Le Péché Oublié 34

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 - Qui es-tu ? Lui demanda le leader de tous les Alphas.

- Allons, je suis Mordred, celui qui possédait le titre de Péché du Lièvre de la Vaine Gloire ? Lui répondit alors un vieil homme qui se trouvait exactement à la même où était Mordred.

- Tu te moques de moi ! Attends, ton odeur est la même ! Tu crois avoir tes chances contre moi alors que tu es si près de la mort !

- Allons, allons, le temps a fait son œuvre sur moi, comme sur tout être vivant. Il n'a sertes pas été tendre par certain moment, mais je peux t'assurer que je ne suis qu'à l'aube de ma vie. !

- Pas lorsque je t'aurai fauché !

- Allons, allons, un peu de respect envers tes aînés, Cebrus !

Le temps avait bien fait son œuvre sur ce corps qui était le mien. Maintenant, ce qui avait été une malédiction par le passé, était devenu un don. Voir le temps s'écouler lentement me permettait de prendre le temps de prendre les bonnes décisions. Nul besoin de se précipiter quand on a le temps de voir venir les évènements. Cela me permit ainsi de voir chaque détail de son étonnement lorsque son nom fut prononcé. Puis le premier coup de poings de mon adversaire arriva, lentement. Tandis que je pouvais déjà percevoir le départ d'un autre qui allait arriver à sa suite. Décidément, il ne comptait pas être tendre avec le vieil homme que j'étais devenu.

- Regulus tempo - Gourmandise rassasiée !

Son poing vint s'écraser contre un mur invisible. Par le passé, c'était l'air qui se trouvait figé dans le temps. Maintenant, c'était le temps lui-même qui était figé.

Ainsi, il s'était mis à faire le tour, envoyant ses coups sans aucune retenue. Avec l'âge, le corps devient moins résistant, assurément qu'un seul de ses coups aurait fait de ce corps décrépi un sac d'os brisé. Mon souvenir de ce combat me revint d'une hauteur bien au-dessus de ma position actuelle.

Il continuait encore et encore à envoyer ses poings s'écrasaient contre ma barrière, sa régularité était impeccable, son endurance tout autant.

- Malheureusement pour toi, jeune Cebrus, la fin de ce combat est déjà connu, la victoire sera nôtre.

Enfin, il s'était arrêté. Ce sort était inspiré du Perfect Cube de dame Merlin, mais sans me vanter, ce sort était absolument infranchissable, le temps est après tout absolu.

- Tu crois ça, toi qui te caches derrière une barrière, tu penses pouvoir me vaincre ! J'aimerais bien savoir comment !

- C'est là toute l'étrangeté de ce sort ! De Treizième heure ! La fin m'est connue, mais son déroulement, lui, m'échappe totalement ! C'est ensemble que nous le découvrirons, mais nous pourrions peut-être trouver une fin différente ?

Malheureusement, le temps était déjà écrit pour ce moment, un point fixe qui ne pouvait plus être changé. Il s'était éloigné, préparant une nouvelle attaque. Sa gueule s'ouvrit. Last Time soutenait cette vieille carcasse. Une énergie émanant de son corps pris la forme d'une mâchoire, et se referma brutalement sur le temps figé qui m'entourait. Les crocs semblèrent s'aplatir alors qu'il s'acharnait encore et encore. L'ennemi ne perdit pas de temps pour tenter une autre attaque. Il se mit à me balancer des boules d'énergie, qui disparurent dès qu'elle entrait au contact du temps qui m'encerclait. Il se prépara finalement à lancer une attaque bien plus puissante. Un rayon d'énergie se libéra de sa gueule. La conclusion fut irrémédiablement la même. Il ne pouvait m'atteindre, et c'était maintenant mon tour d'attaquer.

- Regulus tempo - Avarice pardonnée !

Il se mit à courir, comprenant que ce qu'il l'attaquait était ses propres attaques du passé. Sans même bouger, les attaques venant d'un présent à peine révolu se déchaînaient. Malgré sa masse, Cebrus se montrait particulièrement rapide, évitant ses propres attaques, et ceux malgré leurs nombres. Il continuait de tourner, les tires le poursuivaient même lorsqu'il n'était plus dans mon champ de vision. À mon plus grand étonnement, il protégea une vie. Cela expliquait certainement la suite. Lorsque la scène se présenta dans son entièreté, il était de dos, protégeant sa mère de ses propres attaques passées.

- Étrange, il me semblait pourtant que dans mon souvenir, tu haïssais ta mère. Que tu la dénommais, il me semble, progénitrice. Un terme négatif pour quelqu'un que tu protèges maintenant.

- Tu cesses jamais de parler, sérieux, le vieux !

- Oh, excuse le vieil homme que je suis devenu, la sagesse ne fait pas tout, et j'ai perdu certains péchés et en ait gagné d'autre.

- La ferme ! Tu as tenté de t'en prendre à ma mère. Alors qu'elle était sans défendre, tu voulais m'atteindre, n'est-ce pas ? Tu pensais que la tuer me ferait perdre mes moyens !

Les paroles passées de cette femme me revenaient, effectivement, nous n'étions pas si différents. Le temps avait été un précieux ami pour me faire comprendre mes erreurs. Tout comme lui, il me fallait être le centre du monde, ma défunte sœur en avait payé le prix pendant de nombreuses années. Seuls les vérités qui me permettaient de me justifier avaient grâce à mes yeux à cette époque. Il ne voyait pas tous les êtres sans défense qu'il avait sacrifiée ! Il ne voyait que dans cet être qu'il méprisait un moyen de se justifier. Alors que cela n'était qu'un mensonge. Souffrait-il de cette situation ? Malheureusement le temps m'était compté, la fin était inévitable, la réponse serait certainement perdue dans les limbes du temps.

- Aucunement ! Même si ce dénouement devait se passer pour permettre à cette conclusion. Tu sais, cela fait près d'une centaine d'années que j'attends ce moment. J'ai vu des choses...

Une vague d'énergie s'abattit à nouveau sur moi, mais la conclusion fut à nouveau la même, son attaque ne pouvait m'atteindre, protégeait par le temps lui-même. Quand l'horizon s'éclaircit, il n'était plus là. L'angoisse était un sentiment qui ne m'atteignait plus dorénavant. La sérénité m'accompagnait dans ce combat, pour la première fois de cette longue vie, la fin m'avait été révélée dans son entièreté.

- Tu es vraiment un lâche, cette barrière ne te protégera pas éternellement !

- Détrompe-toi, jeune homme ! Mais tu pourrais avoir un peu de compassion pour un ancien !

Il se mit à se scarifier, portant ses ongles enduis de sang à ses gueules. Des symboles rouges apparurent, parcourant son corps. Son pouvoir magique augmentait lui aussi.

- Tu as signé ta perte, humain ! Ma frustration est la source de mon pouvoir. Je patientais dans mon antre pour augmenter ma frustration. Mais toi, toi, tu l'as fait bouillir à un tel point !

- Intéressant, la frustration doit être facile à ressentir avec un caractère comme le vôtre. Malheureusement, cela sera encore un effort vain !

- Oh, et en quoi ! Je vais exploser ta barrière, et ensuite, c'est ton corps que je vais écraser et dévorer.

À peine avait-il fini sa phrase que le sang se mit à jaillir de ses blessures superficielles.

- Regulus tempo - Paresse oubliée !

Ce sort était similaire à la capacité de sir King, Desaster. La blessure s'amplifiait sans tenir compte des capacités de soin du corps. Cela le déstabilisa un instant, avant que les marques rouges disparurent dès qu'il appliqua cette étrange matière noire dessus.

- Très bien, grâce à toi, je vais pouvoir libérer tout mon pouvoir. Grâce à toute cette frustration, je vais pouvoir l'utiliser, malgré le sang qui est le mien !

Dans l'instant d'après, Cebrus se perfora à six endroits différents. Son pouvoir s'amplifia, sans que Paresse oubliée lui fasse effet. Son corps pris des proportions telles que la caverne n'était plus suffisante pour le contenir, il dirigea ses gueules naissantes vers le plafond, et libéra une vague d'énergie.

Maintenant, la lune qui se présentait pour son dernier moment, me présenta sa nouvelle apparence. Il se tenait sur ses quatre pattes, trois énormes gueules aux crocs acérés se présentaient devant moi. Derrière, une longue queue filiforme tel un serpent se fracassait sur la roche.

Il venait d'effectuer le rituel de l'Indura.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant