Le Solstice d'été (HB 2)

18

Mars

Alessio

« A bientôt, Alessio ! » susurra Hélène à mon intention, tout sourires, en se trémoussant sur son vélo.

Je lui fis un bref sourire.

« A plus, Hélène ».

Elle était pas mal du tout, Hélène. Un peu âgée, certes, mais... Elle voulait qu'on s'envoie en l'air de nouveau mais ça faisait environ dix jours que je n'avais pas approché une fille. A cause de Chloé. Pour Chloé ? Bref. Toujours est-il que j'étais sage comme une image, et qu'apparemment, je manquais déjà à certaines.

 Bof. Elles ne me manquaient pas tellement, elles.

 Je compensais tout le temps libre que j'avais récolté maintenant que je ne jouais plus les Casanova à bosser, bosser, bosser. Il le fallait de toute façon, je devais compenser mon premier semestre foireux. Hors de question de ne pas être diplômé à la fin de l'année.

 Fallait pas déconner non plus.

 Je sortis de la salle de sport, mon sac à l'épaule, et vérifiai l'heure à ma montre tout en m'avançant vers le passage clouté pour traverser la rue. Il était 18 heures à peine. Les journées rallongeaient maintenant qu'on était en mars, il faisait doux, et j'avais envie d'en profiter.

J'avais un match à 23 heures. D'ici là, autant aller au cinéma et manger avec Jules, Antoine et Paul, comme ils me l'avaient proposé ce matin.

Le feu pour les piétons était au rouge. En patientant, je pris mon portable et fis défiler les noms du répertoire jusqu'à « Jules ». En chemin, je m'arrêtai à « Dani ».

Ah, ma Dani... C'était son anniversaire, aujourd'hui. Nous étions le 4 mars.

« Je me demande ce que tu fais, mon petit raton-laveur » me dis-je pensivement.

L'année dernière, à la même date, je m'étais posé la même question, il me semble. Pff ! Décidément, je n'avançais pas ; en tout cas, pas aussi franchement que je l'aurais voulu.

Le feu passa au vert, et je la chassai de mon esprit.