Chapitre 44

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L'odeur de la harde m'attire de plus en plus loin...

Le vent m'avait portée leurs odeurs, alors qu'ils étaient à plusieurs kilomètres de là, le terrain plat facilitant le trajet de ce doux parfum.

La chasse sera plus longue que prévu, toutefois ce n'est pas un problème, car le temps n'est rien pour moi. La nuit tombante m'aidera même beaucoup à surprendre mes proies.

La langue pendante, profitant de chaque muscle qui étire ma peau, de chaque sensation qui émoustille mes sens, je me complaît dans ma chasse solitaire, malgré la désagréable sensation que quelqu'un tourne autour de mon esprit.

J'entend parfois des hurlements d'appel derrière moi, toutefois je suis très loin d'eux. Je suis beaucoup plus rapide que le reste de ma meute... Quand ils m'auront rejoins, j'aurais déjà plantée mes dents dans la chair tendre d'un cerf.

Soudain le vent change de direction, me faisant perdre toute trace de ma harde... Je m'arrête le cœur battant, je vais perdre ma proie aussi bêtement ? Je regarde autour de moi, cherchant quelque chose pour me guider... Mais quel signes suivre ? Mes instincts de chasses sont balbutiant... Personne ne m'a montrée comment faire !

Je trépigne sur place, sans savoir quel direction prendre.

C'est ce moment que choisi ma petite voix pour tenter de reprendre le contrôle. Elle bataille sévère, toutefois je sens qu'elle est épuisée, pleine de faille...

Je grogne parce qu'elle m'agace de plus en plus. Je ne veux pas perdre ! Je veux être libre !

Je cours sans réfléchir, sans savoir où, je veux juste être en mouvement pour qu'elle se taise.

Le problème c'est qu'elle gronde dans mon cerveau de plus en plus fort, essayant de percer mes défenses mentale pour indiquer notre position à l'alpha. Je ne sais pas comment l'arrêter, aussi ma colère s'enflamme, la calmant un peu...

Je suis toujours maîtresse de notre corps, mon envie de courir la repoussant ...

Jusqu'à ce qu'un bruit m'attire.

Des petits sons courts mais puissant. Je me fige, les oreilles dressée en human l'air. De nouvelles odeurs m'interpellent, ce ne sont pas des proies. Je réfléchis un moment, avant de comprendre que je sens l'odeur de véhicule à moteur, les bruits doivent être des déflagrations.

Des chasseurs ?

Auquel cas, ils me disputent mes proies.

Au grand damn de ma voix intérieure qui me supplie d'arrêter, je me lance en avant. Hors de question qu'ils abattent mon gibier, sur un territoire que je revendique comme mien. Je lâche mon aura de toute mes forces, en hurlant ma colère. Je ne veux pas être discrète, je veux que l'on m'entende venir !

Je doit être la seule à faire couler le sang dans ma forêt !

J'accélère encore, tandis que ma voix intérieure panique. Elle déclenche des sentiments que je n'aime pas ! Je ne veux pas avoir peur, je veux être la peur !

Elle me gêne, comme une mouche doit ennuyer un cheval. Je gronde en hurlant toujours plus fort... Et curieusement, on me répond.

C'est faible...

Ce n'est ni la meute, ni l'anthracite...

Un autre loup serait sur mon territoire ?

J'accélère encore avec tout ma force. Je n'ai quasiment plus le temps de voir défiler les sapins, je les esquive à la dernière minute alors que chaque foulée m'emporte de plus en plus loin.

Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant