Regardez devant vous

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Durant tous ces déplacements, les journalistes nous suivaient de près, scrutant chaque mouvement, chaque stratégie, et chaque mot prononcé. Ils voulaient apprendre à me connaître politiquement et personnellement. Certains souhaitaient des interviews pour que les Français sachent qui j'étais vraiment. Gabriel Attal n'était pas contre et pensait que cela pourrait être une bonne idée.

"Orane, ça te dirait de faire une interview plus personnelle ? Cela pourrait vraiment aider les Français à te connaître," me demanda Gabriel un jour.

J'acquiesçai. "Oui, je suis prête à me dévoiler un peu plus. Mais... il y a certaines choses que je préfère garder pour moi."

Gabriel hocha la tête, compréhensif. "D'accord. Y a-t-il des sujets que nous devrions éviter ?"

Je pris une grande inspiration. "Mon enfance. C'est un sujet sensible pour moi, et je préfère ne pas en parler."

"Compris. Nous éviterons cela," répondit Gabriel avec un sourire rassurant.

Mon enfance était remplie d'amour, mais aussi de chagrin et de colère. C'était une partie de ma vie que j'avais enfouie dans les profondeurs de mon cœur. Rien ni personne ne devait être au courant.

Le jour de l'interview arriva. Je me rendis dans le studio de télévision pour enregistrer l'émission qui serait diffusée peu de temps après sur une grande chaîne nationale. L'ambiance de l'interview était solennelle mais aussi très cosy. Gabriel était là, toujours à mes côtés, me donnant une force tranquille.

La journaliste, une femme d'une quarantaine d'années avec un sourire bienveillant, commença l'interview.

"Madame Hoarau, vous êtes une figure montante de la politique française. Comment vivez-vous cette ascension fulgurante ?"

Je pris une seconde pour réfléchir. "C'est un honneur et une grande responsabilité. Je suis consciente des attentes et je veux vraiment faire une différence."

"Qu'est-ce qui vous a poussé à entrer en politique ?" demanda-t-elle ensuite.

"Je veux contribuer à un avenir meilleur pour tous. La politique est un moyen puissant de changer les choses et de donner une voix à ceux qui ne sont pas entendus," répondis-je avec sincérité.

"Et qu'est-ce qui vous motive au quotidien ?" poursuivit-elle.

"Les gens. Leurs histoires, leurs luttes, leurs espoirs. Chaque personne mérite d'être entendue et soutenue," dis-je, en pensant à toutes les personnes rencontrées durant la campagne.

L'interview se poursuivit ainsi, mélangeant des questions sur ma vision politique et des aspects plus personnels, sans toutefois aborder mon enfance.

À la fin de l'interview, la journaliste me remercia chaleureusement. "Merci, Madame Hoarau. C'était un plaisir de vous connaître un peu plus."

Alors que nous sortions du plateau avec Gabriel, quelqu'un surgit brusquement du plateau voisin. Je me retrouvai nez à nez avec un torse solide. Gabriel prit la parole en premier.

"Faites attention, monsieur Bardella."

Je levai la tête et nos regards se croisèrent. Un sentiment de gêne et de confusion émana de nous deux.

"Pardonnez-moi, Madame Hoarau, je ne regardais pas devant moi," dit Jordan Bardella, visiblement surpris.

Je lui lançai un petit pique, essayant de masquer mon trouble. "Il semblerait que vous ayez encore beaucoup à apprendre, monsieur Bardella."

Il esquissa un sourire, acceptant mes excuses. "Sans doute, mais j'apprends vite."

Après cette petite collision, Gabriel me regardait l’air perplexe. "Tu as les joues rouges, Orane. Tout va bien ?"

Je sentais l'embarras monter encore plus en moi. "Il fait vraiment chaud dans ces studios, on suffoque. J'aimerais prendre l'air."

"Oui, tu as raison. Allons à notre voiture et achetons quelque chose à grignoter par la même occasion," dit Gabriel, croyant à mon excuse.

Heureusement, Gabriel m'avait crue. Je me sentais terriblement mal à l'aise. Les mains de Jordan Bardella m'avaient légèrement agrippée après notre collision, surpris par l'impact. Toujours ce contact qui me donnait des frissons. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Pourquoi cette sensation persistait-elle ? Je devais me reprendre et rester concentrée sur ce qui importait vraiment.

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