POV Jordan :
La rencontre avec Orane dans ce couloir, juste après le débat, me laissait un goût amer. La douceur de ses doigts effleurant les miens, le trouble que j'avais ressenti en la regardant dans les yeux, tout cela tournoyait dans ma tête comme un cyclone. Pourquoi diable ne pouvais-je pas simplement l'oublier ? Pourquoi fallait-il que chaque interaction avec elle réveille des sentiments que je pensais avoir enfouis ? Je m'étais pourtant promis de rester fort, de ne plus laisser mes émotions prendre le dessus. Et pourtant, à chaque fois que je croisais son chemin, tout s'effondrait.
Je me trouvais dans mon bureau, tard le soir, tentant de me concentrer sur les derniers dossiers de campagne. Mais mon esprit dérivait constamment vers Orane. Le souvenir de nos mains qui se frôlaient, de son regard embarrassé, me hantait. Chaque détail de cette rencontre revenait en boucle, comme une mélodie obsédante que je ne pouvais chasser. Pour me distraire, je sortis mon téléphone et scrollai machinalement à travers des notifications sans intérêt.
Soudain, la porte s’ouvrit sans frapper. Je levai les yeux, surpris, et Nolwenn se tenait là, appuyée nonchalamment contre le cadre de la porte. Elle portait un sourire énigmatique, et je sentis immédiatement que quelque chose clochait.
« Tu travailles encore si tard, Jordan ? » demanda-t-elle d'une voix douce, presque caressante. Elle s'avança lentement vers moi, son regard fixé sur le mien, comme si elle essayait de lire dans mes pensées.
« La campagne ne s’arrête jamais, » répondis-je, tentant de masquer l’agitation intérieure qui me rongeait. « Il y a toujours quelque chose à faire. »
Nolwenn s’assit sur le bord de mon bureau, croisant ses jambes avec une élégance calculée. Elle me dévisagea un instant, et je sentis son regard insistant, presque perçant. « J’ai entendu des rumeurs, » dit-elle avec un sourire énigmatique. « Il paraît que tu es... distrait ces derniers temps. »
Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre où elle voulait en venir. « Des rumeurs ? » répétai-je, ma voix se durcissant légèrement. « Qu’est-ce que tu insinues ? »
Elle se pencha vers moi, réduisant la distance entre nous. « On parle beaucoup, tu sais. On dit que toi et Orane... que les choses ne sont plus comme avant. Vous n’êtes plus... aussi proches, si tu vois ce que je veux dire. » Son sourire s’élargit, et elle posa une main légère sur mon avant-bras, un geste à peine perceptible, mais lourd de sous-entendus.
Je sentis une vague de frustration monter en moi. « Les rumeurs ne m'intéressent pas, Nolwenn, » répliquai-je froidement, retirant doucement mon bras de son emprise. « Ce qui se passe entre Orane et moi ne regarde personne d’autre. »
Elle ne se laissa pas démonter. Au contraire, elle sembla encouragée par ma réaction. « Oh, je sais bien, » dit-elle d'une voix douce, presque mielleuse. « Mais tu sais, Jordan, parfois, quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. » Elle se pencha encore plus près, si près que je pouvais sentir son souffle sur ma peau. « Peut-être que tu devrais envisager... d’autres possibilités. »
Il y avait quelque chose de tentant dans ses paroles, dans la manière dont elle essayait de me séduire. Nolwenn était belle, séduisante, et elle savait parfaitement comment jouer de ses atouts. Et pourtant, alors que son visage s’approchait encore, mon esprit vagabonda ailleurs, malgré moi. Ce n’était pas ses lèvres que j’imaginais, mais celles d’Orane. Ce n’était pas son regard qui me captivait, mais celui d’Orane, plein de douceur et de douleur.
Les souvenirs de notre confrontation dans le couloir me revenaient en pleine figure. Je me revis, face à Orane, sentant le poids de toutes ces années entre nous, cette tension insupportable, et pourtant, cette attraction que je ne pouvais nier. J'avais envie de l'oublier, de me laisser aller à ce que Nolwenn semblait m'offrir, mais tout en moi résistait, comme si Orane continuait à me retenir, même dans sa froideur apparente.
Nolwenn, ne se doutant de rien, laissa sa main glisser sur ma joue, une caresse presque intime. « Jordan, » murmura-t-elle, sa voix suave et séductrice. « Pourquoi lutter ? Tu sais que je pourrais t’aider à oublier tout ça. »
Je sentis une chaleur monter en moi, mais ce n’était pas du désir. C’était de la colère, de la frustration. Comment pouvais-je oublier Orane, alors que chaque fibre de mon être semblait crier son nom ? Pourquoi me sentais-je si déchiré entre ce que je devrais vouloir et ce que je ressentais vraiment ?
Alors qu'elle s'apprêtait à m’embrasser, je fis un pas en arrière, rompant le contact brutalement. « Orane... » Le nom échappa à mes lèvres avant même que je puisse le retenir, comme une confession involontaire.
Nolwenn se figea, son expression passant de la surprise à une froide colère. « Orane ? » répéta-t-elle, incrédule. Elle me regarda avec une lueur de dédain dans les yeux, comme si je venais de la trahir. « Tu penses à elle, maintenant ? Vraiment ? »
Je restai silencieux, incapable de trouver les mots pour expliquer ce que je ressentais. Comment aurais-je pu lui dire que, malgré tout, Orane restait la seule qui comptait ? Que malgré notre distance, malgré ma colère, elle était toujours au centre de mes pensées ?
Nolwenn secoua la tête, comme si elle réalisait soudain l’inutilité de ses efforts. « Tu es pathétique, Jordan, » siffla-t-elle en se redressant. « Si tu veux continuer à courir après des fantômes, libre à toi. Mais ne viens pas te plaindre quand tu te retrouveras seul. »
Elle quitta la pièce sans un mot de plus, me laissant seul avec mes pensées tumultueuses. Je m’affalai dans mon fauteuil, le cœur lourd. La vérité était là, cruelle et implacable : peu importe combien j'essayais de l'ignorer, Orane était ancrée en moi, et aucune distraction, aucune autre femme, ne pourrait combler ce vide qu'elle avait laissé. Le visage de Nolwenn, la scène qui venait de se jouer... tout cela n'était qu'un triste reflet de mon incapacité à tourner la page.
Je soupirai profondément, sachant que le chemin qui m'attendait ne serait pas facile. Entre l’ombre d’Orane et la réalité de mes sentiments, il me serait difficile de trouver la paix. Mais pour l'instant, je savais au moins une chose : je ne pouvais pas trahir ce que je ressentais, même si cela me condamnait à rester seul.
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Passions et Politique
General FictionOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...