Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Les ailes du messager 9

- Alors docteur, est-ce grave ?

À peine nous avions posé un pied-à-terre que nous nous étions empressés de rentrer. Ouvrant brusquement la porte, mon aîné et ma femme avaient sursauté. Il leur fallut un moment que la terreur dans leurs yeux disparaisse pour laisser place au soulagement de nous voir arriver. Le médecin s'était précipité vers mon cadet. Son visage était rouge et sa respiration saccadée. Notre sauveur ne le touchait que pour prendre sa température. Il semblait le transpercer du regard, il voyait des choses qui m'était impossible.

- Vous êtes désespérant. Toujours cette même situation où vous attendez le dernier moment pour montrer vos problèmes. Je suis conscient que cela est dans votre nature profonde de vouloir le cacher. Mais vous devez aussi prendre conscience que nous sommes entre les deux mondes et que nous pouvons prendre le meilleur des deux. Il faut vraiment que vous éduquiez vos jeunes pour que ce genre de situation ne se produise plus à l'avenir !

Nous ne pouvions rien dire pour nous défendre. Les êtres faibles comme nous, il était dans notre nature de cacher la moindre faiblesse à nos ennemis. Mais effectivement, nous avions du mal à passer par-delà cela. La raison dont nous étions dotés n'arrivait pas à passer outre notre instinct de survie le plus primaire.

Le médecin sorti un couteau de son sac, brûla l'extrémité de la lame et commença à couper la chair de mon fils. Nous ne posions aucune question, nous avions confiance en lui et en son diagnostic. Rien ne pouvait échapper à son regard, où plutôt à son sixième sens. Son radar avait évolué en devenant un Alpha, il pouvait le contrôler de manière plus fine pour en faire un outil. Ou bien en augmenter la puissance pour devenir une arme.

Le sang commençait à couler, je tenais fermement les épaules de mon fils pour le soutenir dans cette douleur. Ma femme et mon aîné avaient tourné le dos, recroquevillé sur eux-mêmes. Il pénétra ensuite ses mains à l'intérieur même de son petit corps. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver l'objet de sa quête. Et l'instant d'après, à peine j'avais tourné la tête, que ces mains plein de sang avaient un petit ver luisant bien droit entre les doigts. Notre sauveur montrait un air à la fois satisfait et quelque défaitiste. Il avait réalisé son devoir tout en étant pas un challenge.

- Alors docteur Knowblood, mon fils est sauvé ?!

- Oui, ne vous inquiétez plus, un peu de repos et il pourra récupérer rapidement. Une appendicite, il n'en souffrira pas dans le futur. Nul besoin de changer ses habitudes alimentaires où votre comportement vis-à-vis de lui. Sérieusement, je l'ai déjà proposé au grand Alpha de mettre en place des contrôles réguliers, et tout particulièrement chez ceux qui se prennent encore pour des proies. J'ai bien conscience que nous ne sommes pas suffisamment nombreux pour gérer une telle population. Mais si les choses continuent comme cela, alors nous risquons les mêmes problèmes que les humains concentrés dans leurs villes.

Il semblait se parler à lui-même, nous ne pouvions aller contre les décisions de notre leader. Il avait décidé que la guerre était la priorité et que la formation de combattant passait avant celle des soignants. Pourtant, sans eux, les blessés qui pourraient être sauvés, mourront non pas à cause du champ de bataille, mais du manque de soin.

Knowblood reparti dans un battement d'aile, je le remerciais d'avoir réagi aussi rapidement. Mon rang d'Alpha m'avait peut-être permis d'obtenir son aide plus facilement, rien que pour cela, je devais continuer à faire de mon mieux dans mon rôle. Mais surtout qu'il ne faudrait que jamais ma famille ne connaisse mon secret.