Daniela
Lorsque je revins dans le salon, je trouvai Alessio de nouveau assis sur le fauteuil, simplement vêtu de son caleçon, la manette de la Play à la main. Je vis son regard caresser brièvement mes jambes nues avant qu'il ne reporte son attention sur l'écran de la télé, sans piper un mot.
Nous n'échangeâmes pas un mot de toute la soirée.
Alessio avait mis son casque sur les oreilles pour ne pas me déranger avec le bruit de son jeu, tandis que je vérifiais certains documents pour l'asso sur mon ordi, assise à table. De temps à autres, je l'entendais marmonner un juron lorsque ça ne se passait pas comme il le voulait à l'écran. A un moment donné, Alessio éteignit tout et gagna la chambre, dont il laissa la porte grande ouverte, comme une invitation à le rejoindre. Je restai dans le salon, finissant de travailler en descendant soda sur soda.
Juste au moment où j'allais enfin me coucher, je reçus un MP paniqué d'un gamin de Terminale S sur mon fofo préféré de mathématiques. Le gosse semblait au bord du suicide. Il me suppliait de lui donner la solution à un problème sur lequel il avait, me jurait-il, planché tout le week-end, en pure perte. Je jetai un œil à l'énoncé, puis à l'horloge suspendue au-dessus de la télé. Bon, allez.
Je résolus son équation aux trois quarts, en lui disant de terminer tout seul, et en bardant mon message d'explications concises. Puis, je fermai l'écran de mon ordi et me glissai sous les draps en silence, dos à Alessio, en me disant, si seulement, si seulement je pouvais arriver à régler le problème qui faisait que je ne savais pas changer, aussi facilement que je venais de résoudre l'équation du môme.
J'entendis Alessio poser son carnet à croquis et éteindre sa lampe de chevet.
« Dani » dit-il, et mon cœur se mit à battre plus vite.
Bien sûr, il m'avait attendue pendant mille ans au lieu de dormir.
Il vint poser sa tête dans mon cou, entourant mon corps d'un bras. Sa main se glissa sous mon t-shirt pour se poser tendrement sur mon sein. On resta ainsi enlacé une minute ou deux, sans parler. Puis, n'y tenant plus, je me tournai vers lui et fondis sur ses lèvres. Il répondit tout aussi agressivement à mon baiser, aspira ma lèvre inférieure et la mordit avant de la lécher. Je sentis son érection se réveiller contre mon bas ventre. Alessio interrompit notre baiser pour m'embrasser sur le nez. Ses doigts glissèrent dans mes cheveux encore humides du bain que j'avais pris.
« Pardon », m'entendis-je dire d'une voix désespérée.
J'écrasai mon nez contre sa joue rugueuse, inspirai avidement l'odeur de sa peau.
« Pourquoi tu me demandes pardon ? demanda-t-il, et son souffle chaud contre mon oreille jeta des frissons ardents dans tout mon corps. C'est moi qui te demande pardon pour ce qui s'est passé avec Raphaël...
─ Je sais pas. Pour tout. Pour le fait que j'arrive pas à parler. Pour le fait que je change pas. Pour mon tempérament merdique. Pardon. »
Je sentis sa bouche dans mon cou et commençai à perdre pied. Oh putain.
« Pardon querido, soufflai-je en nouant les jambes autour de sa taille et les bras autour de son cou. Je suis comme ça.
─ Non, t'es pas comme ça..., répliqua-t-il. Tu souffres, c'est tout. »
Il me serra dans ses bras.
« Je sais pas..., commençai-je, hésitante.
─ Moi je sais » dit Alessio d'une voix ferme.
Il y eut un silence. Il me caressait lentement le dos.
« Tu m'as tellement manqué, soufflai-je, la voix tremblante. Je suis désolée, désolée de m'être énervée comme ça, au Mans, et t'avoir dit de partir. Je voulais pas être aussi insupportable... bref, j'avais vraiment mal.

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L'heure bleue
Fiksi RemajaDifficile pour Alessio de ne pas craquer pour Daniela, une étudiante qui l'aide en sciences. Elle est jolie, sûre d'elle, sexy... et surtout de cinq ans plus âgée que lui. Résultat, il a la nette et douloureuse impression de n'être qu'un gamin à s...