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Alessio

Dani semblait furieuse, elle aussi.

« Nan mais attends là ! Tu penses vraiment que j'ai... enfin... ici, avec Raphaël ?!

─ Parce que tu vas me dire que c'est faux ?

─ Mais bien sûr que c'est faux, espèce d'abruti !! T'es con ou quoi ? Enfin qui t'a mis ces bêtises dans la tête ?

─ Raphaël m'a dit tout ce que j'avais besoin de savoir, t'inquiète pas pour ça. Le lieu, la manière... je sais tout. »

Dani eut l'air stupéfait, puis blessé. Elle se mordit la lèvre brièvement, avant de lever de nouveau les yeux vers moi. Je vis qu'elle réfléchissait à toute allure ; pour me raconter de nouveaux bobards, c'est ça ?

« Pourquoi tu répondais pas au téléphone ? » Demandai-je une nouvelle fois, glacial.

Soudain, elle parut perdue, et je vis qu'elle commençait à être perturbée par mon comportement depuis que je l'avais trouvée sur ce balcon. Je n'en avais cure.

« J'ai juste posé mon portable, Alessio, je l'ai pas sur moi ! Bredouilla-t-elle. Je comprends pas ce qui se passe, je... »

Puis un éclair passa dans ses yeux chocolat et je la vis pâlir un peu plus.

« Oh mon Dieu ! Mais tu vois pas ?! C'est Raphaël, il a dut le prendre, hoqueta Dani. Il a pris mon portable quand je me suis éloignée tout à l'heure et il t'a envoyé un message en volant ton numéro dedans... j'ai rien fait, j'ai rien fait du tout, pourquoi tu crois des horreurs pareilles Alessio ? »

Elle pleurait à chaudes larmes, à présent, et moi, je la regardais froidement.

« Arrête de pleurer, aboyai-je. Déjà, il est où, ce fils de pute ?

─ Tiens, Alessio » répondit la voix honnie.

Je pivotai sur moi-même. Raphaël me souriait d'un air moqueur, à trois pas de là, en chemise blanche amidonnée, les cheveux soigneusement plaqués en arrière avec du gel. Mon sang se mit à bouillir à peine je le vis. Ce salopard !

« Salut gamin, me dit-il en desserrant nonchalamment sa cravate. Ca faisait longtemps ! Pas assez, faut dire... ta sale tronche m'a pas trop manqué. »

J'écartai Dani de ma route pour m'approcher de lui.

« Ferme ta grande gueule, bouffon. Je vais t'éclater la tronche ! C'est quand que tu vas enfin te barrer et nous foutre la paix putain ?

─ Alessio ! S'écria Dani, en larmes, et elle vint se planter juste entre nous, me secoua le bras. C'est ça ce que tu penses de moi ? Tu me crois capable de te tromper comme ça ? De coucher avec un autre dans ton dos ?

─ Y'a à peine une semaine tu embrassais quasiment un type au K-Jolie sous mes yeux, rétorquai-je durement. T'as flirté avec lui et j'étais à deux mètres de là. Ca t'a pas dérangée, alors me prends pas pour un con, putain, j'ai horreur de ça ! »

Dani eut un hoquet et se plia en deux, comme si je l'avais frappée en plein dans le ventre.

« Tu sais... tu sais très bien pourquoi j'ai fait ça ! Tu sais très bien pourquoi ! Tu m'as présentée comme une amie, je te rappelle ! Je voulais juste te faire réagir.

─ Tu sais que je déteste quand tu fais des trucs comme ça, Dani ! Je te l'ai dit !

─ Un problème ? Demanda Raphaël en se grattant la nuque.

─ Putain tu vas voir toi... »

Mais Dani tirait sur la manche de ma veste pour attirer mon attention ; je me dégageai sèchement. Elle s'y agrippa de nouveau, sanglotant.

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant