pas de police

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POV Jordan :

La soirée à Matignon battait son plein, une élégante réception organisée par le parti d'Orane pour lui montrer leur soutien après son accident. Les autres partis étaient venus exprimer leur solidarité, créant une atmosphère chargée d'émotion et de camaraderie. Orane et moi avions décidé de garder notre relation secrète, surtout en raison de nos obligations politiques. Personne ne savait ce que nous vivions en coulisses, les menaces qu'elle recevait. Ce matin-là, en voyant les messages sur son téléphone, tout était devenu plus clair. Les choses étaient bien plus sérieuses que je ne l'avais imaginé.

Je l'avais accompagnée à la soirée, restant à ses côtés autant que possible sans attirer l'attention. Orane était nerveuse, mais elle savait cacher ses émotions en public. Elle portait une élégante robe noire qui soulignait sa silhouette, et son sourire charmant illuminait la salle. Les discours et les échanges se succédaient, mais je ne pouvais m’empêcher de surveiller ses réactions, cherchant des signes de stress.

À un moment donné, Orane regarda son téléphone, et je vis l'air terrifié qui envahit son visage. Elle se raidit à mes côtés, son visage pâlissant à vue d’œil. Elle se mit à respirer de plus en plus vite, son verre de champagne tremblant dans sa main. Ses doigts blanchissaient alors qu'elle serrait le verre avec une force désespérée. Des gouttes de sang apparurent bientôt, révélant qu'elle s'était coupée.

Je posai ma main sur la sienne, délicatement mais fermement. "Orane, relâche le verre," murmurai-je, la voix pleine de calme. Elle semblait perdue dans un état de panique, ses yeux fixés sur l’écran.

Je forçai doucement ses doigts à lâcher le verre, puis glissai ma main dans la sienne pour la guider hors de la salle. Les gens autour de nous étaient trop absorbés dans leurs conversations pour remarquer notre départ précipité.

Dehors, l'air frais de la nuit nous accueillit. Orane tremblait, ses mains toujours ensanglantées. Je la fis s'asseoir sur un banc, sortant mon mouchoir pour tamponner doucement ses plaies. "Orane, regarde-moi," dis-je doucement, essayant de capter son attention.

Elle leva les yeux vers moi, ses prunelles remplies de larmes et de terreur. "Il... il sait tout, Jordan. Il veut détruire ma vie," murmura-t-elle, la voix brisée.

Je la pris dans mes bras, la serrant contre moi. "Orane, montre-moi le message."

Elle hésita, puis me tendit son téléphone. Le message était glaçant : "J'aime te voir dans cette petite robe noire, j'espère que tu as mis les sous-vêtements que j'aime. Je savais que tu essayais de me charmer malgré toi."

Orane semblait incapable de se calmer, sa panique prenant le dessus. Ses yeux étaient remplis d'une peur que je n'avais jamais vue auparavant. "Orane, respire, s'il te plaît. On va trouver une solution," tentai-je de la rassurer, mais elle secoua la tête, incapable de se canaliser.

Elle se leva brusquement, marchant de long en large, ses mains tremblantes et sa respiration saccadée. "Jordan, tu ne comprends pas. Il sait. Il sait tout. Il pourrait être ici, maintenant," balbutia-t-elle, sa voix se brisant.

Je me rapprochai d'elle, la prenant par les épaules pour essayer de l'ancrer dans le moment présent. "Orane, écoute-moi. Nous sommes ensemble. Tu n'es pas seule dans cette situation. Nous allons faire face à cela, mais tu dois me faire confiance et rester avec moi."

Elle hocha faiblement la tête, les larmes coulant sur ses joues. Je la tirai doucement contre moi, sentant sa tension se relâcher légèrement. "On va retourner à l'intérieur, montrer que rien ne nous atteint. Mais après cette soirée, on va agir ensemble."

Elle acquiesça, bien que visiblement bouleversée. Nous retournons dans la salle, déterminés à faire bonne figure. Les conversations et les rires reprirent, mais une tension palpable persistait. Soudain, je vis un de mes collaborateurs courir vers moi, le visage grave. Il me tendit son téléphone, et je vis la photo : Orane et moi, en train de nous embrasser passionnément. La photo avait été prise en cachette et envoyée à toutes les chaînes d'information, avec un titre accrocheur qui laissait peu de place à l'interprétation.

Orane, toujours sous le choc, regarda son propre téléphone et reçut un autre message : "Ce n’est que le début. Si tu ne veux pas que toute ta vie privée soit divulguée, tu as intérêt à m’écouter." Peu de temps après, un autre message arriva, cette fois-ci plus direct : "Fais ce que je te dis ou tout sera révélé. Demain, lors de la réunion avec Gabriel Attal, tu dois saboter le projet de loi sur la réforme fiscale. Déclare publiquement que tu ne soutiens plus ce projet. Si tu ne le fais pas, chaque secret que tu caches sera dévoilé."

Elle lisait les messages à voix haute, et je sentis une rage sourde monter en moi. J'essayai de rester calme pour ne pas empirer sa panique. "Orane, il est temps de parler à la police. Ces menaces sont sérieuses et il ne s'arrêtera pas là."

Orane secoua la tête vigoureusement, les larmes coulant de plus belle. "Non, Jordan. Je ne veux pas impliquer la police. Pas maintenant, pas après. C'est trop risqué, il pourrait réagir de manière encore plus violente."

Je fus surpris par sa réponse, mais je savais que ce n'était pas le moment de la presser davantage. "D'accord, pas de police. Mais tu ne peux pas affronter cela seule. Nous devons trouver une autre solution."

Elle hocha la tête, ses yeux toujours remplis de terreur. En la serrant contre moi, je me promis de ne plus la laisser seule face à cette menace. Ensemble, nous trouverions une solution.

Cependant, je savais que je devais agir. Une fois Orane un peu plus calme, je ferais appel à la police en secret. Pour l'instant, il était crucial de rester unis et de ne pas la pousser à bout.

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