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Lula


Daniela tirait la tronche depuis qu'on s'était garé plus bas dans le centre-ville de Rio.

Je la trouvais craquante quand elle boudait de cette façon.

─ Allez, c'est pas si terrible, me moquai-je en la poussant gentiment dans le magasin.

─ Tais-toi, Lul, putain, je suis à ça de plus te parler.

Je m'esclaffai.

Il y avait pas mal d'autres clients. Plusieurs essayaient des lunettes de soleil. L'opticien de la dernière fois nous accueillit avec de grands sourires, très chic dans son costume sombre.

─ Ah, bonjour ! Votre commande est là, dit-il en désignant un des bureaux qui contenait une boîte avec les nouvelles lunettes de Dani. Procédez à l'essai, je vous prie, mademoiselle.

─ OK OK... marmonna Dani.

Elle ouvrit le boîtier Miu Miu et en sortit les lunettes. Celles-ci étaient toutes simples, à la fine monture bleu nuit, avec de grands verres. Je regardai Dani s'approcher d'un miroir et les enfiler. Elle avait coiffé ses cheveux en queue de cheval, ce matin. Je la vis toucher sa frange, l'air indécis.

─ Comment tu me trouves ? me demanda-t-elle en se tournant vers moi.

L'expression à la fois boudeuse et incertaine sur son visage me fit fondre.

─ Beaucoup trop sexy, avouai-je. Tous les mecs vont baver sur toi. Encore plus que d'habitude, s'entend.

─ Tu plaisantes ! Depuis quand les lunettes, c'est attirant... ?

─ Tu serais surprise.

─ Je préfère mon visage sans, insista Dani en entortillant sa queue de cheval autour de son poignet.

─ Oui, mais il se trouve que tu vois moins bien le tableau quand tu te places au fond de l'amphi, alors... lunettes, Professeur Soares.

Elle leva les yeux au ciel.

─ C'est confortable ? demanda le vendeur en revenant vers nous.

─ Ouais, ça va. Merci. Je peux partir ?

Je ris. On aurait dit qu'elle était en prison.

─ Oui, voici votre boitier, et votre facture...

─ Merci. A plus. Au revoir je veux dire.

Dani me prit la main et s'empressa de sortir du magasin.

─ Ca fait trop bizarre, dit-elle me regardant à travers ses nouveaux verres.

Elle était trop choute.

─ Moi, j'aime, dis-je, et je lui volai un petit baiser. Franchement ça te va très bien. Allez, on va déjeuner... ? J'ai faim.








Sylvain Clément


─ Mamaaan, on mange quoi ce soir ? demanda Alessio.

Il était vautré sur le canapé, la tête sur les genoux de sa petite amie, pardon, sa fiancée Chloé. Elle lui caressait doucement le front.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant