Sincérité

85 5 0
                                    

POV JOrdan :

"Que veux-tu savoir, Jordan ? Comment comptes-tu trouver une réponse ?" demanda Orane, sa voix douce et pleine de sollicitude.

Je restai silencieux un moment, les yeux rivés sur le plafond. Cette question, simple en apparence, était en réalité terriblement complexe. Comment pouvais-je mettre des mots sur ce tourbillon de confusion et de contradictions qui m'habitait ? Je savais que je ne pouvais plus me cacher derrière des demi-vérités ou des excuses. C'était le moment de tout mettre à nu, même si cela signifiait dévoiler mes propres faiblesses et mes doutes.

"Je suis partagé," commençai-je, la voix un peu rauque. "D'un côté, il y a la campagne, les enjeux politiques, et tout ce que Marine attend de moi. Elle a des plans bien précis et me pousse à jouer un rôle qui ne me correspond pas. Et puis, il y a toi, Orane... toi et ce que je ressens vraiment."

Je fis une pause, cherchant mes mots. Orane me regardait avec une intensité silencieuse, ses yeux brillaient d'une lueur qui m'encourageait à continuer.

"Je ne sais pas si je trouverai une réponse ce soir," admis-je. "Je suis pris entre ce que je dois faire pour réussir politiquement et ce que je veux vraiment pour moi-même. Marine voit notre relation comme un atout, un moyen de contrôle ou de déstabilisation. Elle me pousse à te manipuler, à jouer avec tes sentiments... et c'est une situation qui me déchire."

Orane hocha légèrement la tête, absorbant chaque mot. Je me redressai un peu, sentant le besoin de la regarder directement dans les yeux, pour qu'elle puisse voir ma sincérité.

"Ce que je veux savoir, c'est comment naviguer dans cette situation sans te blesser. Je me rends compte que j'ai peut-être été égoïste en pensant que je pourrais mener cette double vie sans conséquence. Je ne veux pas te perdre, mais je ne sais pas comment faire pour équilibrer tout ça."

Je passai une main dans mes cheveux, frustré par l'insuffisance de mes mots pour exprimer la complexité de mes sentiments. "Peut-être que la vraie question est : que suis-je prêt à sacrifier ? Si je continue à jouer ce jeu, je risque de te perdre, de nous perdre. Mais si je m'oppose à Marine, je perds ma place, ma carrière... tout ce pour quoi j'ai travaillé."

Orane s'approcha de moi, posant une main réconfortante sur mon bras. Sa proximité me donnait un étrange mélange de réconfort et de culpabilité. "Je ne veux pas te mettre dans une position impossible," dit-elle doucement. "Mais tu dois être honnête avec toi-même, Jordan. Personne ne devrait te forcer à choisir entre ce qui te fait vibrer et ce qui te brise."

Ses paroles résonnaient en moi comme un écho douloureux. Elle avait raison, et pourtant, la voie à suivre restait floue. "J'ai peur," avouai-je, presque dans un souffle. "Peur de tout gâcher, de faire le mauvais choix, de te décevoir."

Un silence s'installa, lourd et plein de non-dits. J'avais espéré que cette conversation clarifierait les choses, mais au lieu de cela, elle m'avait confronté à l'ampleur de mes dilemmes. Je n'étais plus sûr de rien, si ce n'est de l'importance de cette relation pour moi.

Orane se rapprocha encore, ses doigts effleurant ma joue avec une douceur infinie. "Nous trouverons un moyen, Jordan," murmura-t-elle. "Mais cela demandera de la transparence et de la confiance, des deux côtés. Nous devons être honnêtes, même si cela fait mal."

Je sentis une vague de chaleur monter en moi. La proximité d'Orane, sa compréhension, tout cela m'apaisait tout en éveillant des sensations profondes. Nos regards se croisèrent, et dans ce moment suspendu, une tension palpable s'installa. Sans réfléchir davantage, je l'attirai doucement vers moi, mes lèvres effleurant les siennes avec une délicatesse hésitante.

Orane répondit à mon baiser, d'abord doucement, puis avec une intensité croissante. Le monde extérieur sembla s'effacer, ne laissant place qu'à cette connexion intime et électrisante entre nous. Je sentais ses mains se glisser derrière ma nuque, tandis que les miennes exploraient la courbe de ses hanches.

Nous nous laissons emporter par cet élan de désir, nos baisers devenant plus passionnés, plus urgents. C'était comme si toute l'incertitude et la frustration des dernières semaines trouvaient enfin une échappatoire dans cette intimité partagée. Nous nous détachons brièvement, nos respirations haletantes remplissant l'air. Orane me regardait avec une intensité qui me faisait vibrer, ses yeux brillants de désir et de quelque chose de plus profond.

"Jordan..." murmura-t-elle, presque dans un souffle, comme une invitation silencieuse à aller plus loin. Ses doigts tracèrent doucement la ligne de ma mâchoire, une caresse qui envoya des frissons le long de ma colonne vertébrale.

Nos corps se découvrant dans une lenteur empreinte de tendresse et de respect. Chaque geste, chaque baiser semblait chargé de significations multiples : désir, affection, et peut-être même une tentative de réponse à toutes les questions non résolues.

Nos vêtements glissèrent sur le sol, oubliés, tandis que nous explorions la chaleur de nos corps, la douceur de nos peaux. Il y avait quelque chose de plus dans cette intimité, un besoin mutuel de se reconnecter, de se rassurer. Dans ce moment de vulnérabilité partagée, je ressentais une connexion profonde, presque spirituelle, avec Orane.

Nos mouvements devinrent plus synchronisés, une danse silencieuse de passion et de désir. Chaque toucher, chaque baiser renforçait le lien entre nous, un lien que ni la politique ni les manipulations ne pourraient briser facilement. Lorsque nous atteignons ensemble ce point culminant de plaisir, je sentis une paix intérieure que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.

Nous restons allongés l'un à côté de l'autre, essoufflés mais apaisés. Je sentais le poids de mes dilemmes s'alléger, ne serait-ce que temporairement. Dans le silence qui suivit, je profitait de ce moment de calme.

"Merci," murmurai-je finalement, brisant le silence. "Merci d'être toi, et d'être là pour moi."

Orane me regarde, un léger sourire aux lèvres. "Toujours, Jordan. Toujours."

Nous savions tous les deux que les défis n'étaient pas encore surmontés, mais en cet instant, nous avions trouvé une île de paix dans l'océan de nos tourments. Nous avions encore beaucoup à discuter et à comprendre, mais pour l'instant, nous pouvions simplement être ensemble, dans cette simplicité désarmante de deux âmes cherchant à se comprendre.

Passions et Politique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant