Chapitre 97

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Point de vue de Ryley

Je prends aussitôt ma forme hybride, me redressant de toute ma hauteur, tout en reniflant l'air pour savoir d'où vient l'ennemi ainsi que son nombre. Toutefois, leurs hurlements venant en échos me perturbent alors que leurs odeurs brouillées semblent venir de partout. Comprenant à mon comportement que nous allons devoir affronter une vague de soldats conséquentes, Stéphane se glisse dans mon dos, en assouplissant le poignet qui tient sa lame.

_Moi qui commençais à trouver le temps long sous terre, souffle le vampire, ce qu'il y a de bien, c'est qu'on peut toujours compter sur Yuri pour nous envoyer de la distraction...

Je ricane, mais sous ma forme actuelle cela donne un son assez curieux. Seul ma queue qui remue lui indique que son commentaire me fait rire. Nous n'avons pourtant pas le temps de communiquer plus, que les premiers garous sortent des murs comme des blattes. Ils semblent sortir de tout les tunnels simultanément, comme s'ils avaient envahit l'entièreté des sous terrain en même temps. Avant même que le premier rang ne déferle sur nous, je suis déjà incapable de les compter tellement ils se pressent en rangs serrés pour nous déchiqueter.

J'en bloque tout de suite deux dans chacun de mes bras, leur brisant le crâne en serrant les coudes, alors que Stéphane bondit en pivotant sur lui même, tranchant quatre gorges en même temps. Il atterri à l'instant où la vague de sang qu'il a provoqué se fracasse contre le sol.

Nos regard se croisent quelques secondes, j'ai juste le temps de lui faire le signe cinq et de lui mimer avec les doigts des pas, avant que nous ne devions nous occuper d'une nouvelle vague de crocs. À mon grand soulagement, il semble avoir compris que je voulais que nous ne nous éloignons pas l'un de l'autre de plus de cinq pas. Il faut absolument éviter que la masse de nos ennemis ne nous sépare pour que nous puissions couvrir les arrières de l'autre.

Rassuré sur sa position, je me lance enfin à pleine griffes dans le carnage. Je tranche une gorge laissée sans protection d'une main, tout en écrasant un dos de ma patte arrière. Quand la colonne vertébrale de la bête émet un craquement ecoeurant, elle reprend sa forme humaine en hurlant. Probablement gênée par le bruit, Stéphane lui tranche la tête d'un coup de lame. Cette dernière va alors rouler au sol avec les autres débris de corps qu'il laisse derrière lui.

Je renifle tout en plongeant en avant, j'attrape alors une patte de loup, dont je me sert comme d'une massue pour taper sur ses alliés. Son poids mêlé à ma force broye le crâne et les côtes de ceux que j'atteins. Je profite du garou, probablement mort sous les impacts, moue dans ma poigne, pour l'envoyer percuter ceux qui menaçait le flanc gauche de Stéphane. Il hoche la tête en signe de remerciements, avant de trancher en deux le crâne d'un autre qui menaçait de sauter sur mon dos.

Les cries déchirants de nos victimes sont curieusement déformées par la réverbération des sons dans la grotte. Leurs hurlements semblent tellement nombreux et terribles qu'un spectateur extérieur pourrait croire que nous venons de créer l'enfer sur terre. Celui qui survit à mes coups est achevé dans mon dos par le vampire, alors que j'en fais autant pour les siens. Aucun de ceux qui nous affrontent ne survie plus de quelques secondes face à nous. À tel point, que pour ne pas être gêné par les cadavres, nous sommes obligés de rester mobiles.

A travers les jambes de nos ennemis, je vois déjà que nous avons recouvert le sol d'une bonne partie de la grotte de corps déchiqueté. La terre imbibé de sang en devient boueuse à mesure que nous la pietinons.

Toutefois, le flot de soldats de Yuri ne se semble pas vouloir se tarrir. A chaque loup que j'ecrase, deux autres viennent en prendre la place, comme s'ils se multipliaient à travers les murs comme des insectes nuisibles.

Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant