ Peut-être. Pourquoi tu viendrais pas à Paris, toi ?

─ J'ai déjà été plusieurs fois pour des tournois d'échecs. Je pourrais tout à fait venir. Mais bon, ça fait un sacré voyage juste pour te vanner, petit.

Je regardai le ciel noir piqueté d'étoiles en me demandant à moi-même quand je reviendrais à Rio.

Dani revint à ce moment-là. Elle passa devant Lula. Ils n'échangèrent pas un mot ni un regard, à ma grande satisfaction.

─ Ca s'est bien passé avec Paol ? demandai-je à Dani alors qu'elle se laissait tomber sur mes genoux.

Elle ramena les jambes par dessus ma cuisse et arrangea sa robe.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant