POV Jordan :
Je me réveillai avec une étrange sensation de calme et de tourment mêlés. La lumière du matin filtrait à travers les rideaux, éclairant doucement la chambre. Orane était blottie contre moi, sa respiration régulière apaisant mes pensées. Les souvenirs de la nuit précédente affluaient, chargés d'émotion et de passion. Nous avions partagé plus que des mots et des caresses ; c'était un échange d'âmes, un moment où les barrières entre nous s'étaient effondrées.
Je me sentais en paix, mais cette paix était teintée d'une amertume sourde. Les réalités politiques et les manipulations de Marine planaient toujours au-dessus de nous comme une épée de Damoclès. Je savais que ce matin marquait un tournant, une nouvelle complexité dans notre relation.
Le silence de la chambre fut soudain brisé par le vrombissement de mon téléphone sur la table de nuit. Je soupirai en voyant le nom de Marine s'afficher à l'écran. Ce n'était pas une surprise qu'elle appelle, surtout après le débat d'hier et ce qu'elle avait vu à la sortie de la loge. Je tendis la main pour décrocher, déjà préparé mentalement à affronter ses questions et ses insinuations.
Mais Orane, encore à moitié endormie, m'attrapa la main. Sans un mot, elle prit le téléphone avant que je ne puisse réagir. Ses yeux s'ouvrirent et un sourire espiègle illumina son visage. Elle décrocha et porta le téléphone à son oreille, avant de parler d'une voix douce mais clairement provocante.
"Bonjour, Marine," commença-t-elle, sa voix sucrée et pleine de sous-entendus. "Jordan est un peu occupé en ce moment... il continue à me surprendre, et je dois dire qu'il est plutôt doué pour me tenir éveillée toute la nuit."
Je restai figé, observant Orane avec un mélange de surprise et d'admiration. Elle jouait avec le feu, mais il y avait quelque chose de fascinant dans sa façon de prendre les choses en main. Je savais que cette provocation ne manquerait pas de mettre Marine en colère, mais en même temps, c'était une manière pour Orane de s'affirmer, de montrer qu'elle ne se laisserait pas intimider.
De l'autre côté de la ligne, je pouvais entendre Marine se raidir. Sa voix glaciale résonna dans la pièce. "Orane, je vous conseille de remettre Jordan au téléphone immédiatement. Nous avons des choses importantes à discuter."
Orane me tendit le téléphone, et je vis dans ses yeux qu'elle n'avait pas fini. Je pris l'appareil, me préparant à la confrontation. "Marine," dis-je en essayant de paraître aussi détendu que possible, "je suis là. Que puis-je faire pour toi ce matin ?"
Avant même que Marine ne puisse répondre, Orane se rapprocha de moi, ses mains glissant doucement sur mon torse. Elle laissa ses doigts tracer des chemins sensuels, descendant progressivement. Elle murmura suffisamment fort pour que Marine l'entende : "Ah, Jordan, tu sais tellement bien où toucher pour me faire frissonner."
Je tentai de rester impassible, mais l'effet de son geste était indéniable. Ma respiration s'accéléra et je dus me mordre la lèvre pour ne pas réagir plus visiblement. De l'autre côté de la ligne, Marine perçut immédiatement mon trouble. "Jordan, tu sembles... distrait," dit-elle, sa voix teintée de dédain. "C'est exactement ce que je voulais éviter. Orane n'est qu'une distraction. Elle n'a pas la maturité pour comprendre ce que signifie être à tes côtés."
Orane, loin de se laisser intimider, intensifia encore la situation. Elle se glissa sur moi, ses mains explorant plus audacieusement, et mordilla légèrement mon oreille. Elle laissa échapper un soupir de plaisir simulé, rendant mes efforts pour rester concentré presque impossibles. Je luttai pour garder ma voix stable. "Je suis parfaitement concentré, Marine. Nous pouvons parler de ce qui t'amène."
Marine, visiblement exaspérée, haussa le ton. "Jordan, assez de ces jeux. Nous devons parler sérieusement. Ta relation avec cette fille, ça suffit. Elle te détourne de ce qui est vraiment important. Ce n'est pas professionnel, et ça te rend vulnérable."
Orane se rapprocha encore plus, sa main se posant sur mon visage, son regard ancré dans le mien. Elle approcha ses lèvres de mon cou, embrassant ma peau avec une lenteur exaspérante, avant de murmurer contre ma peau, suffisamment fort pour être entendue : "Tu es si bon à me faire perdre la tête..."
Je déglutis avec difficulté, essayant de garder mon calme. Je pouvais entendre le silence glacial de Marine à l'autre bout du fil, sentant sa frustration croître. Elle reprit la parole, sa voix se faisant plus tranchante : "C'est ça que tu veux, Jordan ? Une distraction qui t'empêche de penser clairement ? Une personne qui ne comprend rien à ce que tu fais réellement ? Elle ne te mérite pas."
Orane, loin de se laisser abattre, décrocha alors le téléphone de ma main, ses yeux étincelant de défi. "Marine," dit-elle d'une voix douce mais acérée, "je comprends votre frustration. Vous aimeriez que Jordan se concentre uniquement sur vos intrigues politiques. Mais ici, il est avec moi, où il peut être lui-même, et pas ce pantin que vous essayez de manipuler."
Elle se redressa légèrement, posant un regard assuré sur le téléphone comme si Marine pouvait le voir. "Vous pouvez continuer à jouer vos jeux de pouvoir et à essayer de me discréditer. Mais n'oubliez pas une chose : Jordan est ici, maintenant, avec moi. Et quoi que vous disiez ou fassiez, c'est moi qui partage ses moments les plus intimes, ses véritables pensées. Vous ne pouvez rien contre cela."
Marine tenta de répliquer, sa voix montant d'un cran. "Orane, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques. Tu n'es qu'un obstacle sur la route de Jordan. Il finira par comprendre qu'il vaut mieux sans toi."
Orane leva les yeux au ciel, une expression de lassitude amusée sur le visage. "Peut-être," répondit-elle, "mais pour l'instant, c'est moi qu'il choisit. Et contrairement à vous, je n'ai pas besoin de manigances pour gagner son attention."
Sans attendre de réponse, elle raccrocha d'un geste sec, laissant le téléphone retomber sur le lit.
Je la regardai, stupéfait mais aussi impressionné par sa détermination. Elle avait pris le contrôle de la situation d'une manière que je n'aurais jamais imaginée. Les implications de cet échange allaient sans doute compliquer encore plus les choses, mais en cet instant, je ne pouvais qu'admirer sa force et son audace. Orane avait montré qu'elle ne se laisserait pas écarter sans se battre, et cela me rappelait pourquoi j'étais tombé amoureux d'elle en premier lieu.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...