POV Jordan :
En entrant dans l'appartement d'Orane, une étrange sensation d'inquiétude s'empare de moi. Quelque chose ne va pas. L'air est lourd, presque palpable, et je ressens une tension sous-jacente qui me met mal à l'aise. La porte d'entrée est fermée mais pas verrouillée, un détail qui me frappe immédiatement. Ce n'est pas le genre d'Orane de négliger sa sécurité, surtout dans le climat tendu de la campagne électorale. Ce simple fait semble murmurer une histoire que je ne comprends pas encore.
Je pénètre dans le couloir, où le silence est si profond qu'il en devient oppressant. Alors que j'avance, mon regard est attiré par un objet par terre. C'est son téléphone, posé de manière désordonnée, comme s'il avait été lâché ou lancé. Une fissure court le long de l'écran, témoignant d'une chute brutale. Mon cœur s'accélère. Pourquoi aurait-elle laissé son téléphone là, et dans cet état?
Je m'efforce de ne pas tirer de conclusions hâtives, mais l'inquiétude grandit en moi. Je passe devant le téléphone sans le ramasser, préférant me concentrer sur ma mission première : récupérer des vêtements pour Orane. Je pousse la porte de sa chambre, essayant de chasser l'image troublante du téléphone de mon esprit.
La chambre est comme figée dans le temps, chaque objet à sa place, mais une atmosphère étrange y règne. Sur le lit, une photo attire mon attention. Je m'en approche et la prends entre mes mains. C'est une photo d'Orane enfant. Elle sourit, pleine d'une innocence touchante. Ses yeux pétillent, et je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. Cette vision d'elle, si différente de la femme forte et résolue que je connais, m'émeut profondément. Elle était adorable, avec ses boucles et son air espiègle. Cette image contraste tellement avec la réalité de la femme qu'elle est devenue, forgée par des épreuves que je commence à peine à entrevoir.
Mais cette douceur est rapidement éclipsée par la réalité de la situation. Je repose la photo avec précaution sur la table de chevet et commence à chercher des vêtements dans les tiroirs. J'attrape quelques sous-vêtements, des hauts confortable, et jogging. En rassemblant ses affaires, quelque chose sur le sol attire mon attention. Un petit morceau de papier plié, négligemment jeté ou peut-être délibérément laissé là.
Curieux, je le ramasse et le déplie. Les mots, griffonnés à la hâte, sont clairs et troublants : "Même les plus forts cachent des faiblesses. Ton enfance, un rappel de tes peurs. Fais attention à ne pas tout perdre."
Je reste figé, les mots résonnant dans ma tête. Ce message est à la fois une menace et une prise de conscience brutale. Il semble toucher une corde sensible en Orane, une allusion à des blessures profondes que je n'avais jamais soupçonnées. Il fait référence à son enfance, quelque chose qui semble la hanter.
Le papier tremble légèrement dans ma main. Je commence à relier les points : son comportement erratique, son état de stress, sa manière de chercher ses mots, les silences pesants. Elle m'a parlé de la pression de la campagne, de notre relation mise en pause, et de son besoin de solitude. Mais ce message, couplé à l'état de l'appartement, suggère quelque chose de bien plus grave. Quelqu'un semble connaître ses faiblesses et essaie de les exploiter, de la manipuler. Cette pensée me remplit d'une inquiétude profonde.
Je replie soigneusement le papier et le glisse dans ma poche, déterminé à découvrir la vérité. Mais pour l'instant, je dois être prudent. Orane est déjà sur la défensive et semble terrifiée. Si je la confronte avec mes soupçons maintenant, elle risque de se refermer complètement. Je ne veux pas la pousser à mentir ou à se sentir acculée. Elle a déjà montré des signes de stress intense pendant notre discussion, et je dois lui laisser l'espace de se confier à son propre rythme.
Je fais un dernier tour de la chambre, m'assurant qu'il n'y a rien d'autre d'inhabituel. Chaque recoin semble crier un secret que je ne peux pas encore percer. En ramassant les vêtements, je m'attarde sur le désordre subtil qui règne ici, comme un reflet du chaos intérieur d'Orane. Je passe devant une étagère remplie de livres, des titres variés qui témoignent de son esprit curieux et analytique. Je me demande ce qu'elle lit en ce moment, ce qui l'aide à se détendre ou à s'évader.
Alors que je m'apprête à partir, je jette un dernier coup d'œil à la photo d'Orane enfant. Le contraste entre cette image d'innocence et le message menaçant que je viens de trouver est frappant. Je ne peux m'empêcher de me demander quel genre de douleur elle a dû endurer pour que quelqu'un puisse aujourd'hui l'utiliser contre elle. Cette pensée me trouble profondément, mais elle renforce ma détermination à la protéger, quoi qu'il en coûte.
Je quitte l'appartement, la tête pleine de questions et le cœur lourd. Le mystère qui entoure l'accident d'Orane et son comportement récent devient de plus en plus opaque. Mais une chose est claire : je dois marcher sur des œufs. Toute confrontation doit être soigneusement planifiée, chaque mot pesé avec attention. Orane a besoin de soutien, pas de pression supplémentaire. Pour l'instant, je décide de garder ces découvertes pour moi, de les digérer et de réfléchir à la meilleure façon de l'aider. Tandis que je referme la porte derrière moi, je suis plus déterminé que jamais à découvrir la vérité, peu importe ce qu'elle pourrait révéler.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...