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L'après-midi même, Lisa me retrouva à la sortie de Starbucks. Je lui jetai un regard misérable. Elle me regarda avec inquiétude.

« Oh Dani ! Je suis sûre que ce n'est pas si catastrophique que ça.

─ C'est parce que tu n'étais pas là, Lisa. T'aurais vu comment il m'a regardée... Je veux mourir. J'ai fait n'imp. Oh putain.

─ Calme-toi.

─ Je peux pas. Il a dit qu'il en pouvait plus. Ca s'annonce mal, là. Vraiment.

─ Bon, raconte, alors. »

Je lui étais super reconnaissante d'être venue me voir au lieu de rentrer chez elle après le boulot. Elle vivait loin et on fixait nos entrevues en avance, généralement, pour être sûre de pouvoir passer suffisamment de temps ensemble.

Nous allâmes nous asseoir dans un autre café, un peu plus bas dans la rue. Le temps d'arriver et de nous installer, je lui avais conté par le menu tout l'épisode de la fête. Lisa commanda du pain perdu avec de la glace. Je me contentai d'un verre de jus d'orange. J'avais l'estomac noué depuis que je m'étais disputée avec Alessio ce matin.

« C'est un désastre, gémis-je en jouant avec ma paille. Il me dit d'aller vers lui, mais quand je le fais, il me met un râteau. Toujours des râteaux ! Je deviens dingue.

─ Mais enfin Dani... Je pense qu'il a raison de te dire non, là.

─ Quoi ?! Non, tu es censée me soutenir, arrête ! »

Lisa secoua la tête et finit les réglages de son appareil photo Reflex qu'elle avait sorti de son étui.

« Ben... qu'est-ce que tu veux que ça lui apporte que tu sois sa sex friend ? Déjà toi, tu arriverais à coucher avec lui et ensuite à le regarder sortir de ton lit pour partir tranquille avec une autre fille ?

─ Je pense pas mais... ce serait quand même une façon d'être ensemble, non ? Pour commencer, je veux dire. Mieux que rien quoi.

─ Pas si sûr. Pourquoi tu lui demandes pas de sortir avec toi, directement ? Tu l'aimes, il t'aime. Ca va bien se passer. Demande-lui. Je te dis ça car je te connais, je sais que tu as envie d'être avec lui, alors je pense qu'il faut que tu le fasses, maintenant. J'ai l'impression que plus l'envie est forte, parce que t'es prête, plus tu cherches d'empêchements de te lancer. »

Elle avait mis le doigt sur quelque chose. Ca m'énerva, car c'était vrai.

« Mais Lisa ! M'écriai-je. Tu vois pas ? Après, il pourra faire ce qu'il veut avec moi. Après, je n'aurai plus le contrôle de moi-même. Après, je serai trop vulnérable. Après, je... je pourrai le perdre, merde !

─ Dani, respire ! Tu te montes la tête. Sans vouloir t'offenser, tu m'as déjà l'air sacrément vulnérable.

─ Mais ça, c'est rien, ricanai-je en passant la main dans mes cheveux. Crois-moi, c'est rien comparé à ce qui se passerait si on était ensemble. Sans parler du fait que je vais probablement lui faire mal. Encore. Tu sais quoi ? Tout ce qu'à dit Viola à Alessio est vrai. Ca me rend malade rien que d'y penser.

─ Punaise tu es hyper négative... j'y crois plus que toi, moi, à votre histoire !

─ Lisa. Je sais ce que je dis. Regarde déjà ce matin... je n'aurais jamais pensé qu'il réagirait de cette façon. Je pensais qu'il me dirait « Pourquoi pas » sachant que c'est quand même un pas que je fais vers lui. Mais non. Il a pas changé du tout cet abruti. Romantique, romantique ! C'est du sérieux ou rien avec lui. Y'a que Viola qu'il veut bien sauter sans engagement ! »

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant