Je m'installai confortablement sur le canapé, un sourire mi-amusé, mi-désabusé aux lèvres alors que je regardais l'écran de télévision. L'image de Jordan et Nolwenn, ensemble, éclipsant avec une aisance apparente les rumeurs grandissantes à propos de notre relation, me faisait presque rire. C'était une mise en scène parfaite orchestrée par Marine, sans aucun doute. Nolwenn, avec sa beauté classique et son sourire éclatant, était l'incarnation même de la compagne idéale que l'on pourrait imaginer pour un homme politique ambitieux comme Jordan. Le message était clair : il n'y avait rien entre Jordan et moi, tout cela n'était que des élucubrations médiatiques.
À côté de moi, Gabriel Attal, mon mentor et conseiller avisé, suivait la scène avec un regard analytique. Nous avions passé tant de temps ensemble à discuter de stratégies politiques, à élaborer des plans pour le futur, que sa présence à mes côtés en cet instant me semblait naturelle. Il était plus qu'un simple mentor ; il était devenu un ami et une figure paternelle, offrant toujours ses conseils avec une bienveillance teintée de pragmatisme.
"Marine n'a vraiment pas perdu de temps," murmura-t-il, un sourire en coin. "Elle sait jouer ses cartes, je dois lui reconnaître ça."
Je tournai la tête vers lui, riant doucement. "Oui, c'est vrai. Mais ce n'est pas très subtil, n'est-ce pas ?" dis-je en désignant l'écran où Nolwenn riait à une plaisanterie de Jordan.
Gabriel haussa les épaules, son regard se faisant plus sérieux. "Subtilité et politique ne vont pas toujours de pair, Orane. Tu sais ça aussi bien que moi. Ce qu'elle fait là, c'est du damage control. Les rumeurs sur toi et Jordan ont pris de l'ampleur, et cela pourrait nuire à sa campagne. Elle essaie de redresser le navire avant qu'il ne chavire."
Je réfléchis à ses paroles, sentant une légère pointe d'amertume monter en moi. La politique était un monde impitoyable, où chaque geste était calculé, chaque mot pesé. Rien n'était laissé au hasard, et tout le monde était une pièce sur l'échiquier. Même Jordan, avec ses bonnes intentions, se retrouvait piégé dans cette toile de manipulations. Voir Nolwenn à ses côtés me rappelait à quel point tout cela pouvait être artificiel.
Gabriel sembla lire mes pensées, car il ajouta d'une voix douce : "Je ne veux pas m'immiscer dans ta vie privée, Orane. Tu es une adulte et parfaitement capable de faire tes propres choix. Mais cette mise en scène... c'est une stratégie intelligente pour calmer les choses. Nolwenn est une figure rassurante, une ex-petite amie sans histoires qui renvoie une image positive."
Je hochai la tête, consciente qu'il avait raison. "Je sais," dis-je en soupirant. "Marine pense que cela fera taire les rumeurs et protègera l'image de Jordan. C'est une manœuvre classique. Mais ce qu'elle ne comprend pas, c'est que cela ne change rien à ce que Jordan et moi ressentons. Nous savons où nous en sommes."
Gabriel posa une main sur mon épaule, un geste réconfortant. "C'est bien que tu gardes cette perspective. La politique est un jeu d'apparences, mais les relations humaines sont beaucoup plus complexes. Marine essaie de gérer la perception publique, mais elle ne peut pas contrôler ce qui se passe entre toi et Jordan."
Je souris à ses mots, me sentant soudainement plus légère. Gabriel avait cette capacité à apaiser mes doutes, à remettre les choses en perspective. Il avait toujours été là pour m'épauler, me conseiller sans jamais me juger. Sa sagesse et son expérience étaient précieuses, et je me sentais chanceuse de l'avoir à mes côtés.
Reportant mon attention sur l'écran, je sentis une vague de compassion pour Jordan. Il était clairement mal à l'aise, même s'il faisait de son mieux pour paraître naturel. Je savais que cette situation ne lui plaisait pas du tout. Jordan n'était pas quelqu'un qui aimait les faux-semblants ou les manipulations. Il préférait la sincérité, et voir Nolwenn à ses côtés, jouant le rôle de la petite amie idéale, devait le ronger de l'intérieur.
Je sortis mon téléphone et tapai un message rapide à Jordan : "Ne t'inquiète pas pour cette mise en scène. Je comprends ce que tu traverses. Reste fidèle à toi-même, c'est tout ce qui compte." Je voulais qu'il sache que j'étais là pour lui, que je ne me laissais pas duper par cette mascarade. Marine pouvait bien essayer de jouer les marionnettistes, mais elle ne pourrait jamais manipuler les sentiments sincères que nous avions l'un pour l'autre.
Gabriel, observant ma réaction, sourit doucement. "Tu es forte, Orane. Ne laisse pas ces jeux politiques t'atteindre. Continue de suivre ton chemin, et n'oublie jamais qui tu es."
Ses mots résonnèrent en moi, et je me levai du canapé, sentant une détermination renouvelée. Oui, la situation était complexe, et oui, Marine jouait un jeu dangereux. Mais je n'étais pas une simple spectatrice dans cette histoire. J'avais un rôle à jouer, et je comptais bien le jouer avec intégrité et sincérité.
En regardant une dernière fois l'écran avant de l'éteindre, je me promis de ne pas laisser cette mascarade influencer ma relation avec Jordan. Nous étions plus forts que ça. Marine pouvait bien manipuler l'image publique, mais elle ne pouvait pas toucher à ce qui était réel entre nous. Ce n'était qu'une question de temps avant que la vérité n'éclate, et que les masques tombent.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...