Passions et Politique

Petite balade

POV jordan :

Les semaines suivantes passèrent dans une étrange routine, entre travail intense et moments volés où Orane et moi nous retrouvions à échanger, parfois brièvement, parfois plus longuement, mais toujours avec cette nouvelle dynamique entre nous. Ces échanges étaient comme des petits îlots de calme dans le tumulte de nos vies professionnelles. Chaque conversation semblait nous rapprocher un peu plus, sans jamais être précipitée.

Un soir, après une réunion particulièrement longue, je la vis de nouveau seule dans le couloir, visiblement épuisée. Je ressentis un élan irrésistible de la rejoindre, mais cette fois, je voulais faire quelque chose de différent.

« Orane, » l'appelai-je doucement en m'approchant. Elle releva la tête, un peu surprise mais souriante. « Tu sembles avoir besoin de décompresser. Ça te dirait de faire un tour dehors, juste pour changer d’air ? »

Elle hésita une seconde, puis acquiesça doucement. « D’accord, pourquoi pas. »

Nous sortons du bâtiment, l’air frais de la nuit nous enveloppant. C’était un contraste saisissant avec l’atmosphère confinée des salles de réunion, et je pouvais sentir une certaine tension se dissiper en elle. Nous marchons en silence pendant un moment, profitant simplement de la tranquillité qui nous entourait.

« Tu as bien géré cette réunion, » dis-je finalement, brisant le silence d’une voix calme.

Elle tourna la tête vers moi, un sourire timide au coin des lèvres. « Merci. Ce n’était pas évident, mais je pense que ça s’est bien passé. »

Nous continuons à marcher, nos pas nous menant vers un petit parc situé non loin du Parlement. Les lumières tamisées des lampadaires créaient une ambiance presque intime, et je pouvais sentir que ce moment était différent de tous ceux que nous avions partagés jusqu’à présent.

« Tu sais, » commençai-je, hésitant un instant. « Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de te dire à quel point je respecte ce que tu fais, Orane. Tout ce que tu as accompli, malgré tout ce qui s’est passé... C’est impressionnant. »

Elle resta silencieuse, absorbant mes mots, et je pouvais voir dans son regard que cela signifiait quelque chose pour elle. C’était une reconnaissance, peut-être inattendue, mais sincère. « Ça n’a pas été facile, » répondit-elle finalement, sa voix douce. « Mais je suppose que chacun de nous fait de son mieux pour avancer, n’est-ce pas ? »

J'acquiesçai, conscient de la profondeur de ses mots. Il y avait tellement de choses non dites, des blessures qui étaient encore en train de guérir, mais à cet instant, je sentis que nous étions sur la même longueur d’onde.

La conversation dévia sur des sujets plus légers, des souvenirs de moments partagés avant que tout ne change. Chaque anecdote semblait un peu plus effacer les douleurs du passé, nous rapprochant doucement, sans forcer.

Quand nous retournons au bâtiment, il était tard, et la plupart des bureaux étaient déjà vides. Je m'arrêtai devant la porte de son bureau, hésitant à prolonger ce moment, mais conscient qu’il était peut-être trop tôt pour aller plus loin.

« Merci pour la marche, » dit-elle, son sourire sincère. « Ça m’a vraiment fait du bien. »

Je lui rendis son sourire, le cœur un peu plus léger. « Ça m’a fait du bien à moi aussi. On devrait refaire ça, parfois. »

Elle hocha la tête, et je pouvais voir dans ses yeux qu’elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. « Oui, pourquoi pas. À bientôt, Jordan. »

Je la regardai entrer dans son bureau, sentant que quelque chose avait changé. Ce n’était pas encore une réconciliation, mais un premier pas vers quelque chose de nouveau, de plus sain. Nous avions encore un long chemin à parcourir, mais pour la première fois depuis longtemps, j’avais l’impression que nous avancions dans la bonne direction.