L'heure bleue

34

Daniela

Dimanche

« Hé, Dani, t'as pas vu mon sweat à capuche ?

─ Il est là où tu l'as laissé ce matin, c'est-à-dire, dans la salle de bains, Alessio...

─ Putain mais tu sais toujours tout. Tu passes trop de temps ici, hein !

─ ... sympa. Regarde dans la poche au lieu de dire n'importe quoi. »

Alessio me jeta un coup d'œil étonné avant de filer dans la salle de bains. Lorsqu'il revint, il jeta en l'air le petit cœur de chocolat noir que je lui avais acheté le matin même et le rattrapa agilement, le gobant directement avec la bouche.

« Délichieux », commenta-t-il, les yeux tout souriants.

J'étais assise à table en train de bosser ; il s'approcha pour m'embrasser sur la tempe, à travers mes cheveux.

« Merci ! »

Je détournai les yeux en rosissant. Ce que c'était niais ! Mais j'étais contente de lui avoir acheté cette petite douceur en allant à la boulangerie le matin même.

**

Je posai l'assiette fumante devant Alessio et restai debout à côté de lui, bras croisés dans le dos. Il me jeta un coup d'œil circonspect.

« Tadaaa ! fis-je.

─ Heu... C'est quoi bébé ?

─ Poulet basquaise version 2.0.

─ Ah ouais ?

─ Ouais. Allez, mange. »

Je m'étais tellement appliquée cette fois que s'il ne criait pas à l'explosion des sens gustatifs, j'étais prête à le faire dormir par terre ce soir. A bon entendeur...

Je voulais absolument rattraper mon erreur de la semaine dernière, et lui prouver que sa Dani était meilleure cuisinière qu'il le pensait.

« J'ai pas envie... t'arrêtes pas de me torturer » dit Alessio en roulant des yeux.

« Hé ! »

Je lui donnai une tape derrière la tête. Ça le fit rire à gorge déployée, cet enfoiré. Je posai les poings sur les hanches, mécontente.

« Dis donc, toi ! J'ai fait à manger pour toi, alors tu vas le manger mon poulet, je te préviens.

─ OK, OK... ralala... ce que t'es directive ! »

Alessio prit une bouchée, la moue prudente. Qu'est-ce qu'il exagérait ! J'attendis, impatiente. Lorsque je vis la surprise s'inscrire sur son visage après qu'il se soit mis à mâcher, je n'attendis même pas qu'il ait avalé. Je sautai de joie autour de lui, survoltée.

« Yes ! Yes ! J'ai géré, hein ? Avoue.

─ J'avoue. Putain, c'est trop bon.

─ Je le savais ! Jubilai-je en faisant le V de la victoire.

─ Bien joué, dit Alessio, l'air impressionné.

─ Huhu, merci. Je veux plus t'entendre dire que je suis nulle en cuisine, hein ?!

─ Hahaha ! OK, je vais fermer ma gueule alors. Bon, tu viens manger ou quoi ?

─ J'arrive, j'arrive... »

**

Lundi

« Dis. Tu veux pas que je t'aide pour la finance ? » demandai-je distraitement en caressant ses cheveux châtains.