Le Péché de la Vaine Gloire 32

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 Les préparatifs étaient terminés, nous étions fins prêts pour partir pour la dernière ville des Hommes dans le Nord. Les Homme-bêtes nous avaient donné un peu de leurs provisions. Ils nous en avaient donné malgré le fait qu'il l'était difficile pour eux de s'en procurer. Leur condition de rebelle ne leur permettait pas d'avoir accès aux réseaux d'approvisionnements.

Je me levais pour aller voir les autres, mais à ce moment-là j'ai eu la tête qui se mit à tourner. Je vacillais en arrière, mais je me repris rapidement. Les autres ne devaient rien voir, je ne devais pas paraître faible devant leurs yeux. Je me décidais à avancer après avoir vérifié que tout allait bien. Mais d'un seul coup, un décolleté se présenta devant moi, et avant même que j'en rende compte, une main était posée sur mon front. Cela faisait bien longtemps qu'une personne s'était inquiétée de ma température.

- Il y a un problème, dame Merlin ?

- Tu as un peu de fièvre, Mordred ! Il semblerait que la maladie de l'Alpha de la dissémination fasse enfin effet !

- De quoi parlez-vous, dame Merlin, je ne comprends pas tout ?

- Et on dirait en plus que cela agit aussi sur ton caractère, on peut savoir pourquoi tu as la tête sur ma poitrine ? Elle mit ses mains sur mon visage et me força à la regarder dans les yeux. Tu sais, je préfère quand les hommes sont plus vieux et plus costaux. Je veux me sentir protéger par des bras puissants.

Une immense ombre fit son apparition derrière dame Merlin.

- Vous parlez de moi, dame Merlin, vous savez que moi, Escanor est toujours prêt à vous protéger.

Elle tourna le regard vers cette montagne de muscle, ne lui accordant que quelque seconde d'intention avant de revenir sur moi.

- Je peux te soigner mais avant cela, je dois prendre un peu de ton sang. Il était sûr que je pourrais rien obtenir de ce grand nigaud, c'est comme s'il avait toujours une fièvre.

Merlin sortit une aiguille qu'elle me planta directement dans le bras sans même me prévenir. Mais la fièvre ne me laissait pas réaliser ce qu'il se passait, même le vent monumental et le pic qu'elle avait fait à Escanor. En tant normal, j'aurais été heureux d'être le centre d'intérêt, mais là pour le moment, il semblait que mon esprit avait régressé. Je cherchais inconsciemment le réconfort, mes parents m'avaient toujours de dit de paraître fort. Qu'être malade était une preuve de faiblesse !

- Allez, ouvre bien la bouche maintenant.

Mon regard se porta alors sur la fiole qu'elle venait de sortir de je ne sais où.

-Heu, dame Merlin, la couleur violette, elle ne m'inspire pas confiance, un peu comme la nourriture du capitaine Meliodas. C'était franchement pas bon.

Tous les regards se portaient sur moi. En même temps, ce n'était un secret pour personne, j'en avais fait l'amère expérience. Parti en courant en activant ma magie sans m'en rendre compte. Un petit blond se présentait au-dessus de moi, ses yeux me dévisageaient. D'un coup, mon regard reparti en haut, une main me saisissait la mâchoire, ma bouche finissant en cul de poule. Dame Merlin y versa son liquide suspect comme si elle transvasait cela dans un nouveau contenant.

L'étreinte se relâcha d'un seul coup, mes yeux se plissaient en sentant le goût de cette mixture venant d'un autre monde. Mais bizarrement, il n'était pas aussi horrible que la cuisine du capitaine Meliodas. Le brouillard qu'il y avait sur mon esprit commença à disparaître. Mes yeux s'ouvrirent en grand, en réalisant tout ce que j'avais dit. Avec mon erreur de la veille, cela commençait à faire beaucoup. La seule chose que je pouvais faire, c'était un grand sourire un peu bébête, comme pour détendre l'atmosphère.

- C'est tout, je m'attendais à quelque chose d'autre, une petite excuse ! Le regard sérieux du capitaine se transforma rapidement pour exprimer la joie. Bon, bah, pas de réaction de la part de Mordred.

Les autres Péchés se mirent à rire. Une main vient me décoiffer, je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui elle venait. C'était monsieur Ban, il me faisait aussi un grand sourire, mais sans rien dire, j'eus l'impression de comprendre son message. "Voilà, tu as compris". Il ne fallait pas prendre tout sérieux, même si n'était pas quelque chose de très facile pour moi, comprendre ces instants.

Vint le moment du départ, il n'y avait eu que DigEarth qui était venu. Holy n'avait pas souhaité nous dire au revoir sans que l'homme-taupe ne puisse nous donner d'explication. Les autres réfugiés, quelles que soient leurs origines, nous saluèrent et nous souhaitèrent bonne chance.

Ce fut le moment de remonter le tunnel vers l'extérieur. Un homme-taureau nous avait accompagné pour éclairer notre chemin, mais il n'avait parlé pas sur tout le trajet. Les gardiens nous saluèrent alors que nous continuons notre route en direction de la dernière ville des Hommes.

Pour rejoindre cette ville, il nous fallait monter une côte, portant nos sacs, ayant perdu nos chevaux dans l'attaque des hommes-chauves-souris. Finalement, elle se présentait à nous, le dernier havre de paix des Hommes. C'était une grande cité aux pierres blanches, entourée de plusieurs murailles. Il y avait de nombreux champs de différentes couleurs, bordant également la dernière muraille, comme si le danger était insignifiant.

Mais aucun son ne nous parvenait, aucune odeur de sang, alors même que le vent soufflé dans notre direction. Les armées ennemies ne semblaient pas pouvoir s'en approcher, s'étalant sur plusieurs kilomètres tout au tour en laissant une large zone avec la muraille. À l'Est de la ville, se trouvait un port, aucune activité ne semblait l'animé, les bateaux se trouvaient à l'intérieur, remplis, entassés.

Étrangement, nulle rivière ne traversait cette ville. Pourtant, au vu de bâtiment qui ne faisait qu'augmenter au fur et mesure que le regard allait vers le centre, la population devait être importante. Sans compter cette agriculture qui devait aussi demander d'énorme ressource du précieux liquide. Les Homme-bêtes pouvaient boucher le passage de la rivière en amont. Mais point de lit de rivière asséché ne se trouvait autour de la ville.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant