Je me réveillai, le visage baigné par la lumière du soleil qui filtrait à travers des volets mi-fermés. La chaleur douce et dorée aurait pu être apaisante en d'autres circonstances, mais elle me brûlait la peau, me rappelant brutalement que je ne savais pas où je me trouvais. La chambre était spacieuse, joliment décorée, avec des teintes apaisantes et des meubles élégants. En d’autres temps, cet endroit aurait pu être décrit comme un refuge paradisiaque, une retraite idyllique. Mais pour moi, c’était l’antre d’un cauchemar.
Je me levai précipitamment, le cœur battant à tout rompre, et m’approchai des volets que j’ouvris en grand. Dehors, un paysage inconnu s’étendait à perte de vue. Une végétation luxuriante entourait ce qui semblait être une propriété isolée, coupée du reste du monde. Le silence, oppressant, n’était perturbé que par le chant lointain des oiseaux. L’endroit avait un air de carte postale, et pourtant, jamais je ne m’étais sentie aussi piégée.
Je me rappelai soudainement pourquoi j’étais là. La panique monta en moi comme une vague inarrêtable. Je me précipitai vers la porte de la chambre et tentai de l’ouvrir, mais elle était fermée à clé. Le désespoir m'envahit, et je me mis à frapper violemment contre le bois, hurlant à pleins poumons qu’on me laisse sortir.
Une voix calme et posée se fit alors entendre derrière la porte, me demandant de me calmer. Ces mots, ce ton familier, eurent l’effet d’un électrochoc. Mais loin de m’apaiser, ils ne firent que décupler ma terreur. J’hurlai encore plus fort, incapable de maîtriser la tempête qui grondait en moi.
La porte s’ouvrit brusquement, et je me figeai. Un homme se tenait là, me regardant avec un sourire presque bienveillant. Il avait l’air sympathique, un visage banal, presque charmant. Ce contraste entre son apparence rassurante et la situation me rendait malade. Lorsqu’il parla, je restai sans voix, la panique laissant place à une terreur glaciale. Je reconnus immédiatement sa voix. Celle-là même que j’avais entendue après mon accident. Ce n’était pas le monstre que j’avais imaginé. C’était pire : il était l’incarnation même de la normalité, de la banalité du mal. Le genre d’homme qu’on croise tous les jours sans y prêter attention, et qui pourtant, était capable des pires atrocités.
Il me regarda avec ce sourire froid qui me fit frissonner, puis dit d'un ton moqueur : "Tu vois, tu sais écouter quand tu veux."
"Mais qu’est-ce que vous me voulez, putain ? Vous êtes malade !" criai-je, ma voix tremblante de colère et de peur.
"Arrête de dramatiser, Orane. Il y a pire comme situation, n’est-ce pas ?" répondit-il d’une voix douce, presque rassurante, mais qui ne faisait qu’accentuer l’horreur de la scène.
"Vous êtes complètement fou ! Ramenez-moi chez moi !" lançai-je en avançant vers lui, déterminée à sortir de cet enfer.
Il s’écarta légèrement, me laissant passer sans opposer de résistance, comme s’il se délectait de ma vaine tentative de fuite. Je sortis de la chambre et me retrouvai dans un couloir menant à l’extérieur. Mais les alentours étaient tout aussi inconnus et déroutants. Rien dans le paysage ne me rappelait la France.
"Où est-ce qu’on est ?" demandai-je, la voix brisée par l’angoisse.
Il répondit avec une nonchalance qui me glaça le sang : "Ça ne sert à rien de le savoir, nous ne sommes plus en France."
Ces mots tombèrent sur moi comme une bombe. Le sol semblait se dérober sous mes pieds, et une terreur pure m’envahit. J’étais loin de tout ce que je connaissais, loin de ceux qui pourraient m’aider. Je ne pouvais même pas espérer que quelqu’un me trouve. Tout à coup, l’endroit, aussi pittoresque soit-il, devint une prison dorée, et l’homme qui se tenait devant moi, le geôlier de mon pire cauchemar.
VOUS LISEZ
Passions et Politique
Ficción GeneralOrane Hoarau, une jeune femme pleine de passion et de détermination, se lance dans le monde complexe et tumultueux de la politique française. Aux côtés de Gabriel Attal, talentueux stratège du gouvernement, elle commence à apprendre les ficelles du...