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Daniela


Plus tard dans la nuit, je me réveillai en sursaut, cherchant aussitôt Alessio du regard. Un soulagement sans nom me frappa lorsque je le vis. Je l'avais attendu longtemps, et j'avais fini par m'assoupir, sans l'entendre rentrer.

Il s'était couché et endormi tout au bout du lit. Je rampai jusqu'à lui et nichai mon nez entre ses omoplates. Je fermai les yeux. Son odeur me réconforta un peu. Je déposai un petit baiser entre ses épaules et caressai doucement son bras du bout du doigt. Il dormait profondément et ne bougea même pas. Je posai le menton sur son épaule et observai son beau visage endormi.

« Pardon, querido ».


**


Le lendemain, je commençais à midi, Alessio à 9 heures. A huit heures piles, son réveil sonna. J'étais déjà réveillée. Je n'avais pas passé une nuit très reposante.

« Salut », dis-je timidement en glissant une boucle de cheveux derrière mon oreille.

Je déposai un baiser sur son nez, puis sa joue, puis son épaule. Au moment où j'approchais mes lèvres des siennes, je le sentis se crisper. Je n'insistai pas et à la place, je fis courir mes doigts sur son torse nu. Alessio attrapa ma main et me la rendis. Oh. Je nouai tendrement les bras autour de son cou pour lui faire un câlin, mais il me fit basculer sur le côté sans même me regarder vraiment :

« Je saute sous la douche et j'y vais ».

Il repoussa les couvertures et quitta la chambre. Je me mordis l'ongle du pouce, anxieuse, alors que j'entendais l'eau couler dans la salle de bains.

Au final, Alessio partit pour l'école sans m'embrasser ni me dire au revoir.

Ça n'était jamais arrivé auparavant.

Je me recouchai et regardai tristement par la fenêtre.


**


« Putain Dani, baisse la musique ! J'essaie de réviser, moi ! »

Surprise, je considérai Alessio, qui me regardait d'un air agacé derrière les verres de ses lunettes. Il venait d'ouvrir la porte de la chambre plutôt brutalement.

Je ne sais pas pourquoi je fis cela, certainement par bravade : j'augmentai au lieu de baisser le son de l'ordinateur et me remis à sauter partout en secouant la tête et les cheveux dans tous les sens. Après tout, ça faisait quasiment deux jours qu'il m'adressait à peine la parole, alors...

Ni une ni deux, Alessio traversa le salon. Il me bouscula pour atteindre le Mac sur la table et le ferma d'un coup sec.

« Hé ! M'indignai-je. Fais attention !

─ Tu me saoules, dit-il en se tournant vers moi, le regard brillant d'irritation. Genre, tu me saoules vraiment.

─ C'toi qui saoule à casser l'ambiance, rétorquai-je, vexée.

─ Sérieux ! J'ai un partiel demain. Tu peux aller en boîte si t'as tellement envie de danser.

─ Très bien, je vais suivre ton conseil ! Pas la peine de me crier dessus.

─ Pff ! Lâche-moi, j'ai la tête comme ça déjà à cause des exams... »


**


Lorsque je rentrai, je trouvai l'appartement tout silencieux. Je retirai mes bottes et traversai le couloir pour m'encadrer dans la porte de la chambre. Alessio était affalé dans le lit, simplement vêtu de son caleçon. Je ne voyais que ses cheveux, son visage étant caché dans son bras, lui-même posé en travers de l'oreiller. Je ris doucement. Je sentais encore les effets de l'alcool, j'avais bu au début de la soirée. Je retirai ma robe et bondis sur le lit, avant de grimper sur son dos. Alessio grommela quelque chose d'incompréhensible alors que je traçais des arabesques invisibles sur son épaule.

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant