Le Solstice d'été (HB 2)

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Daniela

─ Je ne le connais pas, bien sûr, mais moi Lula je le trouve très bien, reprit Lisa en terminant son potage. Il m'a l'air stable, et fiable. Et puis tu ressens quelque chose pour lui. C'est pas rien.

─ Je sais, je sais, Lisa..., soupirai-je en relevant mes cheveux. Mais le truc, c'est qu'Alessio, il...

Je fis le geste du battement de cœur contre ma poitrine. Je vis dans ses yeux que Lisa comprenait. Elle m'observait avec une moue soucieuse, la tête penchée.

_ Alessio... je sais pas comment t'expliquer. Il me rend vivante. Il me fait rire. Quand je le vois... chais pas, je pourrais gravir des montagnes ! Alors à l'idée de plus le voir... c'est dur. Et je pense que c'est pareil pour lui.

─ Ma Dani je comprends mais... enfin comment tu vas faire quand il aura une copine ? Ca arrivera forcément à un moment donné ! Il ne va pas rester célibataire éternellement...

─ Je sais, avouai-je. J'en ai conscience. J'en ai aucune idée de ce que je ferai !

─ Sa copine te haïra, Dani. A juste titre, je trouve. Ca va créer des tensions entre eux si vous vous voyez encore, c'est certain. Ca ne le rendra pas heureux, Dani.

─ Qu'est-ce que tu veux que je te dise... ? Alessio n'a pas de copine pour le moment, rétorquai-je un peu froidement.

─ Et quand il s'en trouvera une, tu auras le cœur brisé, encore. Tu joues un jeu dangereux. Je vois ça d'ici.

Je ricanai.

_ Personne ne brise mon cœur ! Plus maintenant. Je n'autoriserai personne à le refaire, et certainement pas lui.

─ OK.

Je gonflai mes joues, passai la main dans mes cheveux pour les dégager de mon visage.

_ D'accord, Liz... J'y ai pensé à tout ça, mais... tu sais ce que c'est, non ? T'as bien galéré avec Bruno quand c'était encore ton prof. Tu sais à quel point j'aime Alessio. Putain, c'est si mal que ça ? J'y peux rien en plus à ces sentiments.

J'avais les larmes aux yeux, à présent.

─ Non, bien sûr que non, ce n'est pas mal, Dani, soupira Lisa. Je suis désolée si ça te fait de la peine, ce que je dis. C'est pour toi, c'est pour t'aider.

─ Tu peux. Ca m'en fait. C'est déjà assez dur d'être loin de lui parce que je dois bosser à Rio... t'as déjà vécu un truc pareil, toi ? Non, pas besoin, ta vie est parfaite. Tu files le parfait amour avec ton mec parfait dans votre parfaite maison...

─ Ecoute, dit Lisa, qui commençait à s'énerver elle aussi. Je suis ton amie, et je te dis ce que je pense. Et tu m'aimes pour ça, parce que je suis honnête avec toi. Oui ou non ?

_ Oui, admis-je. Excuse-moi.

Elle balaya mes excuses d'un geste de la main.

_ Dani, je pense qu'il faut que tu tournes la page sinon tu n'avanceras pas. Tu crois pas que tu serais plus heureuse dans une situation plus... claire ? Et lui ? Ca doit être difficile pour lui aussi, tout ça. Tu vois pas que ça vous enferme cette histoire ? Ni lui ni toi n'allez de l'avant, en fait.

Je ne répondis pas. Une part de moi le croyait en effet. Surtout que je n'arrêtais pas de penser à Chloé, non pas à ce qu'elle-même éprouvait pour Alessio, mais à ce qu'elle m'avait demandé sur ce canapé.

« Laisse-le ».

Laisse-le quoi ? Etre heureux, c'est ça ?

─ Aimer, c'est bien, dit doucement Lisa. Le problème, c'est que vous n'avez pas de projets pour l'avenir, Alessio et toi. Alors à quoi ça sert ce que vous faites ?