témoignage nolwenn

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Juste pour vous dire que j'ai modifié le nom de famille de Nolwenn juste pour mon histoire voilà bisous.

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POV Jordan :

Le tribunal était plongé dans un silence oppressant, à peine troublé par le bruit des stylos des journalistes qui griffonnaient frénétiquement leurs notes. Aujourd'hui, c'était au tour de Nolwenn de témoigner. Orane, assise à mes côtés, avait le visage fermé. Sa main serrait la mienne sous la table, comme pour puiser un semblant de réconfort dans ce contact. L'atmosphère dans la salle était si lourde que chaque respiration semblait un effort de plus.

Nolwenn fit son entrée, escortée par un agent de sécurité, et la salle fut prise d'une attention presque nerveuse. Elle portait une robe noire stricte et ses cheveux étaient soigneusement tirés en arrière, exposant un visage tendu où l'on pouvait lire une fatigue profonde. Elle n'avait plus rien de la femme sûre d'elle que j'avais connue ; aujourd'hui, elle semblait rongée par quelque chose de plus sombre. Mais derrière cette apparente vulnérabilité, il y avait encore une dureté, une colère à peine dissimulée. En la voyant s'avancer, je ressentis un mélange de souvenirs amers et de malaise. Elle n'était plus cette figure du passé ; elle était devenue un élément central de cette épreuve que nous traversions tous.

Maître Fabre, l'avocat d'Orane, se leva avec une assurance froide. Son regard fixé sur Nolwenn était celui d'un homme prêt à démolir chaque barrière qu'elle tenterait de dresser.

« Madame Le Gall, » commença-t-il d'une voix tranchante, « nous sommes ici pour établir la vérité. M. Lescaut a mentionné votre implication dans cette affaire. Nous aimerions entendre ce que vous avez à dire. »

Nolwenn pinça les lèvres, son expression se durcissant. Elle croisa les bras, tentant de se protéger par une attitude de défi. « Je ne suis pas la responsable ici, Maître. Anton Lescaut est le manipulateur. Moi, je n'ai jamais voulu que les choses aillent aussi loin. » Sa voix était ferme, presque accusatrice.

Maître Fabre ne se laissa pas impressionner. Il restait calme, méthodique, chaque question étant une frappe précise. « Vous dites ne pas être responsable, mais vous avez tout de même collaboré. Parlez-nous de la nature exacte de votre relation avec Anton Lescaut. Comment et pourquoi vous êtes-vous retrouvée impliquée dans cette histoire ? »

Nolwenn soupira bruyamment, clairement irritée par l'interrogatoire. « Lescaut m'a contactée il y a quelques années, juste après que Marine Le Pen m'avait utilisée pour tenter de reprendre Jordan. Il savait qui j'étais, ce que je ressentais. J'avais de la rancœur, oui. Je voulais que Jordan paye pour m'avoir laissée tomber pour Orane. Lescaut m'a dit qu'il avait un plan pour atteindre Jordan à travers elle. Mais il ne m'a jamais dit que ça irait aussi loin. »

Maître Fabre haussa un sourcil, appuyant sur la culpabilité de Nolwenn. « Vous voulez dire que vous étiez complice, mais sans savoir jusqu'où cela irait ? Vous attendiez-vous vraiment à ce qu'Anton Lescaut se contente de simples menaces ? »

Nolwenn redressa la tête, son regard flamboyant de défi. « J'ai été stupide, d'accord ? Mais je ne suis pas une criminelle. Je pensais que ce serait des intimidations, peut-être un peu de pression. Je ne voulais pas... je ne voulais pas que ça se termine en enlèvement et en captivité. »

À mes côtés, Orane écoutait chaque mot avec une intensité palpable. Je sentais sa respiration se faire plus lourde, son calme apparent masquant mal l'agitation intérieure.

L'avocat, implacable, poursuivit : « Et malgré tout, vous n'avez jamais cherché à stopper Lescaut quand vous avez compris que la situation vous échappait ? Vous n'avez rien fait pour empêcher ce qui s'est passé. Vous avez délibérément fermé les yeux. »

Nolwenn claqua des mains sur la barre, son masque de défi se fissurant enfin. « Que vouliez-vous que je fasse ?! Il m'a manipulée, il a joué sur mes faiblesses. Je n'avais pas le contrôle, je n'ai jamais eu le contrôle ! »

La voix de Nolwenn s'éleva, plus agressive, comme si elle essayait de repousser toute la culpabilité qu'on tentait de lui imposer. Mais face à l'insistance de Maître Fabre, la rage se mua progressivement en désespoir. Son attitude agressive fondit peu à peu sous la pression implacable des questions. Elle était coincée, sans échappatoire possible.

« Vous avez eu un rôle actif, Nolwenn, que vous le vouliez ou non. Votre implication, votre silence, ont contribué à la souffrance de Mademoiselle Hoarau. Vous n'avez peut-être pas enlevé Orane de vos propres mains, mais vous avez permis à Lescaut d'avancer sans opposition. Vous avez joué un rôle crucial dans cette descente aux enfers. »

Nolwenn finit par s'affaisser, les épaules basses, comme si le poids de ses actions venait de s'abattre sur elle d'un seul coup. Elle baissa la tête, les larmes perlèrent à ses yeux. « Oui... j'ai collaboré par colère, par vengeance. Mais je n'ai jamais voulu que ça aille aussi loin. Je suis désolée, tellement désolée. J'assume ma part, mais je ne suis pas ce monstre. »

L'émotion éclata dans la salle, un silence pesant s'installant à nouveau. Le juge, après un bref regard vers les jurés, signala une pause pour permettre à chacun de reprendre son souffle. Nolwenn retourna à sa place, vaincue par la pression, consciente que ses aveux ne suffiraient jamais à réparer les torts qu'elle avait causés.

Je jetai un coup d'œil à Orane. Son visage restait stoïque, mais je savais qu'en elle se mêlaient des émotions contradictoires. Ce procès, plus que jamais, devenait le théâtre d'une confrontation avec un passé douloureux pour chacun de nous. En quittant la salle, je me promis de rester aux côtés d'Orane, coûte que coûte. Parce qu'au-delà du jugement, ce procès était devenu pour nous tous une quête d'apaisement, un chemin vers une guérison encore incertaine, mais nécessaire.

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