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Daniela


─ Allô ? fis-je.

─ Salut Dani.

Je déglutis en entendant sa voix. Ca faisait longtemps.

─ Salut, Alessio. Comment ça va ?

─ Ca va...

Il y eut un silence.

─ Et toi ?

─ Je vais bien, merci, je viens juste d'arriver à Paris.

─ Justement, c'est pour ça que je t'appelle. Mon père m'a dit que t'étais dans le coin... apparemment, il veut inviter ton père à manger chez nous avant la fin de la semaine. T'es invitée aussi.

─ Oh, c'est cool ! Ta mère sera là ?

─ Non, elle a un dîner d'affaires sur les Champs Elysées. Tu vas venir avec ton père ?

─ ... ben... tu veux que je vienne ?

Encore un silence. On ne peut pas dire que j'avais oublié notre conversation houleuse à Rio, la veille de son retour à Paris.

─ Bien sûr, dit Alessio. Je vérifiais juste pour savoir si je devais acheter du 7up ou non, vu que tu bois que ça et que c'est dorénavant le sang qui coule dans tes veines.

─ La réponse est oui, répondis-je en levant les yeux au ciel.

J'étais secrètement ravie de l'attention et souriais d'une oreille à l'autre.

─ C'est vendredi soir, donc dans deux jours.

─ Tu veux prendre un verre avec moi avant ? demandai-je avant de me dégonfler, le cœur battant toujours.

─ Ca dépend, fit Alessio, le ton moqueur. Tu comptes payer, ou pas ?

─ Et puis quoi encore ? m'offusquai-je. Depuis quand je paie quoi que ce soit quand on sort ?

─ On est plus ensemble. Je me déplace si tu paies.

─ ... T'es chiant. OK, je paie.

─ Ben voilà ! Quand ?

─ Demain ? proposai-je. 17 heures au Kaziski Jolie ?

─ D'accord. A demain alors, ma vieille.

─ A demain... sale gosse.

Lorsque je raccrochai, j'étais de bien meilleure humeur et chantonnai jusqu'à l'arrêt de bus, un gros sourire sur la figure.


**


Ce soir-là, je fis un cauchemar particulièrement horrible, et me réveillai en larmes. Rubén était mort et disait que j'aurais dû mourir avec lui, que je l'avais laissé derrière-moi. Je paniquai un instant avant de reconnaître le décor de ma chambre de jeune fille, chez mon père. J'allumai la lumière de la table de chevet, et me recouchai, inquiète.

« Je peux pas continuer comme ça » me dis-je, le cœur affolé.

Il était 1 heure 05. J'eus toutes les peines du monde à me rendormir, gardant la lumière allumée pour chasser mes démons. Tout ça pour me réveiller une nouvelle fois le cœur battant comme un fou. Je regardai l'heure sur mon réveil. 2 heures 32. Un long gémissement monta de ma poitrine lorsque je compris qu'il s'agissait d'une mauvaise nuit, que je n'allais pas dormir du tout. Je pris mon téléphone avec des mains tremblantes et appelai le premier numéro du répertoire.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant