La tension dans la pièce était palpable, un silence lourd s'installant après nos échanges houleux. Les mots de Jordan résonnaient encore dans mon esprit, mais le poids de la situation me paraissait insupportable. La douleur de la trahison, mêlée à la fatigue accumulée des derniers mois, me submergeait. Je pris une grande inspiration, cherchant à rassembler mes pensées.
"Jordan," commençai-je, la voix plus calme, mais empreinte d'une tristesse profonde, "je crois qu'on a besoin de prendre du recul."
Il me regarda, surpris. "Que veux-tu dire par là ?"
Je détournai le regard, fixant un point invisible sur le mur, essayant de formuler mes pensées. "Tout est devenu trop compliqué. La campagne, les médias, les tensions... notre relation. Je me sens perdue, incapable de distinguer ce qui est réel de ce qui est politique."
Il secoua la tête, visiblement inquiet. "Tu ne parles pas de nous séparer, si ?"
Je soupirai, la gorge nouée par l'émotion. "Je ne sais pas, Jordan. Mais je sais que, pour l'instant, nous devons nous concentrer sur la campagne. Nous avons tous les deux des responsabilités importantes, des attentes à satisfaire. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous distraire, ni de faire souffrir l'autre par des incompréhensions."
Il fronça les sourcils, son regard cherchant une réponse dans le mien. "Tu veux qu'on prenne une pause ?"
Je hochai la tête, les larmes menaçant de revenir. "Oui. Juste le temps que cette campagne se termine. Pour que chacun puisse réfléchir à ce qu'il veut vraiment, sans l'influence des pressions extérieures."
Jordan sembla réfléchir un instant, luttant visiblement avec l'idée. "Et après ? Qu'est-ce qui se passe après la campagne ?"
Je pris une profonde inspiration, essayant de maintenir mon calme. "Je ne sais pas. Mais je pense que nous devons nous accorder cet espace pour comprendre ce qui est le mieux pour nous, individuellement et ensemble."
Il s'approcha de moi, mais cette fois-ci je ne reculai pas. Il prit ma main, et je sentis la chaleur de son contact, une chaleur réconfortante mais teintée de mélancolie. "Orane, je tiens vraiment à toi. Cette pause... je comprends pourquoi tu en ressens le besoin, mais sache que je ne veux pas te perdre."
Je serrai doucement sa main, les yeux embués de larmes. "Je tiens à toi aussi, Jordan. C'est justement pour ça que je pense que cette pause est nécessaire. Pour ne pas gâcher ce que nous avons, pour ne pas nous blesser davantage."
Il hocha lentement la tête, acceptant à contrecœur. "D'accord. On fait une pause. Mais je veux que tu saches que je suis là pour toi, quoi qu'il arrive."
Je souris tristement, appréciant son soutien malgré la situation. "Merci. Je pense qu'on a tous les deux besoin de temps pour nous recentrer."
Nous restons ainsi un moment, la main dans la main, chacun absorbé par ses pensées. La distance entre nous n'était pas seulement physique, elle était aussi émotionnelle. La réalité des enjeux politiques, le poids des attentes, tout cela compliquait notre relation. Mais il y avait encore de l'affection, de la compréhension, et peut-être même de l'amour.
Finalement, Jordan se redressa, relâchant doucement ma main. "Bon... je vais te laisser alors. On se voit après la campagne, on reparlera de tout ça."
Je hochai la tête, essayant de sourire à travers mes larmes. "Oui. Prenons ce temps pour nous concentrer sur nos objectifs et réfléchir à ce que nous voulons vraiment."
Il hésita un instant, puis se pencha pour déposer un baiser léger sur mon front. "Prends soin de toi, Orane."
"Toi aussi," murmurai-je en le regardant partir.
Alors qu'il quittait la pièce, une vague de tristesse m'envahit. La décision de faire une pause était douloureuse, mais nécessaire. Nous avions besoin de cet espace pour respirer, pour comprendre nos priorités et nos sentiments.
Assise seule dans le silence de la nuit, je me demandais si cette pause serait un tremplin vers une relation plus solide ou le début de la fin. Seul le temps le dirait, mais pour l'instant, il était crucial de rester concentrée sur la campagne et de ne pas se laisser submerger par les émotions. La politique, après tout, était une arène impitoyable, et chaque décision devait être prise avec soin.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...