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*Jeudi après-midi*



« Allez, Dani. S'teuplaît.

─ Mais pourquoi tu veux absolument aller dans ce magasin ? Râlai-je. Le Franprix en bas de la rue est très bien !

─ Bah, ils ont de super promos sur les boissons...

─ T'es chiante. On va devoir prendre la voiture. C'est pas la porte à côté, non plus.

─ Pas grave, ça nous fera une balade ! »

Je poussai un soupir.

Ce soir, Soraya, Damien et Léa devaient passer pour l'apéro. On avait besoin de faire le plein de bouteilles et de snacks. J'avais la flemme absolue d'aller plus loin que nécessaire, mais bon, puisque Magali faisait sa reloue...

Nous nous rendîmes donc jusqu'au centre commercial où elle tenait absolument à aller, et fîmes les courses. Le coffre chargé, Magali me dit qu'elle voulait faire un saut à la grande librairie d'en face. Je la suivis en traînant des pieds.

« Tu cherches quoi comme bouquin, au juste ? demandai-je.

─ Heu... un grand et beau bouquin, je crois.

─ Hein ?

─ T'inquiète, je le saurai quand je le verrai. »

Eh bien, de mieux en mieux.

Je feuilletais nonchalamment un gros livre de photos, l'épaule calée contre une étagère, quand je reçus un SMS. Je consultai vite fait mon portable. A ma grande surprise, c'était Alessio. On ne s'était pas parlé depuis le fameux verre, quelques jours plus tôt. Je dois reconnaître que voir son nom affiché sur l'écran me fit plaisir. S'ensuivit un bref échange.

  De quoi ? Levant ma main libre, je touchai mon bonnet d'une main hésitante, avant de baisser les yeux sur ma jupe en simili cuir noir

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De quoi ? Levant ma main libre, je touchai mon bonnet d'une main hésitante, avant de baisser les yeux sur ma jupe en simili cuir noir. Puis je piquai un fard.

« C'est pas drôle » Commençai-je à taper, mais à cet instant, je sentis quelqu'un s'approcher de moi et levai les yeux.

Alessio se tenait juste devant moi, tout sourire. Déstabilisée, je lâchai mon livre. Lequel livre tomba ouvert à nos pieds. Nous nous penchâmes en même temps pour le ramasser, mais il fut plus rapide et l'attrapa le premier. Je tendis la main, mais Alessio esquiva. Ses yeux riaient. Il semblait bien s'amuser, ou content de me voir là. Je ne sais pas.

« Tiens tiens, Daniela Soares. Comment va ?

_ Qu'est-ce que tu fais ici ? Répliquai-je, peu amène.

─ Bah, c'est plutôt à moi de te poser la question, vu que je travaille là...

─ Hein ?

─ Il travaille là », répéta Magali en surgissant à mon côté, tout sourire.

Tout s'éclairait, à présent. Bien sûr ! Elle avait orchestré cette mascarade de main de maître. Je la foudroyai du regard.

« Oh, bah Dani, je vois que tu as trouvé le bouquin que je cherchais ! »

Elle faisait évidemment référence à Alessio. Je levai les yeux au ciel, excédée. Toute guillerette, elle m'ignora et se tourna vers lui.

« Coucou ! Je suis Magali. La coloc de Dani.

─ Alessio, enchanté », dit l'intéressé, et il lui décocha un charmant sourire.

Magali était surexcitée. On aurait presque dit qu'elle rencontrait une célébrité.

« Bon, on va y aller, et pas te déranger..., commençai-je à l'intention d'Alessio, prête à battre en retraite, mais Magali s'empressa de me couper la parole :

─ On fait un apéro à la maison, demain, tu devrais passer ! Les amis de Dani sont mes amis. »

Pardon ?

« Et hésite pas à emmener un copain, surtout s'il est aussi beau que toi... »

Elle se foutait ouvertement de ma gueule, là !!

Alessio éclata de rire, la tête renversée en arrière. Naturellement, il avait compris que cette rencontre n'avait rien de fortuit. Ah, j'avais toujours craqué pour son rire. Il était super communicatif. Sauf que là, j'étais morte de honte, et à deux doigts d'étrangler Magali avec son écharpe.

« Ce sera avec plaisir, entendis-je Alessio répondre. Vous vivez où ?

─ On est dans le 92. Dani t'enverra la localisation. A demain, 19h ! Et sois pas en retard.

─ D'accord ! A demain, alors ! »

Une transaction rondement menée, dis donc ! A croire que je n'étais même pas là...

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant