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Le soir venu, on alluma un feu dans le jardin. Stan possédait un immense terrain derrière la maison. C'était une belle nuit claire, sans lune. Le ciel noir émaillé d'étoiles était dégagé, et il ne faisait pas trop froid. J'étais aux anges.

Nous étions cinq : Raphaël, son ami Stan propriétaire de la maison, Estelle et son copain Julien, et moi. Stan était super sympa. Il m'avait accueillie avec un grand sourire et la cigarette au bec. Le feeling était bien passé. Peut-être parce qu'il était musicien ; il avait gratté des notes sur sa guitare toute la soirée et on avait poussé la chansonnette tous les deux. Ça m'avait rappelé Rubén, mais de façon joyeuse, pas triste. Je sentais un peu moins Estelle, en revanche. Elle n'avait pas répondu à mon sourire lorsque je l'avais saluée et ses yeux restaient froids lorsqu'ils croisaient les miens.

« Ça va ? » Me demanda Raphaël.

Il était parti chercher une couverture pour nous emmitoufler tous deux dedans. Je lui souris. Il s'assit près de moi sur l'herbe et colla sa jambe à la mienne. Je portais un jean et des tennis, tout comme lui.

« Je voudrais te parler » lui glissai-je doucement.

Il me regarda et hocha la tête. Il semblait incertain. On ne se touchait pas beaucoup ; Raphaël flairait une certaine réticence de ma part ; quant à moi, je l'avais senti pensif toute la journée. Ca m'arrangeait bien. Le fait est que je n'avais pas osé annuler le voyage. Il avait payé le billet de train pour moi et ça me semblait tellement impoli, à la dernière seconde... mais il fallait que je lui dise que dorénavant, on allait s'en tenir à une distance cordiale, une sorte d'amitié chaste et éthérée qui ne risquait pas d'employer de coucher ensemble ou même de se rouler des pelles. Depuis qu'Alessio m'avait dit qu'il allait essayer de me faire confiance deux jours auparavant, j'avais la nette impression qu'on avait franchi la ligne d'arrivée. Mais il fallait quand même mettre les choses au clair avec Rapha.

Le problème c'est que je ne savais pas comment il allait réagir. La dernière fois, il avait réussi à me faire battre en retraite, alors...

« Après » me répondit-il simplement à l'oreille.

Bon... Je n'insistai pas.

Stan revint de la maison à son tour, la guitare à la main. Il s'assit sur une chaise, non loin du feu, et me fit un clin d'œil. Je lui souris.

« Tu m'accompagnes, jolie Dani ? »

Je vis Estelle lever les yeux au ciel d'un air excédé. Ca me donna encore plus envie de dire oui.

« Avec plaisir. On chante quoi ?

─ « Là-bas » de JJG ?

─ Yup ! »

*

Le feu crépitait joyeusement. Sa douce chaleur me parvenait. J'avais planté un marshmallow sur un bâton et le faisait griller tout en consultant mes messages. Magali, Papa, Soraya... Oh ! Alessio m'avait écrit pendant que je chantais avec Stan. Je sentis les papillons dans mon ventre battre des ailes lorsque je vis son nom affiché. On s'envoya quelques SMS.

 On s'envoya quelques SMS

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L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant