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Alessio


Non, non, non, non, non, non...

Elle n'avait pas dit ça ! C'était juste un cauchemar. Mon pire cauchemar. C'est ça. Je dormais et j'allais me réveiller...

Mais l'expression désespérée de Dani me dit tout ce que j'avais besoin de savoir : ce cauchemar, c'était bien ma réalité.

Bordel de merde elle m'avait appelé Rubén. Rubén !!

RU-BEN.

« Alessio je..., commença Dani et elle bondit pour ceinturer ma taille de ses bras, mais je les dénouai vivement. Oh je..., pardon mon loup, je...

─ Putain j'arrive pas à croire que tu m'aies appelé comme ça ! J'arrive pas à le croire, j'arrive pas à le croire...  tu veux qu'il revienne dans ta vie, hein ?

─  Mais non Alessio, je... je pensais juste à un vieux souvenir dans les escaliers ! C'est pas ça, je te le jure..., bafouilla Dani. Je vous confonds pas, j'étais juste dans mes pensées et...

─ Ouais, ça reste à prouver ! Je peux savoir d'où tu reviens ?

─ Je... j'étais juste partie faire un tour, souffla Dani, au bord des larmes.

─ Tu m'as pas écrit ! Je t'attends depuis des heures ! Merci de m'avoir prévenu.

─ Je me promenais, c'est tout. Je voulais pas t'inquiéter. J'avais juste besoin d'être un peu seule.

─ OK. Ouais.

─ Je suis désolée. »

Quelque chose se brisa en moi lorsqu'elle prononça ces mots. Désolée, toujours désolée.

« Non, t'es pas désolée, Dani ! m'écriai-je, perdant patience. Tu me dis tout le temps ça mais c'est pas vrai.

─ Mais si...

─ Mais non ! Si c'était le cas, tu ferais plus attention à moi. Je me suis inquiété un truc de malade ! Mais pourquoi tu me fais ça, pourquoi ? »

Il y avait un accent désespéré dans ma voix qui m'effraya moi-même. Je me tus et serrai les dents. J'avais tellement besoin d'elle, et elle...

Dani secoua la tête.

« Et toi, tu fais attention à moi en parlant de nos problèmes à cette Chloé ? Pourquoi tu me parles pas à moi, hein ? »

Je fis un pas en arrière, sidéré. Quoi, elle avait encore regardé mon Whatsapp ?!

Il fallait que je sorte d'ici. Je ne pouvais pas supporter sa présence, son regard sur moi une minute de plus. Daniela avait tellement de souffrance en elle. Je voulais l'aider, mais... Ca m'aspirait, ça sapait mes forces, mon moral, tout.

Je pris ma veste.

« Non, attends, reste, je vais t'expliquer..., supplia Dani en me suivant jusque dans l'entrée.

 Elle passa de nouveau les bras autour de moi. Je faillis la prendre dans mes bras à mon tour mais je me souvins de ce qu'elle avait fait et ça me donna le sursaut nécessaire pour ouvrir la porte.

« Ca suffit, stop. Laisse-moi », répliquai-je.

Je l'obligeai à me lâcher et sortis en claquant la porte. Je dévalai les escaliers à toute vitesse, de peur de craquer. Une grosse part de moi me hurlait de retourner immédiatement à l'intérieur, de prendre sur moi pour la énième fois, d'accepter, juste parce que je ne supportais pas de voir Daniela triste. D'accepter et de fermer ma gueule, parce que de toute manière, elle n'allait pas bien. Je n'avais rien à dire, moi.

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant