Après l'accrochage, Jordan m'avait vue dans un état que je ne me reconnaissais pas. J'étais en colère et désespérée, une boule d'émotions négatives grandissant en moi, menaçant de tout engloutir. J'avais perdu le contrôle, je ne maîtrisais plus rien. C'était comme si j'étais devenue spectatrice de ma propre vie, emportée par un courant invisible et implacable. Une présence inconnue semblait tirer les ficelles, m'épiant et me torturant, m'enfermant dans une cage de peur et de confusion.
Alors que je me retrouvais seule, assise devant ma porte, la réalité m'accabla. Je savais que Jordan se poserait des questions. Comment pourrais-je lui expliquer ce qui se passait ? Comment pourrais-je lui dire la vérité sans paraître folle ? Je venais de montrer une faiblesse à Nolwenn, ce qui me terrifiait encore plus. Et si elle n'était pas derrière tout ça ? Tant de scénarios se bousculaient dans mon esprit, chacun plus troublant que le précédent.
Je décidai de rentrer chez moi. J'avais besoin de retrouver un semblant de calme, de me recentrer. Mais en entrant dans mon appartement, la tempête en moi ne faisait que redoubler d'intensité. Je me déshabillai et entrai dans un bain froid, espérant que l'eau pourrait apaiser mon esprit en ébullition. Au lieu de cela, je me retrouvai à pleurer, mes larmes coulèrent librement, laissant mes yeux rouges et gonflés. L'eau froide sur mon visage ne pouvait pas masquer la détresse qui transparaissait dans mes traits.
Après le bain, je me passai de la crème sur le corps, espérant que ce rituel habituel pourrait m'apporter un semblant de normalité. Je m'habillai de vêtements confortables, essayant de me réconforter avec les petites choses. La légère brise d'été qui traversait ma chambre apportait une sensation de paix temporaire, un répit dans le chaos. Mais cette tranquillité fut rapidement brisée lorsque j'aperçus quelque chose sur mon lit : une photo de moi enfant, accompagnée d'une note manuscrite.
Mon cœur se serra violemment à cette vue. Comment quelqu'un avait-il pu entrer chez moi ? La peur me paralysait. Cette intrusion était plus qu'inquiétante ; elle était un rappel brutal que je n'avais nulle part où fuir. J'étais cernée, piégée par une force obscure qui semblait avoir un contrôle total sur ma vie.
Je ne pouvais plus supporter cela. Tout ce que je voulais, c'était entendre la voix rassurante de Jordan, retrouver un repère, une ancre dans cette tempête. Je pris mon téléphone avec des mains tremblantes et composai son numéro, priant pour qu'il réponde.
"S'il te plaît, Jordan, réponds," murmurai-je, presque désespérément.
L'appel resta sans réponse. La frustration se mêla à la peur, et c'est alors que je reçus un message. Les mots à l'écran me glacèrent le sang :
"Arrête de penser à lui. Tu vois bien qu’il ne te considère pas. Moi, je suis là pour toi, je te connais par cœur."La terreur monta en moi. Comment pouvait-il savoir que j'essayais d'appeler Jordan ? Je me sentais oppressée, observée. Chaque ombre dans mon appartement semblait cacher un danger, chaque son était une menace. La panique m'envahit, me coupant le souffle. Dans un élan de désespoir, je me précipitai vers la porte, attrapai mes clés de voiture et courus dehors. J'avais besoin de m'échapper, de m'éloigner de cette menace invisible.
Je me ruai dans ma voiture, démarrant en trombe. Je ne savais pas où aller, mais la première personne à laquelle je pensai fut Jordan. J'avais besoin de le voir, de sentir sa présence rassurante. Tandis que je roulais, mon esprit embrouillé, je tentais de retrouver mon téléphone pour l'appeler, mais il restait introuvable. Mon cœur battait à tout rompre, ma respiration était saccadée.
Soudain, je remarquai dans le rétroviseur une voiture noire. Mon estomac se noua instantanément. Cette voiture... Je l'avais déjà vue. Ce ne pouvait pas être une coïncidence. Mon instinct me hurlait de m'enfuir. J'accélérai, mais la voiture noire fit de même, me suivant de près. La panique se transforma en terreur pure. Je devais m'échapper, trouver une route plus sûre. Je pris plusieurs virages brusques, tentant de semer mon poursuivant, mais il restait implacablement sur mes traces.
Puis, l'inimaginable se produisit. La voiture noire percuta l'arrière de la mienne. Le choc me projeta en avant, mes mains serrant le volant avec force. À cette vitesse, même un petit accrochage pouvait être catastrophique. Mon cœur battait à tout rompre, l'adrénaline pulsant dans mes veines. Je tentai de garder le contrôle, mais ils frappèrent de nouveau, plus fort cette fois. Ma voiture dérapa dangereusement, se rapprochant des rails de sécurité.
Le monde autour de moi se transformait en un tourbillon de lumières floues et de sons distordus. Je luttai pour ne pas perdre le contrôle, mais la voiture noire m'envoya valser une dernière fois, avec une force dévastatrice. Ma voiture perdit totalement le contrôle, heurtant les rails, rebondissant avec violence. J'étais à la merci du chaos, incapable de faire quoi que ce soit pour arrêter la course infernale. Je sentis le choc alors que ma voiture quittait la route, basculant et tournant sur elle-même dans une série de tonneaux.
Tout se mit à tourner autour de moi. Le monde était une cacophonie de bruits assourdissants, de métal qui crisse et de verre qui se brise. Mon corps était secoué dans tous les sens, chaque impact envoyant des vagues de douleur. Le temps sembla se dilater, chaque seconde s'étirant en une éternité. Puis, enfin, tout s'arrêta. Le silence tomba lourdement, seulement interrompu par le tintement du métal qui se refroidit et le son de mon souffle saccadé.
Je ne savais pas où j'étais, tout ce que je ressentais, c'était la douleur. Chaque partie de mon corps hurlait, mes muscles tendus et endoloris. La tête me faisait atrocement mal, et une sensation poisseuse sur ma peau me fit comprendre que je saignais. J'essayai de bouger, mais chaque tentative envoyait des vagues de douleur à travers mon corps. Je me sentais piégée, incapable de bouger, paralysée par la terreur et la douleur.
Alors que mes yeux s'ouvraient péniblement, une silhouette se détacha de l'obscurité. Je ne pouvais distinguer qu'une forme floue, un visage masqué. Mon cœur s'emballa de nouveau, une nouvelle vague de panique m'envahissant. J'étais terrifiée, incapable de parler, aucun son ne sortant de ma bouche. La silhouette s'approcha, et c'est alors que je l'entendis parler. Une voix que je ne reconnaissais pas, mais dont les mots étaient effroyablement familiers. L'expéditeur.
"Tu n'aurais pas dû essayer de t'échapper, Orane," dit-il d'un ton glacé. "Tu vois ce qui arrive quand tu ne m'écoutes pas ?"
Je sentis les larmes monter, non pas de douleur physique, mais de terreur pure. Cet homme... cet être me connaissait, jouait avec moi comme un prédateur avec sa proie. J'étais à sa merci, complètement vulnérable.
Il s'approcha davantage, une bouteille d'alcool à la main. La lumière vacillante des phares de ma voiture révélait un sourire cruel sous le masque.
"Tu n'as personne d'autre, Orane. Jordan ne peut rien pour toi. Moi, je suis là pour toi, je te connais par cœur. Il est temps que tu l'acceptes."
Il me força à boire, et l'alcool brûla ma gorge, me faisant tousser. Le liquide brûlant accentua mon état de confusion, ajoutant à la brume qui envahissait mon esprit. Je tentai de lutter, mais mes forces m'abandonnaient. Chaque gorgée me plongeait un peu plus dans l'inconscience, le monde devenant flou et lointain.
Je me sentais sombrer, mon esprit se détachant de la réalité. La dernière chose que j'entendis fut son rire, un son glacial et vide de toute humanité. Je voulais crier, appeler à l'aide, mais tout se dissipa dans un brouillard noir et étouffant. Le monde s'effaça autour de moi, ne laissant que le silence et l'obscurité.
J'étais seule, perdue dans une nuit sans fin, plongée dans une terreur qui semblait ne jamais vouloir prendre fin.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...