Chapitre 75

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Aussi discrètement que possible, nous nous dirigeons vers le baraquement le plus proche de notre objectif en suivant le petit Sacha. Malgré la proximité des gardes, aucun d'eux ne semble faire attention à nous alors que nous glissons comme des ombres contre les parois. En même temps, nos ennemis sont persuadé que leurs assaillants viennent de s'enfuir. Il est probable que la plupart des loups dans leurs rangs aient déjà pris leur forme lupine pour courir après le reste de la meute et les enfants en fuites, réduisant du même coups la puissance des sens des soldats restant. Ces derniers sont de plus concentrés sur la fumée dégagée par l'incendie, ainsi que les bidons en acier qui s'envolent comme des feux d'artifices enflamant la pelouse qui menace de finir de ravager leur camps.

J'avance collée au dos de Ryley, qui regarde nerveusement autour de nous. Il arrive très bien à cacher son angoisse aux autres, pourtant je ne suis pas duppe. Diviser sa meute, en s'en servant d'une partie pour faire diversion n'a pas été une décision facile pour lui. C'était malheureusement la seule solution pour parvenir à sauver le maximum d'enfants, et nous étions tous d'accord pour le faire.

Je jette un petit coup d'œil vers le portail arraché, le cœur serré. J'espère que l'avance prise par le reste de la meute suffira à les mettre en sécurité. Il faut que nous fassions confiance à nos amis, je suis sûr qu'ils ont la force de faire face à cette course poursuite. Pour avoir vue conduire Nora, je sais que les loups auront dû mal à les suivre, sans compter qu'ils ont de très bon tireur avec eux, comme David, Serena et Sébastien...

Je me reconcentre sur l'action en montant les marches du baraquements en bois. Nous nous plaquons tous sur le côté de l'entrée sur un signe de Ryley alors qu'il repousse l'adolescent à mes côtés, le temps d'ouvrir la porte. Il jette un rapide coup d'œil à l'intérieur, pendant que nous autres nous occupons de surveiller les alentour.

Il ne s'est écoulé qu'une vingtaine de minutes depuis la première explosion, et les gardes qui s'organisent un peu ne se préoccupent plus que de circonscrire l'incendie. Aucun d'eux ne se tourne vers les baraquements, le seul endroit encore intact, du moins pour l'instant.

Au bout de quelques secondes, l'alpha lève le bras pour nous indiquer que nous pouvons rentrer sans risque. L'adolescent se glisse tout de suite le premier à l'intérieur afin de nous guider. Faisant rouler mes épaules pour en chasser l'appréhension, je suis mon homme à travers la porte, pénétrant dans un immense dortoir.

L'endroit est complètement vide, seul une odeur assez forte nous acceuil.

_Ouch ! Ça sent l'adolescent! Grogne Andrey en rentrant derrière nous.

C'est facilement explicable malgré l'absence des ados, car il n'y a pas une seule fenêtre dans cet endroit rempli par des lits superposés sur trois étages, coincés a à peine un mètre les uns des autres. Ils doivent bien s'entasser ici les uns sur les autres pour dormir à une bonne centaine, sans la moindre possibilité d'aérer.

Je lève la tête en évitant d'inspirer trop fort, observant l'unique petite lumière blafarde qui éclair les murs et le sol en bois très sombre, ce qui ne fait qu'accentuer l'impression d'être piégée dans un petit terrier exigus. Je dois faire attention où je marche car les matelas sont si proche les uns des autres que j'ai à peine la place d'avancer dans l'allée principal.

Baissant la tête, je vois les mâchoires de mon alpha se crisper tandis qu'il regarde partout autour de lui sans cesser d'avancer. Je sais que la situation de ces gamins le fait bondir, mais malgré sa colère et ses angoisses, son regard reste clair.

Je peux presque voir les rouages de son cerveau fonctionner à toute allure derrière ses yeux qui ont la froideur de l'acier. Il est entrain d'anticiper toute les embûches qui pourraient se mettre sur notre chemin, et celles qui pourraient nous empêcher de nous enfuir ensuite. Si je réagis par instinct, lui réfléchis toujours à la suite des opérations, gérant la logistique tout en parvenant à combattre au cœur de la mêlée. Je l'admire beaucoup pour cela.

Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant