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 Alessio

 Dani semblait confuse.

─ Alessio, t'as pas le droit de me demander ça.

 Je la regardai effleurer sa bouche du bout des doigts, toute troublée de m'avoir rendu mon baiser. Je tendis la main et fis exactement la même chose, imitant son geste, redessinant avec mon pouce le contour de ses lèvres.

─ J'ai pas le droit mais je te le demande quand même, dis-je tendrement.

Dani parut encore plus troublée par la douceur perceptible dans ma voix.

─ Mais hier, tu as dit que tu comprenais et que tu allais arrêter, alors qu'est-ce qui te prend, encore ?!

─ Oui, j'ai dit ça, et je le pensais, mais là tu reçois un putain de bouquet de lys blancs juste sous mon nez, et...

Dani me jeta un regard assassin.

─ Tu sais quoi ? m'interrompit-elle fermement. Tais-toi. Je supporte pas quand tu te comportes comme un con. Je te l'ai dit, je ne suis pas à ta disposition. Ce qui se passe entre Lula et moi ne te regarde pas.

Il fallait que je me calme. Mon cœur battait super vite.

Mais je l'imaginais en train de rouler des pelles à ce Lula, et ça faisait monter ma tension. C'était ma Dani ! Pas la sienne !

─ Je ne veux pas qu'il t'approche et c'est pas négociable, dis-je à Dani, qui s'insurgea.

─ Mais de quoi tu parles ! On n'est pas ensemble ! Tu crois que ça m'a réjouie quand t'as tout arrêté ? Non. Alors ça suffit ! T'as rien à dire.

« Elle a raison, me dis-je, putain, arrête ! Ferme ta gueule avant de le regretter. »

Etait-ce parce que je le trouvais bien ? Je veux dire, ce n'était pas qu'une question qu'il l'ait embrassée ou quoi. Il était pas moche ce Lula et il le savait, il avait plein de fric, il avait deux ans de plus qu'elle, il s'entendait bien avec elle, etc, etc... la liste semblait longue comme le bras.

Elle aurait vraiment pu faire pire. Je me doutais qu'il avait de bonnes chances de sortir sérieusement avec elle quand elle en aurait envie et c'était ça qui était difficile à avaler, puisqu'elle avait tout gâché entre nous.

Dani poussa un soupir d'agacement, tourna les talons et se mit à monter les escaliers.

─ Où vas-tu ? lui lançai-je.

─ Loin de toi !

Oh non. Je la suivis, grimpant les marches quatre à quatre, la rattrapai et me plaçai juste au-dessus d'elle, sur la marche supérieure. Dani s'immobilisa de justesse, évitant de peu de me rentrer dedans. Je baissai les yeux sur son visage. Elle avait vraiment l'air très contrarié.

─ Pardon, dis-je simplement. Je suis désolé.

Dani me jeta un regard douloureux de ses beaux yeux.

─ J'arrive pas à croire que tu me fasses toute une scène pour un ou deux pauvres baisers quand toi... t'as couché avec plein de nanas, je te rappelle.

─ Et pourquoi j'ai fait ça, hein ? Devine : parce que t'es partie, Dani ! Tu m'as laissé, merde. J'étais malheureux, c'est tout. Alors ne me dis pas que ça te saoule, tu sais pertinemment que j'en ai rien à faire de ces filles, et...

─ Hey ! C'est pas parce que tu ne ressens rien pour elles que c'est excusable. Déjà, les femmes ne sont pas des mouchoirs...

J'eus un éclat de rire aussi bref que désagréable.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant