Encore vous ?

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POV Jordan :

J’avais rendez-vous avec l’une des grandes chaînes de télévision pour une émission en direct. Les questions portaient sur les points abordés lors du dernier débat et les déplacements que j’avais effectués. Tout se déroulait normalement, jusqu’à ce qu’un des journalistes mentionne un nom qui me fit frémir intérieurement : Orane Hoarau.

"Que pensez-vous d'Orane Hoarau ?" demanda-t-il.

Je répondis avec une pointe de défi dans la voix. "Madame Hoarau est une adversaire intéressante. Bien que nouvelle sur la scène politique, elle montre de la détermination. Cependant, l'expérience et la profondeur des connaissances sont cruciales en politique, et je pense qu'elle a encore beaucoup à prouver avant de prétendre être une véritable compétitrice."

Mais en repensant à son regard à la fin du débat, je sentis une vague d’émotion monter en moi. Je devais rester concentré. Mon intervention en direct était terminée et je quittai rapidement le plateau pour laisser place aux autres invités. Mon esprit était encore troublé par cette question, et je ne faisais pas attention à mon chemin, les yeux rivés sur mon téléphone.

Soudain, je percutai quelqu’un. J’entendis la voix de Gabriel Attal, sèche et autoritaire. "Faites attention, monsieur Bardella."

En relevant la tête, je vis son visage. Elle semblait légèrement embarrassée, et je réalisai que ma main agrippait son bras. Je la retirai précipitamment. Orane ne put s’empêcher de me défier avec un petit pique.

"Il semblerait que vous ayez encore beaucoup à apprendre, monsieur Bardella," dit-elle, un sourire en coin.

Je lui rendis son sourire. "Sans doute, mais j’apprends vite."

Nos regards restèrent accrochés un instant de plus. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui m'attirait inexorablement. Ce contact visuel fit naître une sensation étrange en moi, une sorte de frisson que je ne comprenais pas.

"Bonne journée, madame Hoarau," dis-je en me reculant.

Elle hocha la tête et nous continuons chacun notre chemin. Gabriel me regarda, puis continua avec Orane. Je m’éloignai, mais mon esprit restait focalisé sur cette brève interaction.

Marine m'attendait dans la voiture. Elle me félicita pour l'interview, mais remarqua mon trouble. "Quelque chose ne va pas, Jordan ?"

Je secouai la tête, essayant de chasser ces pensées. "Non, tout va bien. Juste une journée chargée."

Elle n’insista pas, mais je savais qu’elle avait remarqué quelque chose. C'était évident, quelque chose d’étrange était en train de se passer. Je n’arrivais pas à sortir Orane de mon esprit. Et si elle m’attirait vraiment ? Pourquoi mon corps réagissait-il ainsi à la simple mention de son nom ?

Cette idée me tourmentait trop l’esprit. Je devais me concentrer sur la campagne et nos objectifs, pas sur ces émotions imprévues et perturbantes. Mais malgré mes efforts, l’image d’Orane et ce frisson persistaient, refusant de disparaître.

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Le lendemain, alors que je passai devant un magasin de fleurs, une envie soudaine et inexplicable m’invita à y entrer. Le magasin était charmant, rempli de couleurs et de parfums enivrants. Une femme de dos, observant les fleurs, me paraissait étrangement familière. Ne voulant pas me laisser distraire, je continuai à examiner quelques bouquets. L'un d'eux attira particulièrement mon attention, et je le pris avant de m’approcher de la caisse, où se trouvait également cette femme.

Elle se tourna, et je reconnus immédiatement Orane Hoarau.

"Encore vous, Monsieur Bardella ?" dit-elle avec une pointe de surprise.

"On dirait que le destin nous relie plus qu’on ne le voudrait," répondis-je avec un ton légèrement doux.

Elle répliqua avec un sourire espiègle, "C’est peut-être vous qui appréciez ma présence, Monsieur Bardella ?"

Je ne pouvais pas laisser passer cela. "Parce que vous n’appréciez pas la mienne ?"

Le ton de la discussion devenait légèrement complexe, provocateur, mais cela me plaisait. Il y avait une énergie entre nous que je ne pouvais nier.

Elle trouva une réponse pour changer de sujet, "Très bon choix, les fleurs."

J'étais satisfait de son compliment. Alors qu’elle avait fini de régler, elle se retourna et, avec ce regard si déstabilisant, dit, "Au revoir, Monsieur Bardella."

"On se reverra bientôt, Madame Hoarau," répondis-je en la regardant partir, un sourire aux lèvres.

Cet échange était étonnant, mais j’avais ressenti un léger plaisir. J’avais apprécié la voir, et il était plus compliqué de faire abstraction de mes sentiments que je ne le pensais.

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