Tension

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Nous arrivions tous deux sur le plateau, l’équipe de l’émission s’occupant de nous pour les dernières retouches et le micro. Jordan ne me lâchait pas du regard, et moi non plus. Nous étions face à face, un peu éloignés, mais nos regards ne pouvaient s’empêcher de se croiser. J'avais envie d’utiliser cette situation à mon avantage, histoire de le déstabiliser un peu avant de commencer. Je pris une profonde inspiration, me rapprochant légèrement de lui, un sourire énigmatique aux lèvres.

"Prêt pour une autre joute verbale, Monsieur Bardella ?" murmurai-je, mon regard planté dans le sien.

"Je suis toujours prêt, Madame Hoarau," répondit-il, ses yeux brillant d'une lueur de défi.

La situation m’amusait beaucoup et je savais que je pouvais jouer de cette dynamique pendant le débat. Le présentateur lança le début du débat, nous introduisant et annonçant le premier sujet : l’immigration. Le débat était intense, houleux, mais une atmosphère étrange planait. À certaines répliques, nous nous échangions des sourires provocateurs. Nous avions installé cette tension que l’on appréciait tous les deux. Chacun s’envoyait des piques, tout en restant dans le cadre professionnel du débat. Les autres participants ne semblaient pas percevoir cette subtilité.

Jordan attaqua le premier, défendant la politique stricte de son parti :
"Nous devons être fermes sur l'immigration. La France ne peut plus accueillir tout le monde. Nos ressources sont limitées et il est de notre devoir de protéger nos citoyens en premier lieu."

Je répondis avec assurance, sachant que ce sujet était crucial :
"Nous ne pouvons pas ignorer notre responsabilité humanitaire. La France a toujours été un pays d'accueil et nous devons trouver des solutions qui respectent à la fois nos valeurs et nos capacités."

À chaque phrase que je prononçais, je sentais une tension dans mon estomac. Mon cœur battait plus vite, mes mains étaient légèrement moites. Jordan répliqua avec un sourire en coin :
"Madame Hoarau, c'est facile de parler de valeurs quand on vit dans un quartier sécurisé. Les citoyens de nos banlieues voient les choses différemment."

Je lui rendis son sourire, provocante :
"Et c'est justement pour cela que nous devons investir dans l'intégration et l'éducation, plutôt que de fermer nos portes."

Le débat se poursuivait, chaque échange devenant plus électrique. Nous abordons les questions économiques, les politiques environnementales, et chaque fois, cette même tension sous-jacente demeurait. Nos regards ne se lâchaient pas, comme si chaque mot prononcé était une bataille en soi. Je sentais mon cœur s'accélérer à chaque fois que je croisais son regard. Mon esprit était en ébullition, partagé entre le plaisir de l'affrontement et une étrange attirance que je ne voulais pas admettre.

Quand le sujet de l'économie fut abordé, Jordan lança :
"Votre politique économique ne fera qu'augmenter notre dette. Nous avons besoin de mesures strictes et efficaces."

Je pris une grande inspiration avant de répondre, consciente de l'impact de mes mots :
"Les investissements dans l'innovation et les énergies renouvelables sont essentiels pour garantir notre avenir. C'est un pari sur notre croissance future, pas une charge."

À chaque réplique, je sentais comme un courant électrique passer entre nous. Cette tension palpable, presque enivrante, rendait chaque échange encore plus intense. Je devais me concentrer pour ne pas perdre pied, pour ne pas me laisser submerger par ces émotions contradictoires.

La fin du débat arriva rapidement, et le présentateur conclut :
"Merci à tous les deux pour cet échange passionnant. Nous vous retrouverons bientôt pour d'autres débats."

Gabriel était très content de ma prestation. Après le débat, j'avais besoin d’un peu de repos seule dans ma loge. Une fois arrivée, je m’allongeai un instant sur le canapé, essayant de calmer les émotions qui tourbillonnaient en moi. Mon esprit était envahi par les images de nos échanges, les sourires, les regards. Quelque temps après, la porte s’ouvrit.

"Gabriel, j’aimerais rester encore deux minutes, s’il te plaît," dis-je sans ouvrir les yeux.

Personne ne répondait alors j'ouvris les yeux. En voyant Jordan, je me redressai et me levai. Il était là, devant moi, et je sentis mon cœur s'accélérer encore une fois." Vous avez une petite faim M. Bardella ? "

Il restait là, me regardant sans rien dire, l’air perturbé. "Le débat vous a tant chamboulé que ça ?" dis-je sur un ton moqueur. Il ne dit toujours rien et se rapprocha dangereusement de moi. Je sentais son souffle sur ma peau. Il me regarda intensément mais ne fit rien.

"Qu’est-ce que vous voulez, monsieur Bardella ?" demandai-je, sentant une tension inexplicable monter en moi. Nos regards étaient plongés l’un dans l’autre. Personne ne parlait, personne ne bougeait. Il finit par s’éloigner et sortir de la pièce sans un mot, me laissant là avec des émotions tourbillonnant en moi.

Je restai un moment à essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Cette tension, ce frisson chaque fois que nos regards se croisaient. Était-ce juste l’intensité du débat ou quelque chose de plus ? Je secouai la tête, essayant de chasser ces pensées, mais la sensation persistait.

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