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 Alessio


   Le lendemain mardi, après les cours, je rentrai pour trouver Dani sagement assise en tailleur sur le paillasson, habillée exactement comme la veille, un sac marin à côté d'elle. Elle se mordillait l'ongle du pouce, l'air perdu dans ses pensées, et passablement inquiet. Peut-être parce qu'elle m'avait ignoré toute la journée, pas répondu à un seul message, rien. Pour autant, je n'étais pas surpris de la voir là.

  Dani bondit sur ses pieds lorsqu'elle me vit, et sa queue de cheval noire se balança, atterrissant sur une de ses épaules. J'aimais bien quand elle se coiffait de cette manière, avec plein de boucles folles qui s'en échappaient, ça ajoutait de la douceur à son visage en la faisant paraître encore plus jeune que d'habitude.

Je m'approchai pour déverrouiller la porte de l'appart.

« Alessio... Salut...

─ Salut, dis-je avec réserve.

─ Heu... écoute, je...

─ Tu quoi, Dani ? »

  Elle me toucha doucement le bras alors que je m'apprêtais à insérer la clé dans la serrure, et je baissai le nez vers elle. Elle me demandait pardon avec les yeux. Il y eut une seconde de flottement avant qu'elle ne me saute dessus et plaque sa bouche contre la mienne en fourrageant dans mes cheveux. Sa langue si douce trouva la mienne et lorsque je l'entendis gémir de façon incontrôlée, je me mis à bander instantanément, ce qui m'agaça un peu au fond.

 J'étais content de la voir, comme à chaque fois, mais je lui en voulais un peu de ce qu'elle me faisait subir depuis qu'on avait pris ce bus de nuit en rentrant du K-Jolie. Pourtant je le savais bien que ça se passerait de cette manière.

Ça se passait toujours de cette manière.

  Je dus m'y reprendre à deux fois pour mettre la clé dans la serrure parce que je ne voyais pas ce que je faisais. On entra dans l'appartement sans cesser de s'embrasser. Je fermai la porte et la plaquai impatiemment contre le battant. J'avais tellement envie d'elle, j'avais l'impression de ne pas l'avoir vue depuis un mois, alors qu'il ne s'agissait que de deux petits jours en réalité.

  Elle retira sa veste et la jeta par terre, avant de s'attaquer à la mienne. Je déboutonnai son chemisier en un temps record et me penchai pour jeter une myriade de baisers le long de sa poitrine. Son odeur familière sapait toute ma volonté. Alors qu'elle passait les mains sur mon torse, sous mon pull, la pensée lointaine me vint que je ferais mieux de faire redescendre la tension tant que j'étais encore capable de réfléchir clairement.

« Alessio..., souffla Dani en léchant ma lèvre inférieure. Je veux que tu me prennes sur le canapé.

─ Parce que t'as cru que j'allais attendre d'être dans la chambre ? »

Quoi mais qu'est-ce que je racontais là ?! Non non non ! On devait parler. Je décollai la bouche de la sienne et constatai qu'on était tous les deux essoufflés. Elle me fit un sourire en coin ; je me sentis encore plus à l'étroit dans mon jean et déglutis.

« Attends... » plaidai-je en l'obligeant à me lâcher.

Je fis un pas en arrière, heurtai le canapé susmentionné et basculai à la renverse par-dessus l'accoudoir. Dani pouffa de rire.

« Bah fais pas cette tête, mon Alessio ! »

Elle retira son chemisier en riant et me le jeta au visage, toute malicieuse. Je l'écartai à la hâte, pour me retrouver à la fixer bouche bée comme un idiot. Elle portait un soutien-gorge en dentelle rose ; la couleur tranchait agréablement avec celle de sa peau. Elle était ridiculement sexy.

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant