POV Jordan :
Orane était chez moi, et je lui faisais visiter les lieux. J'avais préparé une chambre spécialement pour elle. Bien que nous nous soyons embrassés à l'hôpital, je ne voulais pas la brusquer. Je voulais respecter son espace et notre décision de faire une pause prise quelques semaines auparavant. Pas besoin de se prendre la tête, il fallait avancer doucement.
Pendant qu'Orane allait se doucher, je commandais des pizzas. Elle sortit de la salle de bain dans un petit pyjama léger, un débardeur avec un short. Il fallait dire qu'il faisait plutôt chaud. La commande arriva, et je me dirigeai vers la porte pour récupérer les pizzas. En revenant, je la trouvai en train de regarder les photos sur mon étagère. Des photos de moi petit, capturant des souvenirs d'une époque plus simple.
"J'étais pas mal à l'époque, n'est-ce pas ?" dis-je en souriant, la sortant de ses pensées.
Elle tourna la tête vers moi avec un sourire amusé. "Tu étais mignon, c'est sûr. Mais je dois dire que tu t'es plutôt bien bonifié avec le temps."
Je ris à sa remarque, appréciant sa taquinerie et le sous-entendu flatteur. Notre complicité revenait si naturellement, c’était réconfortant. On se mit sur le canapé, pizzas à la main, prêts à regarder un film. Choisir un film s'avéra plus compliqué que prévu, mais après quelques débats et éclats de rire, on finit par se mettre d'accord.
Nous mangeons en silence d'abord, savourant chaque bouchée. Ensuite, la conversation devint plus fluide, plus légère. Nous évoquions des souvenirs, des anecdotes, des projets. Orane semblait plus détendue, presque normale, même si je sentais qu'elle se retenait. Je me demandais si elle pensait encore à ce mot trouvé sur son lit, à ses souvenirs d'enfance, à cette douleur qu’elle ne m’avait jamais vraiment partagée.
Après avoir fini de manger, elle m'aida à débarrasser la table. Ensemble, nous fîmes la vaisselle, un geste banal mais étrangement intime. Le bruit de l'eau qui coule, le cliquetis des assiettes, ses mains effleurant les miennes, tout cela me rappelait combien elle m’avait manqué. Une fois la cuisine propre, elle se dirigea vers sa chambre.
Je la suivis, lui fit un léger baiser sur le front et lui souhaitai une bonne nuit. Elle me sourit, un sourire timide mais sincère, avant de rentrer dans sa chambre.
Je restai un moment dans le couloir, écoutant le silence qui s'installait. Un silence doux, apaisant, mais rempli de questions. Qu'est-ce qui la hantait réellement ? Que devait-elle encore affronter ? Je savais que je devais être patient, lui donner le temps et l'espace nécessaires pour se confier. Mais l’inquiétude ne me quittait pas.
Je retournai dans le salon, m'installai sur le canapé, et allumai la télévision, plus pour avoir un bruit de fond que par réel intérêt. Mes pensées dérivèrent vers les moments passés avec Orane. Son sourire, ses éclats de rire, mais aussi ses silences, ses regards perdus. Je me demandais combien de temps encore elle pourrait cacher ce qui la tourmentait. Combien de temps avant qu'elle ne se sente suffisamment en sécurité pour tout me dire ?
Je m'assoupis légèrement sur le canapé, bercé par le murmure de la télévision. Mes rêves furent peuplés de fragments de notre passé, de promesses d'un futur incertain. Je me réveillai en sursaut après un moment, le cou raide et le cœur lourd de questions sans réponses.
Me levant du canapé, je décidai de retourner dans ma chambre. Je retirai mon t-shirt et allumai le ventilateur pour être plus à l'aise, restant en caleçon. Je m'étirai une dernière fois avant de m'allonger sur mon lit, les pensées encore tournées vers Orane. Malgré tout ce qui restait en suspens, je savais que je devais être là pour elle, prêt à l'écouter quand elle serait prête à parler.
Le ventilateur faisait un léger bruit de fond, apaisant mes pensées troublées. Je fermai les yeux, espérant que le lendemain apporterait des réponses et un peu de répit pour nous deux.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...