Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2

Chapitre 93

Je secoue ma fourrure rouge sang, en grognant contre tout les petits deux pattes autour de moi. La rage qui m'agite à dû mal à se focaliser sur un point particulier alors que j'entends le fracas de la bataille non loin. L'odeur de la poudre s'insinue dans mes narines, me donnant envie de courir pour déchiqueter ceux que je trouverais entrain de menacer les miens.

Mon côté humain tente pourtant de reprendre le contrôle, me refusant le droit de sauter à la gorge de mes ennemis. Une lutte commence entre nous deux pour savoir qui doit prendre possession de notre corps. Je sais que je n'étais pas censé sortir, j'ai juste profité du lien de meute pour récupérer la force de prendre les devants, toutefois je ne suis pas prête à retourner me morfondre dans l'ombre. Dans la bataille qui s'annonce, notre instinct de survie à pris la main pour affronter ce qui nous attend.

Les louves bêtas à mes côtés claques des mâchoires en se plaquant contre mes flancs. Elles couchent les oreilles tout en mettant leur museau sur le mien afin de lecher mes babines, en couinant doucement. Elles font tout ce qu'elles peuvent pour faire baisser la tension dans mon âme, me calmant comme un chiot difficile à tenir. Mine de rien, leur attitude endort en partie mon envie de tuer. Ma conscience en profite pour me rappeler que je doit en priorité ramener tout les petits deux pattes dans la tanière de l'albinos.

Je me secoue mécontente, toutefois, puisqu'elle me laisse rester à la surface, je m'apaise. Je réalise qu'après tout, je suis la Luna de la meute, il est donc normal que je mette les faibles en sécurité avant de me battre.

Je grogne une nouvelle fois contre les creatures qui m'observent, mais cette fois ci pour les incités à se dépêcher. J'ouvre les bras en avançant, poussant ceux qui traînent sans ménagement.

_Doucement Lyra, me reproche la sourcière en posant ses petits doigts qui ont une sacré poigne sur mes mains, tu as beaucoup plus de force dans cette forme, fait attention !

Mes babines se retroussent quand je la toise, toutefois, je ne l'impressionne pas le moins du monde alors qu'elle marche d'un bon pas à mes côtés. Dans une tentative de la soumettre à ma force, j'avance ma tête vers elle pour la repousser avec mes dents, cependant elle n'a aucun mal à éviter mon coup malgré sa corpulence. Elle en profite même pour me mettre une pichenette sur le devant de mon museau sensible. Je plaque mes deux mains dessus, me relevant en couinant.

_Si on ne veut pas de représailles, on ne fourre pas son vilain museau n'importe où ! Dit-elle en me devisageant de ses yeux rouges. Il est temps de se maîtriser un peu Lyra, ou de reprendre sa forme humaine... Personne n'a le temps de courir derrière une louve imprégnée !

Je grogne en me renfrognant, cependant, je n'attaque pas l'albinos. Premièrement, ma conscience me cri que c'est une alliée, deuxièmement, son esquive de tout à l'heure m'a montrée qu'elle savait se battre. D'instinct, je sais qu'elle cache bien son jeu...

Au lieu de m'énerver, je me contente de marcher en queue de peloton, faisant par contre plus attention à mes gestes quand j'aide les deux pattes à s'enfuir. L'albinos ne me lâche pas du regard à l'instant où je soulève un très vieux deux pattes pour l'aider à passer une petite pente, toutefois je le repose avec une telle délicatesse qu'elle fini par sourire.

Quelque chose en elle me force à la respecter, même si je ne sais pas quoi... C'est juste instinctif.

Me secouant alors que j'entends de nouvels déflagrations non loin, je jette un regards vers la forêt qui semble grouiller de plus en plus de personnes. Mon nez sensible, ne m'apporte pourtant quasiment aucune odeur, comme s'ils en étaient dénués. À mes côtés, Nora et Céline sont de plus en plus nerveuses, grondant, toute leur dents à découvert dans leurs directions. Cependant, aucune des silhouettes qui bougent à la lisière de nos perceptions ne semblent s'intéresser à nous pour le moment. Elles sont totalement focaliser vers l'intérieur des bois, transformés en cette instant en fourmilière grouillante de vie.