Déplacement

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Après le débat, notre équipe de campagne décida d'organiser une série de déplacements à travers le pays pour rencontrer nos électeurs et renforcer notre message sur l'importance de l'Union européenne. Ce matin, nous avions prévu une visite à une usine de production de haute technologie dans la ville de Grenoble. Cette usine exportait une grande partie de ses produits à travers l'Europe, et il était crucial pour nous de comprendre les défis et les opportunités qu'ils rencontraient.

En arrivant sur place, l'accueil fut chaleureux. Les ouvriers, bien que réservés au départ, commencèrent à s'ouvrir en voyant notre intérêt sincère pour leurs conditions de travail et les questions de commerce international.

"Madame Hoarau, merci de venir ici. Nous avons souvent l'impression que nos voix ne sont pas entendues dans les discussions sur le commerce européen," dit l'un des employés.

"Je suis ici pour changer cela. Chaque voix compte, et il est important que les politiciens se rappellent de ceux qui font tourner ce pays," répondis-je, en m'adressant à lui avec sincérité.

L'après-midi, nous avions organisé une réunion avec des représentants syndicaux pour discuter de leurs revendications et de la manière dont notre programme pourrait les soutenir, en particulier en ce qui concerne les régulations européennes. La discussion fut animée et constructive.

Entre deux réunions, Gabriel Attal et moi trouvions des moments pour nous détendre un peu. Alors que nous attendions dans une salle de conférence vide, il s'approcha de moi avec un sourire malicieux.

"Tu sais, Orane, tu aurais dû voir la tête de Jordan Bardella quand tu l'as contré sur la question des subventions agricoles. C'était hilarant," dit-il en riant.

Je ne pus m'empêcher de rire à mon tour. "Vraiment ? J'étais tellement concentrée que je n'ai même pas fait attention à sa réaction."

"Ah, c'est là que réside ta force. Toujours concentrée, toujours implacable. Mais n'oublie pas de prendre des pauses, sinon tu vas finir par exploser," répondit-il en me tendant un café.

"Merci, Gabriel. Tes conseils sont toujours précieux. Et puis, qui sait, peut-être que je commencerai à faire des blagues pendant les débats," répondis-je en plaisantant.

"Je suis impatient de voir ça. Peut-être que tu pourrais lancer une vanne sur le costume de Bardella. Ça détendrait l'atmosphère," dit-il en riant.

Je sentis une vague de chaleur me traverser à la mention de Bardella. Pourquoi cette réaction ? Je chassai rapidement cette pensée.

Les jours passaient rapidement avec ces déplacements et rencontres. Nous avions visité une université partenaire dans le cadre du programme Erasmus+, rencontré des agriculteurs pour discuter des subventions de la PAC, et participé à une table ronde avec des entrepreneurs sur le marché unique européen. Chaque échange, chaque rencontre renforçait ma détermination à faire une différence.

Un soir, après une journée particulièrement longue, nous décidons de dîner ensemble avec Gabriel. Nous nous installons dans un petit restaurant local, loin des projecteurs et des caméras.

"Tu sais, Orane, je pense que tu vas vraiment marquer les esprits lors de ce débat face à Jordan," dit Gabriel, en sirotant son verre de vin.

Je sentis mon cœur s'emballer légèrement à la mention de son nom. Pourquoi cette réaction persistait-elle ?

"Merci, Gabriel. Ton soutien signifie beaucoup pour moi. Mais je dois avouer que je ressens une certaine pression," répondis-je en jouant avec ma fourchette.

"Ne t'inquiète pas. Rappelle-toi que tu es ici parce que tu as du talent, de la détermination et une vision claire. Et puis, tu as une équipe qui croit en toi," dit-il en me tapotant l'épaule.

Nous éclatons de rire en repensant à certaines anecdotes de la campagne. "Tu te rappelles quand Bardella a essayé de te rabaisser en te rappelant que tu étais une débutante ? Et comment tu lui as répondu avec ce calme olympien ?" dit Gabriel en riant.

"Oui, et j'ai bien vu son sourire en coin disparaître quand il a compris que je ne me laisserais pas faire. C'était un bon moment," répondis-je, amusée mais légèrement troublée en repensant à ce moment.

Ces moments de complicité étaient précieux et me rappelaient pourquoi j'avais choisi cette voie.

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