Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2

Chapitre 50

Je vois monsieur Celedran s'avancer d'un air mauvais vers nous... Ou plutôt vers sa fille, tandis que Gawain la place d'un geste vif derrière lui, fusillant du regard le vampire. Ce dernier plisse les yeux, de plus en plus furieux alors qu'il tente de comprendre pourquoi le roux a décidé de ce mettre entre lui et l'objet de sa colère.

La meute, déjà à cran, se tend alors que les têtes se tournent vers eux.

J'essaie d'analyser la situation aussi rapidement que possible pour limiter les dégâts. En premier, leur lien ne semble, au moins pour le moment, pas affecté par ma capacité de renforcement. C'est plutôt une bonne nouvelle, j'imagine que si beau papa avait trouvé Gawain entrain d'arracher la robe de sa fille pour la marquer les présentations aurait été encore plus compliqué !

En deuxième, si la meute semble sentir un malaise, je ne suis pas sûr qu'ils se rendent compte de ce qui uni le bêta roux à Serena, car tout le monde observe le père sans s'occuper d'elle. S'ils commencent à faire craquer leurs jointures, c'est surtout que dans le climat actuel ils doivent se sentir agresser. Ryley est d'ailleurs déjà entrain de me glisser derrière lui comme si Celedran allait me sauter à la gorge.

En une seconde, je réalise que si je laisse la situation en l'état cela va tourner au drame. Au moment où le père demandera des comptes à sa fille, Gawain pourrait vouloir la défendre, ce qui risque de déclencher une attaque des autres.

Si je ne veux pas que mon ami et la petite blonde se transforme en Roméo et Juliette des temps modernes en commençant par la scène du suicide collectif, j'ai intérêt à me bouger rapidement.

Profitant de la déconcentration de l'alpha à mon encontre, je fait un pas en arrière, avant de l'esquiver, lui filant entre les doigts. Ryley jure au moment où il sent que je me faufile afin de lui échapper. Sans un regard pour lui, je plonge en avant, réussissant à intercepter Celedran en le percutant presque pour lui bloquer le passage.

Il me regarde avec de gros yeux ronds, car obnubilé par sa fille, il ne m'avait pas du tout vue arriver. D'ailleurs, il freine si brusquement, qu'il manque de glisser sur le carrelage en imitation de marbre.

La première partie de la diversion a bien fonctionné puisqu'il ne regarde plus du tout sa fille. Seulement, maintenant tout le monde n'a plus d'yeux que pour moi, et attend une explication à mon étrange comportement.

Je ne vais quand même pas lui dire d'aller voir ailleurs si on y est, le temps que Serena et Gawain fasse connaissance... En plus, il faisait partie de ceux dégoûté par l'annonce de Dimitri sur les histoires de cœur de ma grand-mère avec les loups. Il y a de fortes probabilités pour qu'il n'apprécie pas son nouveau gendre.

Je suis toujours entrain de réfléchir en essayant désespérément de combler le silence alors qu'il me regarde en levant un sourcil.

_ Monsieur... Commençai-je pour gagner un peu de temps, mes yeux balayant la salle à la recherche d'une idée de génie.

C'est là que je remarque ma grand mère qui me devisage depuis le haut de l'escalier.

Ses yeux d'obsidiennes me dévorent littéralement pendant que je me fige, comme une proie devant son prédateur. Cette femme a une prestance impressionnante, à tel point que j'en ai du mal à détourner le regard pendant qu'elle me detaille de la tête aux pieds...

Intrigué, Lawrence se tourne un peu pour essayer de comprendre sur quoi ce porte mon attention.

Quand il aperçoit Ludmilla, il se tend immédiatement.

_Toujours à roder partout comme une ombre ! Souffle-t-il d'un air dépité. Elle doit être à la recherche d'un os à ronger pour son fils !

Sa voix à brisée l'étrange bulle qui c'était former entre moi et mon aïeul. Me rappellant la situation périlleuse dans laquelle nous sommes, je saute sur la perche qu'il vient de me tendre.