Attaque

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Les jours passant, nous n'avions pas eu de contact direct. Chacun de son côté défendait ses causes à travers des déplacements et des interventions publiques. Cependant, chaque intervention de Jordan semblait de plus en plus agressive à mon égard, ce que je ne comprenais pas. Cela avait commencé par une simple critique purement professionnelle, mais avait évolué en critiques de plus en plus ambiguës. Il avait souvent des mots forts pour ses opposants, mais c'était comme s'il se concentrait sur moi.

Lors d'une interview télévisée, Jordan se montre particulièrement virulent.

"Madame Hoarau prétend défendre les intérêts des citoyens, mais ses propositions sont non seulement irréalistes, mais aussi dangereuses pour notre économie," déclara-t-il, son ton glacé et son regard fixé sur la caméra avec une intensité perturbante.

Les journalistes, toujours à l'affût de la confrontation, ne manquent pas de me demander ma réaction lors de ma propre interview peu de temps après.

"Madame Hoarau, que répondez-vous aux critiques de Monsieur Bardella qui affirme que vos propositions sont dangereuses pour l'économie ?"

Je prends une profonde inspiration et réponds avec fermeté. "Je pense que Monsieur Bardella exagère pour créer un climat de peur. Mes propositions sont soutenues par des études économiques solides. Ce genre de critique infondée ne sert qu'à détourner l'attention des véritables problèmes."

Mais les attaques ne s'arrêtent pas là. Lors d'une intervention sur une autre chaîne, Jordan se montre encore plus agressif.

"Vos politiques d'immigration sont non seulement naïves, Madame Hoarau, mais elles mettent aussi en péril notre sécurité nationale. Vous n'avez aucune idée des conséquences de vos actions," lance-t-il, son visage marqué par une colère à peine contenue.

Je réponds par le biais d'une déclaration sur les réseaux sociaux. "Monsieur Bardella, vos propos sont alarmistes et dénués de fondement. La sécurité nationale est une priorité, mais cela ne justifie pas la xénophobie et la peur que vous essayez de propager."

Cette confrontation par médias interposés devient un véritable feuilleton. Chaque déclaration de Jordan est suivie de près par une réponse de ma part. Les journalistes se délectent de cette rivalité, et les réseaux sociaux s'enflamment à chaque nouvel échange.

Je commence à me demander pourquoi cette agressivité spécifique envers moi. Est-ce parce qu'il me voit comme une véritable menace, ou y a-t-il autre chose derrière ses attaques ? La tension entre nous devient de plus en plus palpable, et je ne peux m'empêcher de me demander si cette hostilité n'est pas la manifestation d'un conflit intérieur plus profond chez lui.

Chaque confrontation me laisse avec des émotions contradictoires. D'un côté, je suis fière de tenir tête à ses attaques, mais de l'autre, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine tristesse face à cette animosité croissante. Pourquoi, Jordan ? me dis-je souvent. Mais pour l'instant, il n'y a pas de réponse à cette question, seulement un silence chargé de tension et de sentiments inavoués.

En préparant une nouvelle intervention, Gabriel entre dans mon bureau, l'air sérieux. "Tu es prête pour la conférence de presse de demain ?"

Je hoche la tête. "Oui, je suis prête. Je sais que Jordan va encore attaquer, mais je suis prête."

Gabriel me regarde avec un mélange de fierté et de préoccupation. "Tu gères très bien ces confrontations, Orane. Mais fais attention, ne te laisse pas trop affecter par ses attaques."

Je souris légèrement. "Ne t'inquiète pas, Gabriel. Je suis plus forte que ça."

Mais au fond de moi, les émotions tourbillonnent. Je ressens une étrange combinaison de colère, de frustration et, bizarrement, une certaine excitation face à ces échanges intenses avec Jordan. C'est comme si une partie de moi attendait ces confrontations, les anticipait même.

Le jour de la conférence de presse, comme prévu, Jordan ne manque pas de lancer une attaque.

"Madame Hoarau parle beaucoup de solidarité et d'inclusion, mais où sont les résultats concrets ? Ses discours ne sont que des mots creux sans action réelle," déclare-t-il devant les journalistes.

Je prends le micro, déterminée à ne pas laisser ces attaques me déstabiliser. "Monsieur Bardella, vos attaques incessantes montrent surtout votre peur de voir des idées nouvelles et progressistes changer le paysage politique. Les résultats viendront avec le temps et l'effort, mais les changements que je propose sont nécessaires et attendus par beaucoup de citoyens."

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