Chapitre 78

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J'ai le cœur aux bords des lèvres alors que je relève le plus grand des adolescents qui a trébuché sur un morceau de bidon en acier à moitié brûlé. Derrière moi, Sacha soutient le deuxième alpha, son bras sous son épaule, pendant que je les fait longer un bâtiment intact en retournant sur le chemin que j'ai pris pour venir.

Honnêtement, je ne les aurais pas eut avec moi, j'aurais suivi Ryley de grès ou de force. Le regarder partir en courant sous les balles de l'ennemie pendant que je prenais un autre passage est la chose la plus dure que j'ai eu à faire de ma vie. J'ai eu l'impression de m'arracher moi même les tripes quand les projectiles ennemis le frôlaient.

Soudain, j'entends du bruit à l'angle du bâtiment ce qui me sort de mes pensées, je resserre immédiatement ma poigne sur celui que je viens de relever pour l'immobiliser, faisant signe aux deux autres de ne plus bouger. En face de nous, cinq soldats passent à seulement quelques mètres sans même nous jeter un coup d'œil. Ils filent sans réfléchir vers la forêt où à disparu mon compagnon, pour commencer leurs chasses à l'homme. Je crispe les poings avec une folle envie de les tuer, mais je n'ai que deux options, leur tirer dessus, ce qui attirerait l'attention de tout le campement sur nous, où me transformer en louve, signant de mon nom l'attaque, puisque je suis la seule garou rouge au monde !

À contre cœur, je les laisse partir, crispant mes mains sur mon arme, mes muscles tendus à craquer alors que je force mes instincts hurlant à rester tapis au fond de moi. Une fois que j'ai repris mon calme, je m'assure que les soldats sont suffisamment loin, puis je fais signe à mes trois protégés de me suivre. Je dois rester concentrée pour perdre le moins de temps possible car chaque seconde passée en supplément dans ce camps nous fait courir des risques de plus en plus grand.

Je soutiens toujours d'une main celui que j'ai relevé le tractant derrière moi tandis qu'il semble avoir de plus en plus à marcher droit. Un petit coup d'œil par dessus mon épaule m'indique que les autres font de leurs mieux, mais qu'ils ne sont pas dans un meilleur état. Malgré tout, nous parvenons tant bien que mal à avancer approchant enfin du grillage ainsi que de la forêt juste derrière.

Je les arrête une nouvelle fois en les poussant au milieu d'une grande langue de fumée tandis qu'un groupe de soldats passe sans nous voir. Je sens les adolescents fébrile quand nous repartons, toutefois aucun d'eux ne réfléchi à deux fois avant de m'obeir quand je les fais bifurquer, préférant suivre le vent pour rester à la lisière de la fumée afin de nous dissimuler plutôt que d'aller tout droit. Qu'ils me fassent confiance, ou qu'ils soient trop fatigués pour protester, cela me facilite grandement la tâche, alors que je dois slalomer entre les gardes qui affluent pour courir aux trousses de Ryley et Stéphane.

Au bout d'un temps qui me semble atrocement long, nous finissons par arriver au bord extérieur du grillage effondré. Au loin, de l'autre côté, je manque de faire une crise cardiaque en apercevant une silhouette se diriger vers nous, avant de me rendre compte qu'il s'agit de Reed. Je pousse un soupire de soulagement alors qu'il me fait signe, une main sur son arme en observant les soldats qui foncent derrière l'alpha.

J'espère qu'il ne lui viendra pas à l'idée de tirer, parceque son tir de couverture pour aider Ryley aurait très bien pu le toucher. Je me promets que si nous nous en sortons, je les forcerai à prendre des leçons pour apprendre à viser correctement !

Le souffle un peu court, j'accélère un peu pour atteindre la clôture délabrée, malheureusement l'adolescent que je traîne peine trop à suivre la cadence, et finit par s'écrouler une nouvelle fois. Les dents serrée de frustration, je fais signe aux deux autres de nous dépasser, avant de me pencher pour le relever. Le jeune lève la tête vers moi, atrocement pâle. Il me parle de façon saccadé, au rythme de sa respiration erratique. Sacha et son ami se figent en le regardant, les yeux écarquillés. Je ne comprends pas ce qu'il me dit, mais je vois très bien qu'il est à bout de force. Je m'agenouille à ses côtés, posant une main sur sa joue, tout en plongeant mon regard dans le sien, j'utilise mon aura pour l'envelopper de toute mes forces. Ses pupilles se dilatent alors pendant que ses doigts s'accrochent dans ma veste de manière désespérée. Il faut qu'il tienne encore un peu, juste un peu, ensuite Reed l'aidera à avancer.

Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant