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Daniela


Nous prîmes le bus pour rallier le Pain de Sucre, ce qui permit à Alessio de mieux voir à quoi ressemblait Rio. Le bus traversa deux quartiers : Copacabana et Botafogo.

L'ascension se faisait à bord de cabines téléphériques, en deux temps. Tout d'abord il fallait arriver en haut de la colline de la Urca, puis prendre un second téléphérique qui vous déposait au sommet du Pain de sucre.

─ Wahou, fit Alessio tout content alors que notre cabine commençait son ascension.

─ Je sais, commentai-je fièrement avec un sourire.

Il faisait toujours aussi beau, ciel bleu parfaitement dégagé. La vue était saisissante. Alessio reconnut Copacabana, Ipanema et même Botafogo qu'on venait de traverser en bus. Il prit des rafales de photos. Je lui désignai l'aéroport.

─ C'est marrant, dit Alessio en me souriant.

Il faisait référence au fait que nous étions plus haut que certains avions et pouvions donc les voir atterrir non loin.

Ensuite, nous flânâmes dans le coin et je l'aidai à choisir des souvenirs. Il prit un petit truc pour ses parents et un autre pour son appart.

─ C'est tellement kitsch, commentai-je en rangeant ses achats dans mon sac à main.

Il s'étira, et j'observai ses muscles fins et déliés se tendre sous le tissu blanc de son t-shirt.

─ Je sais, je sais, commenta Alessio, mais ça fait partie des traditions d'un voyage. C'est pas drôle sinon !

─ T'as raison. Bon ! Tu veux faire quoi maintenant Querido ?

─ Allons acheter des glaces ou autre chose, Querida !

Il me prit par la main et m'entraîna vers une boutique de douceurs non loin.

Je le regardais me parler en riant et je me souvenais.

J'étais allée chercher Alessio à la sortie de son lycée. C'était l'automne, presque l'hiver, et il faisait très froid. C'était un an avant le jeu d'action ou vérité, et une année après le jour où il m'avait dit que j'étais la plus jolie fille qu'il ait jamais vue.

Je l'avais vu se diriger vers moi, encadré par deux de ses copains, Antoine et Yann. Il portait une écharpe anthracite, une veste en cuir brun et son sac à dos noir couvert de dessins à l'épaule gauche.

Alessio était le plus beau des trois, sans conteste.

Il m'avait souri, avait fait signe à ses potes qui s'étaient arrêtés pour fumer devant le portail du lycée et m'avait rejointe.

─ Danette ! Je savais pas que t'étais là, avait-il dit en se penchant pour me coller la bise. T'aurais pu m'envoyer un texto. Ca fait longtemps que tu m'attends ?

─ Nan, t'inquiète, je viens d'arriver. On prend un verre et on bosse dans un café ? J'ai besoin de prendre l'air un peu. J'ai eu une journée de dingue, je te jure !

─ Ouais, bien sûr, avec plaisir. Tu paies !

─ Ben bravo... belle mentalité, hein, Alessio ?

Je l'avais observé avec attention. Il semblait très content, très satisfait. Je m'étais demandé pourquoi.

Nous nous étions installés au café du coin, qui était fréquenté par les personnes de son lycée. Il y avait pas mal d'élèves et même deux trois profs qui fumaient dans le fond en buvant du café. J'avais commandé un thé et Alessio un café. Ca avait attiré mon attention. D'habitude, il ne prenait que du chocolat chaud.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant