Le Péché de la Vaine Gloire 3

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 Nous nous approchâmes du village, lentement, faisant attention à ce qu'aucun ennemi ne nous surprend. Les anciens étaient assis par terre, visiblement en état de choc pour une grande partie d'entre eux. Ceux qui pouvaient encore bouger, tenter de les faire réagir. Mais il n'y avait pas d'enfant, aucuns pleurs qui indiquaient qu'ils étaient autour du village. Et il n'y avait pas non plus de femme, quel que soit leur âge, pas une seule se trouvaient parmi ce groupe.

Le village était en piteux état, les maisons étaient en grandes parties détruites, à moitié enfoncées dans le sol. Celles qui se trouvaient encore debout étaient parcourues par des fissures, tandis que les toits s'étaient effondrés. Une autre chose me surprit, le village était entouré de champs de pâturage. Mais pas un seul animal s'y trouvaient, pas de vache, pas de chevaux, rien de vivant ne se trouvaient à proximité. Même dans le village, pas un seul animal de compagnie, les chiens et les chats, aucune trace d'eux. Et le ciel était tout aussi vide d'oiseaux, pas un seul être volant se trouvait au-dessus de nous.

Que s'était-il passé dans ce petit village ? Le capitaine parlait justement avec ceux qui le pouvaient encore, mais les informations étaient assez vagues. L'attaque s'était passée rapidement, en quelque minute tout au plus, le soleil se levait à peine, et tout ce qu'ils virent étaient des silhouettes. Les gens restant se réveillaient à peine, ils avaient vu leurs proches disparaître, happés par les airs, ou bien par la terre. Il était clair que cela n'était pas l'œuvre de brigands humains. Certainement les premiers signes de l'avancée des hommes bêtes vers la capitale.

- Capitaine, il est clair que nous avons à faire à des Homme-bêtes. Ils ont une mode opératoire parfaitement mis en place. Leurs attaques se font certainement toujours au même moment, au lever du soleil, les prenant par l'Est. Mais aussi peut être au coucher du soleil en attaquant par l'Ouest.

- Très bien, Mordred, que proposes-tu dans ce cas ? Tu sembles avoir déjà analysé la situation, et pensé à plusieurs choses !

- Oui, capitaine Meliodas, je propose de repartir en arrière !

- Quoi !?! Mais l'ennemi se trouve devant, il faut avancer pour pouvoir les combattre ! Ajouta alors King sur un ton à la fois surpris et agacé.

- Attend, King laisse le parler ! C'était Ban parlant sur un ton plus calme.

- Je ne propose pas d'abandonner. Mais l'ennemi avance progressivement, faisait un village à la fois. Si on veut avoir une chance de les intercepter et de les identifier, il faut repartir en arrière. Autrement dit, nous suivons leur progression vers le Sud. On se sépare en deux équipes, une qui avance, tandis que l'autre recule.

- Très bien, Péché de la Vaine Gloire, on va suivre ton plan. Tu pars en arrière, avec King.

- Je pars avec lui, cap'tain !

- Je n'avais pas encore finis de parler Ban, j'allais justement y venir. Vous trois, vous repartez en arrière pour recueillir des informations sur l'ennemi, nous avancerons vers le Nord, nous vous attendrons au prochain village.

J'enfourchais rapidement mon cheval, tout comme Ban, direction le Sud, il n'y avait que le village que nous venions de passer à ce niveau. Néanmoins King volait plus haut pour vérifier qu'il n'y avait pas d'ennemi pour nous surprendre. Nous galopions à grande vitesse, je pourrais à nouveau utiliser ma magie pour accélérer la cadence des chevaux, mais je pensais que nous pourrions y arriver dans les temps. D'un seul coup Ban m'interpella.

- Je te le rappelle, on ne les extermine pas par plaisir.

- Ne vous inquiétez pas Monsieur Ban, pour obtenir un renseignement, il faut toujours que l'ennemi soit vivant.

- Heu, en effet. Me répondit alors Ban, n'ayant certainement pas compris mon sens de l'humour. Il faudra que je travaille un peu mon ton ironique pour plus tard. Après tout ils ne sont pas dans le renseignement et l'assassinat, dans le Pas du lièvre, ces blagues étaient claires.

Finalement, nous arrivâmes dans le village, celui que nous pensions être la prochaine cible de la menace du Nord. Les chevaux étaient fatigués de la course qu'ils avaient faite. Le maire vint à notre rencontre pour nous demander ce qu'il se passait. Que devions-nous dire, la vérité et créer un mouvement de panique, ou bien mentir et les utiliser comme des appâts.

- Monsieur le maire, demandez à tous les habitants du village de se rassembler et de se mettre dans un bâtiment à l'extérieur de la ville. Ban y alla directement, bien sur, la sécurité des habitants étaient la priorité.

- Mais puis-je savoir ce qu'il se passe, messieurs les chevaliers ? Demanda alors le vieux monsieur, dans un mouvement de panique.

- Une menace arrive sur le village, mais ne vous inquiétez pas, les Sept Péchés Capitaux, les plus fort du royaume de Liones sont là pour vous protéger. Annonça alors King qui quitta temporairement de sa zone d'observation vers l'Ouest.

Ils ne mentaient pas, ils le pourraient, mais ils ne faisaient pas. Les habitants s'exécutèrent rapidement, rassuraient que ce soit les Sept Péchés Capitaux qui les protégeaient. Puis King remarqua une silhouette qui se dirigeait dans la mauvaise direction, il avait beau l'appeler, elle ne se stoppait pas. Était-ce la peur qui le faisait agir ainsi ?

En tout cas, elle disparut après avoir passé un bosquet. Après un petit temps de recherche, King finit par revenir sur sa position initiale. Même si je pouvais toujours le voir regarder dans cette direction, inquiet du sort de cette personne animée par la peur. Alors que Ban et moi nous faisions une ronde dans le village, un homme de petite taille mais bien en chair se présenta devant nous.

- Monsieur, c'est dangereux, il se pourrait qu'une attaque se passe dans ce village ! Dis-je alors.

- Oh, veuillez m'excuser, je n'y vois pas très bien, pourriez-vous m'emmener vers un lieu sûr dans ce cas.

Il possédait un binocle avec un verre très épais qui agrandissait terriblement son œil. Je m'approchais de lui mais pourquoi parlait-il du lieu sûr sans précision. D'un seul coup, je remarquais que son expression avait changé. Nous nous stoppâmes, Ban et King avaient la même sensation, un sourire apparut sur le visage de cet homme. Son nez changeait, il poussait, une fourrure grisâtre le recouvrait, et ses mains devinrent gigantesques, armés de griffe.

- Et oui, je suis un homme-taupe, l'Alpha de la démolition, StarGround.

- Quelle chance, on tombe déjà sur une des Calamités. Lança alors King toujours dans les airs.

- Moi, une Calamité, vous me faites trop d'honneur, je ne suis qu'un Alpha parmi d'autre, bien loin des capacités des Quatre Calamités.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant