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Daniela


Lorsqu'Alessio vint me chercher à Starbucks après ma demi journée de travail, je lui sautai au cou pour le couvrir de baisers. Il m'avait trop manqué depuis ce matin. Il y avait eu beaucoup de clients et je n'avais pas levé le pied de la journée. Pas eu cinq minutes pour souffler, rêver à lui ou juste déconner avec les collègues.

Alessio se mit à râler à cause de l'avalanche de bisous, comme d'habitude.

« Daniiii ! Ton gloss à la fraise ou chais pas quoi ! Ca colle ! »

Amusée, je l'attrapai par le cou et me remis à l'embrasser de plus belle.

« Arrêteuuuh ! pesta-t-il en essayant de m'échapper.

─ Oups, désolée, répondis-je en lui plantant un énorme baiser sur la bouche. Haha ! J'ai pas fait exprès, je t'assure... »

Il rit avec moi de mon mensonge espiègle et me repoussa gentiment. Je me collai à lui de nouveau, sans le moindre scrupule. Il leva les yeux au ciel.

« T'es insupportable tu sais », dit-il alors que j'avais la bonté de lui passer un mouchoir pour qu'il puisse se nettoyer.

Cette insolence ! Je lui tirai la langue. Il me jeta un coup d'œil en biais, l'air un peu moralisant; mais je ne m'en laissai pas conter. Son regard était si doux que mon cœur exécuta une cabriole toute joyeuse dans ma poitrine.

« Bon, on y va, voir ce film ? lançai-je en me pendant à son bras. Lequel t'as choisi, alors ?

─ Bah... allez, on peut regarder celui que tu voulais, c'est bon.

─ Cool ! Merci merci !

─ Tu me revaudras ça, hein.

─ Mais ouiiii. »

**

Je me réveillai en sursaut, les joues baignées de larmes, le cœur affolé.

« Alessio ! » Gémis-je aussitôt en le secouant.

Il m'attira dans ses bras et serra très fort. Je me blottis contre lui en sanglotant.

« Tout va bien ma Dani, je suis là. C'était juste un cauchemar. »

Je ne le voyais pas bien, mais juste d'entendre sa voix grave toute proche et de sentir son odeur et les battements de son cœur sous mon oreille me rassura pleinement et entièrement.

« Dors ma Daniela », dit Alessio, et je me rendormis presque aussitôt.

**

« Alessio, y'a plus de piles dans ma souris...

─ Ah ouais ? C'est tant pis pour toi, dis donc.

─ Haha t'es con ! Arrête de m'embêter ! J'en ai vraiment besoin. Tu peux descendre en acheter, s'te plaît ? S'te plaît s'te plaît !

_ ... tu me donnes quoi en échange ? Es-tu désespérée au point de faire mon tour de vaisselle ce soir ?

_ Chais pas... je crois bien. Ouais, allez, deal. Pff.

─ Hahaha ! Bon allez... j'y vais. »

Un sourire, deux tendres bisous, et la porte se referma derrière lui.

Je m'approchai de son ordinateur pour débrancher sa souris, histoire de l'utiliser le temps de son absence. Alessio venait de travailler dessus pendant près d'une heure sur Photoshop, mais Whatsapp Web était ouvert au premier plan. Jules, Paul, Antoine... la liste des noms habituels se présentait, sauf... ah ? Je fronçai les sourcils et ouvris la conversation appelée « Chloé ».

L'heure bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant