Apprivoise Moi, Si Je Veux ! Tome 2

Chapitre 79

Point de vue de Ryley

Une balle touche un arbre juste devant moi sur ma droite, vaporisant des echardes partout aux alentours. Par réflexe, je penche l'épaule sur le côté sans cesser de courir provoquant un grognement de la part du boulet que je porte sur mon dos.

_Je suis un blessé, pas un bouclier... Se plaint Stephane en plantant ses doigts dans mes cotes.

Je ne répond pas, je n'ai pas assez de souffle pour ça, alors que j'alonge mes foulées. Derrière nous des vampires et probablement quelques omégas à la solde de Yuri, foncent à travers la végétations comme une bande de sangliers furieux. Ils font un boucan du diable en tirant à tout va dans toute les directions. Sans ralentir, je resserre ma prise sur mon suceur de sang, tout en évitant une nouvelle salve de projectile.

J'ai tenté de riposter, mais honnêtement je tire tellement mal que cela n'a pas servi à grand chose, à part faire ricaner l'imbécile que je tente de sauver. Au moins, tant qu'il se plaint et se moque, c'est qu'il est vivant, ce qui risque de ne pas durer vue la vitesse à laquelle il perd du sang.

Dans un grognement, je déplace un peu ma main pour appuyer sur sa plaie afin d'essayer d'endiguer l'hémorragie. Je le tiens un peu moins bien, mais mon point de contention parvient à ralentir légèrement la perte de son liquide vitale.

Crispant les mâchoires, je donne un coup de rein pour passer une ravine, atterrissant brutalement de l'autre côté. Le vampire souffle douloureusement au moment où je touche le sol.

_Pourquoi ne prends-tu pas ta forme hybride... Murmure-t-il en me jetant un regard triste, les dents serrées par la douleur, alors que je me forre un passage dans un buisson d'epineux.
_Crois moi que je préférerais le faire plutôt que de me coltiner ton gros cul sous ma forme humaine ! Grondai-je en essayant de reprendre mon souffle, tournant derrière un arbre qui me sert de bouclier à une nouvelle salve de déflagrations.

Les projectiles explosent les arbres autour de moi, me manquant d'un cheveux, tandis que j'hésite fortement à me transformer. Cependant que ce soit ma forme lupine ou hybride, je serai reconnaissable entre mille... Sans compter que je serai aussi, bien plus facile à toucher. Au bruit, ils doivent bien être vingt ou trente à courir derrière moi, s'ils me truffent le corps de matière d'argent, je ne rejoindrai jamais le point de rendez-vous.

Pendant que je lutte pour me faire un passage à travers un fourré, tout en réfléchissant à mes perspectives, je sens quelques choses glisser sur ma poitrine. Par réflexe j'utilise ma main libre pour le récupérer, regardant étonné la précieuse lame de Stéphane. Je ralenti un peu, tournant la tête vers lui, craignant qu'il est perdu connaissance. C'est soulagé que je croise son regard sombre, ressortant sur sa peau de plus en plus pâle, il a dû juste perdre sa si précieuse arme.

Tant qu'il ne sombre pas, ses chances sont bien meilleur, toutefois pour s'en sortir, il a besoin de soin. Je reprends donc ma course, me servant de sa lame si effilées pour détruire les buissons qui ont décidés de ralentir ma course.

_ Non, chouine-t-il, ce n'est pas une machette... Espèce d'heretique...

J'accélère en arcand le dos pour le maintenir aux mieux alors que ses doigts s'emmêlent dans ma veste dans une vaine tentative d'arrêter mon bras faucheur. S'il peut m'insulter, il doit encore avoir la force de se tenir.

Sans m'arrêter, j'admire le tranchant de sa lame qui parvient à nous faire un passage sans effort, malgré les protestations de mon boulet. Gardant les doigts serrés sur le manche de la dague, je me retrouve dans un endroit un peu plus a découvert, ce qui me permet d'accélérer.

Je tente de repérer les deux rochers qui étaient marqués sur la carte, car une fois que je les aurais dépassés, je ferai face à une pente qui me mènera à un chemin. J'aurai alors une centaine de mètres à faire à découvert avant de déboucher sur l'endroit de mon rendez-vous.