Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché Oublié 15

 Nous regardions cette scène étrange sans y comprendre quoi que soit. Des homme-animaux qui avaient été créés pour servir, avec une apparence qui se devait d'être agréable à leur maître, aidaient maintenant des hommes-bêtes qui avaient été endoctrinés par l'un des leurs. Ces derniers appartenaient au Clan des homme-bêtes, pourtant ces derniers ne pouvaient pas prendre leur seconde forme, celle avec des caractéristiques animales.

Nous étions dans une impasse pour les aider et ils étaient apparus au bon moment pour les secourir.

D'un seul coup mon regard fut porté sur un homme-taureau qui avançait dans notre direction, posant un regard bienveillant sur tous ceux qu'il croisait. Une impression étrange m'envahit, celle de l'avoir déjà croisé, celle de le connaître.

Il se présentait désormais devant nous, ses vêtements modelés par sa musculature imposante.

- Je me présente, je suis John, je suis le responsable de cette expédition.

Il commença par serrer la main du capitaine Meliodas qui l'accepta sans mépris, avec un sourire. Puis il se présenta devant moi, son ombre me recouvrant entièrement. Une main se tendit.

- Je suis ravi de te revoir Mordred, Péché de la Vaine Gloire.

- Hein!

Pourquoi disait-il cela, je n'avais rencontré aucun homme-taureau qui pouvait parler et échanger. Le seul qui me venait à l'esprit était celui dans les sous-sols de Berffaith Dinas.

- J'espérai pouvoir te rencontrer à nouveau, nous avons des comptes à régler, toi et moi!

Je ne comprenais pas de quoi il parlait, des comptes à régler? Peut-être faisait-il partie de la famille de cet homme-taureau que j'avais dû terrasser.

- Vraiment, John, ce n'est pas encore au point. D'abord, il faut vouvoyer les personnes que tu ne connais pas et ensuite, évite de dire ce genre de chose, cela porte à confusion !

Je ne l'avais pas remarqué avant, et pourtant, elle ne pouvait pas passer inaperçue. Elle portait aussi des habits de domestique, mais aucune caractéristique animale ne se présentait à nos yeux. Ce qui la rendait si remarquable, était la couleur de ses cheveux, un roux frôlant avec le couché d'un soleil.

- Voyez l'excuser, il apprend encore les bonnes manières. Je suis Nayana et nous venons de Berffaith Dinas pour aider ces gens.

- Vous semblez fort bien informé! Dit fermement dame Merlin. Votre nouveau seigneur possède-t-il des pouvoirs de voyance ?

- Oh, je ne sais pas, nous suivons simplement les demandes de notre seigneur. Les miracles dont il nous a déjà prodigué nous prouvent que nous pouvons lui faire confiance.

- Et vous suivez cet homme dont vous ne connaissez rien? Demanda alors sir King.

- Meliodas est votre capitaine? Nos têtes vacillèrent en avant d'un seul mouvement. Vous faites donc confiance à un homme à l'apparence enfantine ! Est-ce que vous savez au moins comment cela est possible ?

Un silence s'imposa. Pour ma part, j'avais pu sonder le temps du capitaine et ressenti une aura de terreur en le découvrant. Je savais ainsi qu'il avait déjà vécu longtemps et qu'il n'était pas humain.

- Elle me plaît bien cette petite ! Dit alors sir Escanor.

- Merci, moi aussi, j'aime les hommes grands et musclés! Lui rétorque sans détours la jeune femme, en lui faisant un clin d'œil.

Sir Escanor se mit à rire, tandis que les autres avaient un sourire gêné. Pendant ce temps, sir Ban se rapprocha d'elle, son visage s'engouffrant presque dans son épaisse chevelure. La jeune femme se tourna vers lui, met davantage ses formes en avant.

- Oh, il semblerait que le Péché du Renard est intéressé par la marchandise!

- Certainement pas! Lui renvoya sèchement sir Ban, marquant un silence avant de reprendre. Tu es humaine ? Lui posa-t-il sans faire de détour.

- Non, en effet, je suis une femme-bête, et plus précisément une renarde-garou. Alors, toujours pas intéressé par une nuit torride avec moi, Péché de l'Avarice? Je t'assure que tu t'en rappelleras le reste de ta longue vie !

Pour la première fois, sir Ban resta sans voix, c'est lui qui fut pris de court par les avances de la jeune femme.

- Mon cœur appartient à quelqu'un d'autre, et cela, pour l'éternité!

- Oh, je vois, de toute façon les maigrelets ne m'intéressent pas, n'est-ce pas mon grand!

Son regard plein d'ardeur se porta sur l'homme-taureau. Il se raidit, son visage devint rouge, sa respiration s'accéléra, avant qu'il n'expulse violemment de la vapeur.

- Meuh!

Il venait de relâcher un puisant mugissement qui surprit tout le monde. Les réfugiés se murèrent dans le silence, figés sur place. Mais les servantes ne mirent pas longtemps à évacuer la tension, se mettant à rire de bon cœur. Réussissant même à entraîner les anciens puis les enfants dans leur bonne humeur.

- Revenons à nos affaires si vous voulez bien. Notre seigneur nous a chargé de prendre en charge les réfugiés.

La concertation ne prit que quelques minutes pour que nous nous mettions d'accord là-dessus. Décidément, les évènements s'enchaînaient sans problème, peut-être même trop bien.

Nous nous dispersâmes, le groupe retournant, vers le sud, en direction de Berffaith Dinas et nous, vers le nord, en direction de la ville des Homme-bêtes. Mais avant même que je ne me tourne pour suivre les autres, l'homme-taureau m'interpella.

- J'insiste, Péché de la Vaine Gloire, nous avons toujours une affaire à résoudre tous les deux!

- Je te les déjà dis, John, ce n'est pas de cette manière que tu dois demander une entre-vue! Lui indiqua d'un ton ferme, Nayana, la femme-bête qui était restée près de lui.

- Meuh, que c'est compliqué vos règles sociales, on peut pas aller droit au but, sérieux, tu ...

- Ne perdons pas de temps, les autres m'attendent. L'interrompais-je. Je suis désolé si j'ai fait du mal à un membre de ta famille ou à vous-même, mais sachez que je ne pouvais faire autrement que ...

- Ha ha ha. Tu n'y es pas du tout, Péché de la Vaine Gloire, tu m'as effectivement blessé, mais grâce à toi, je suis libre. Tu m'as au contraire aidé, puisque j'étais l'homme-taureau que cet homme contrôlé.

Il marqua une pause, jetant un regard sur la jeune femme qui se trouvait à côté de lui. Elle lui fit un sourire en balançant légèrement la tête en avant.

- Je ne t'en veux absolument pas pour cela. Tu aurais pu me tuer directement, mais tu ne l'as pas fait, alors me retrouver avec l'incapacité de courir n'est pas si grave! Je suis vivant et je t'en remercie, Péché de la Vaine Gloire.

- Je ...

Je ne pouvais pas lui dire que je comptais le laisser dans les sous-sols sans premier soin. Je ne pouvais lui dire que pour les libérer, la mort était la seule solution qui m'était venu à l'esprit.

- Oh, regarde, il est tout ému ! Rajouta alors la femme-bête.

- Un peu de respect, femme, envers notre sauveur!

- Quoi, comment tu viens de m'appeler, "femme". C'est toi qui me manques de respect ....

Je me retournais pour rejoindre les autres péchés pendant que les deux compagnons étaient en train de se disputer gentiment. Sans dire un mot, j'avançais, la seule chose que j'aurais pu exprimer fut: "Je n'ai fait que mon devoir de chevalier en tant que membre des Péchés Capitaux". Mais cette phrase resta au plus de profond de ma gorge. Étrangement, je ne m'en sentais pas encore digne.