Je décidai de m'inspirer de la réalité. Après tout, hein ?
« Non, Raphaël n'a rien à voir avec ça, répondis-je en regardant Alessio droit dans les yeux, et j'eus un petit pincement au cœur. Pourquoi tu dis ça ? En fait, je me suis ramassée quand on se promenait dans la campagne. Regarde, j'ai même dû utiliser un de tes pansements. (Je désignai mon genou). Y'avait des hautes herbes... J'ai pas fait gaffe.
— Mais pourquoi tu pleurais ?
— Parce que je me suis un peu disputée avec lui, aussi, comme je t'ai dit tout à l'heure. Mais c'était après. Bref. En tout cas il a rien à voir avec mes divers... bobos. »
Mensonges, mensonges, mensonges. Alessio sondait mon regard en silence. Je compris qu'il avait envie de me croire... mais qu'il ne me croyait pas, pas tout à fait. Le doute prenait le dessus, déjà je sentais la fureur poindre. Je n'avais aucune envie qu'il s'inquiète pour moi, ou s'énerve contre Raphaël, et encore moins la force d'évoquer dans le détail avec lui ma soirée relevée au Havre. J'étais pas fière de tout ça. Ce soir je voulais juste qu'Alessio pense à moi... Juste à lui et moi.
Alors, en désespoir de cause, je dis quelque chose que je n'aurais JAMAIS dû dire compte tenu du bazar que ça allait engendrer par la suite.
« Alessio. S'il te plaît écoute-moi... Fais-moi confiance ! Rappelle-toi, tu as promis que tu allais essayer. »
Je sais. Je sais... ! J'allais un peu trop loin. Mais comme je l'ai dit, c'était en désespoir de cause, alors...
Alessio ne dit rien au début, puis il hocha brièvement la tête pour me signifier qu'il n'allait pas insister. Je me remis à respirer. Dieu merci putain ! Puis il me considéra d'un air hésitant, presque taquin.
« Je comprends pas comment tu peux te faire avoir par « de hautes herbes », alors que je te vois gambader à l'aise sur tes talons même dans les escaliers.
— Ca n'a rien à voir », marmonnai-je, embarrassée.
Sa confiance, il me la fallait à tout prix, mais voilà, je savais que je ne prenais franchement pas le plus court chemin pour l'obtenir.
Le regard d'Alessio tomba sur mon t-shirt et il fronça les sourcils de nouveau.
« Hé, Dani ! T'as mis le t-shirt que je portais la nuit dernière, en fait. Enlève-le, je vais te passer l'autre.
— Non, ça va, dis-je en rosissant, un peu gênée. Ca me dérange pas. Allez, on joue à Mario Kart maintenant ! »
Je me sentais parfaitement ridicule. Mais il sentait bon, son t-shirt.
Alessio me fit une grimace malicieuse et alla allumer la console.
« C'est parti ! Comment je vais te faire ta fête ! » Me lança-t-il d'un ton pénétré, volontairement ambigu.
Il rigolait comme une baleine. Je levai les yeux au ciel et me laissai choir à une extrémité du canapé. Alessio régla les paramètres de la course et vint me rejoindre, laissant un espace respectable entre nous. Je détendis la jambe et lui donnai un petit coup de pied affectueux dans le bras, impuissante à ne pas le toucher s'il ne me touchait pas. Ce que j'étais faible...
Alessio avait retrouvé son sérieux, l'attention fixée sur ce qui se passait à l'écran.
« Arrête d'essayer de me déconcentrer, dit-il sans me regarder alors qu'on entamait le premier tour. Je vais gagner de toute façon. Même si je me retiens de me jeter sur toi pour te goûter encore... »
Ses mots restèrent suspendus dans l'air, comme une promesse inachevée. Je gardai un silence prudent, le cœur battant. L'air entre nous semblait vibrer, tout à coup. La tension sexuelle était plus que palpable. Il me jeta un regard en coin.

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L'heure bleue
Roman pour AdolescentsDifficile pour Alessio de ne pas craquer pour Daniela, une étudiante qui l'aide en sciences. Elle est jolie, sûre d'elle, sexy... et surtout de cinq ans plus âgée que lui. Résultat, il a la nette et douloureuse impression de n'être qu'un gamin à s...