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Daniela


 Alessio détacha mon soutien-gorge. Je ne lui opposai aucune résistance tandis qu'il me l'enlevait avant de le lancer sur le fauteuil non loin. Puis il fixa mes seins d'un air d'adoration et je me sentis toute chose entre ses bras.

─ Putain ! Regarde-toi comme t'es belle, soupira-t-il, et il se pencha pour embrasser un sein, puis l'autre.

« Oh ! ses cheveux livrés au vent !

Ses yeux, crépuscule d'automne !

Sa parole qu'encor souvent

J'entends dans la nuit monotone. »

... Quoi ?

─ Qu'est-ce que tu racontes ? m'entendis-je demander, perplexe.

Il ne répondit pas, se contentant de me fixer d'un air taquin. Mon téton humide de sa salive était tout sensibilisé par la caresse qu'il venait de lui prodiguer.

─ « C'était la plus belle, à jamais,

Parmi les filles de la terre...

Et je l'aimais, oh ! Je l'aimais

Tant, que ma bouche doit se taire. »

Je me sentis rougir furieusement sous la déclaration, frôlant la combustion spontanée. Bordel de merde ben ouais qu'il se taise ! J'étais folle, folle de lui. Il aurait pourtant dû m'inspirer de tous autres sentiments – on avait rompu ! - et pourtant, j'étais là à moitié nue, juchée sur ses genoux, à l'écouter psalmodier tremblante et émue des vers inconnus dans mon oreille.

Je trouvais ça hyper érotique.

─ Alessio heu..., commençai-je.

─ « Ta bouche a deux façons

Charmantes de causer,

Deux charmantes façons : le rire et le baiser ».

Sur quoi il prit mon visage entre ses mains et me donna un baiser langoureux, vertigineux, où nos langues dansèrent une gigue furieuse et éperdue l'une contre l'autre. Je gémis involontairement dans sa bouche quand sa langue caressa furtivement ma lèvre inférieure. J'en sortis à bout de souffle, le cœur en vrille, tandis qu'il me considérait d'un air espiègle.

─ Depuis quand t'es barde ?!

─ C'est à cause de mon père, se moqua-t-il. J'avais vingt ans je crois. Il m'a conseillé de retenir un ou deux poèmes des fois que ça charme quelques filles. C'est efficace ?

─ Merde alors, oui.

Il rit dans mon cou. J'étais un peu jalouse à l'idée qu'il ait pu déclamer ces vers à d'autres femmes que moi.

─ T'as déjà dit ça à quelqu'un d'autre ? demandai-je.

─ Pas ceux-là en particulier. Celui qui s'intitule « A la plus belle », de Charles Cros, je l'ai appris en pensant à toi à vrai dire.

Oh ! Je retins un soupir. J'étais distraite par le fait ô combien intéressant qu'il s'était mis dévorer ma gorge de baisers gourmands et empressés.

─ Alessio, on va être en retard ! lançai-je, les mains fourrageant dans ses cheveux, alors que sa bouche traçait un sillon de feu de mon oreille à ma clavicule.

─ Mais naaan, t'inquiète, dit-il en refermant enfin ses paumes sur mes seins.

Je soupirai presque de soulagement à son toucher. J'avais protesté pour la forme, ma volonté s'était retranchée je ne sais où dès qu'il m'avait fait asseoir sur ses genoux de toute façon.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant